N’ÉTAIT, N’EÛT ÉTÉ

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On voit parfois se glisser après les verbes « n’était » et « n’eût été » la préposition « de » :

N’était «de» l’article 5, le demandeur aurait droit à une indemnité supplémentaire.

Comme il s’agit d’une simple inversion du sujet et du verbe, cette préposition est incorrecte.

« N’était » et « n’eût été » signifient « si ce n’était », « s’il n’y avait » et « si ce n’avait été », « s’il n’y avait pas eu ».

Selon Hanse, « N’était, n’eût été […] peuvent s’accorder avec le pluriel qui suit — c’est plus fréquent — ou être assimilés à des prépositions ou considérés comme des locutions figées et rester invariables :

N’étaient (n’était) ses cheveux blancs, on ne lui donnerait pas cet âge. »

« N’était » s’emploie en principe pour des faits situés dans le présent, alors que « n’eût été » s’emploie pour des faits passés :

N’était le mouvement léger de sa jambe, on croirait qu’il dort.

La locataire aurait eu droit à une réduction, n’eût été le niveau de son revenu.

Il ne faut pas oublier de respecter la concordance des temps. Comme l’illustrent bien les deux exemples qui précèdent, « n’était » est accompagné d’un conditionnel présent (croirait), tandis que « n’eût été » est accompagné d’un conditionnel passé (aurait eu). Il ne faut pas oublier non plus l’accent circonflexe de « n’eût ».

Certains auteurs donnent le tour pour littéraire, voire archaïque, sans pour autant le condamner. On peut souvent remplacer « n’était » par « sans », « sauf », « abstraction faite de » et « en l’absence de », selon le contexte.

Sources

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