Projet - « Attendance Model and Reintegration Support Program »
Le Attendance Model and Reintegration Support Program (Programme d’assiduité et d’appui à la réintégration) était un programme communautaire ayant pour but de réadapter des adolescents ayant des démêlés avec la loi et de les réinsérer dans la société au moyen de peines ne comportant pas de placement sous garde. Il a été conçu pour faire face aux risques et aux besoins particuliers associés aux jeunes contrevenants. Dans le cadre du programme, on a cherché à modifier les comportements à l’aide d’un ensemble d’activités de groupe et individuelles.
Le programme a été mis à exécution par la Société John Howard d’Ottawa. Il visait des jeunes contrevenants présentant un risque modéré à élevé âgés de 12 à 17 ans. Dans la majorité des cas, les adolescents étaient orientés vers le programme par des agents de probation, et dans certains cas par des policiers. Le programme constituait une solution de rechange à la garde en milieu ouvert, un moyen de réinsérer dans la collectivité des adolescents remis en liberté, et un service de planification pour ceux qui étaient sous le coup d’ordonnances de probation. Centraide Canada et le ministère de la Justice du Canada ont financé le programme.
Le programme se fondait sur une structure rigide composée de trois phases. À la première phase, on procédait à l’évaluation des besoins et à l’établissement d’un plan d’action, ce qui donnait lieu à un plan d’intervention initial pour chaque participant. Au cours de la deuxième phase, on évaluait si les participants étaient prêts pour un traitement et ceux qui l’étaient élaboraient des plans d’intervention à l’aide du personnel. La troisième phase prévoyait des traitements individuels et de groupe visant principalement une modification du comportement cognitif. Pour les sessions de groupe, le personnel du programme a eu recours à une version modifiée du programme Contrepoint, méthode de traitement qui a fait ses preuves dans le cas de contrevenants adultes.
En général, les participants ont pris part à deux sessions de 90 minutes par semaine. Ces sessions dépendaient des besoins particuliers des participants. Souvent, le personnel du programme consacrait du temps additionnel aux participants pour les aider à relever des défis quotidiens, comme se loger et remplir des demandes d’emploi et des demandes pour le programme d’aide financière gouvernementale.
Évaluation du projet
Robert Hoge, psychologue à l’université Carleton et auteur de plusieurs livres sur l’évaluation des jeunes contrevenants, a procédé à l’évaluation. Dans le cadre de celle-ci, des entrevues ont été menées (en personne et en ligne) avec le personnel clé (dont les agents chargés des cas) et les formulaires d’évaluation, les guides des politiques et des procédures ainsi que d’autres éléments du programme ont été passés en revue. L’évaluateur a également assisté à deux sessions de traitement de groupe.
L’évaluation a porté sur 77 participants au programme au cours de l’exercice financier 2003-2004. Parmi ceux-ci, 89 pour cent étaient des jeunes hommes âgés de 12 à 17 ans. La plupart avaient été admis au programme à la suite d’une ordonnance de probation pour une infraction avec violence : 60 pour cent des participants ont été accusés de voies de fait, de menaces de voies de fait ou de vol qualifié.
Principales conclusions
Les données indiquent que le programme a eu une incidence positive sur les niveaux de risque et les besoins des jeunes contrevenants. Point particulièrement important, on a constaté une amélioration des attitudes sociales et des interactions avec les pairs, les deux étant généralement considérées comme étant des facteurs importants de prédiction d’une criminalité future chez les jeunes. Le Youth Level of Service/Case Management Inventory (YLS/CMI), mesure normalisée des risques et besoins associés au comportement criminel, a été le principal outil de mesure utilisé.
Pour chaque participant, le personnel du programme a calculé une cote relative aux risques et aux besoins à l’aide de l’YLS/CMI au début du programme puis une autre fois à la fin du programme ou au moment de l’abandon. Les cotes relatives aux risques et aux besoins ont diminué dans 74 pour cent des cas, tous cas confondus.
Leçons apprises
- On obtiendrait de meilleurs résultats s’il y avait davantage de counseling individuel et une participation accrue des parents et des autres membres de la famille.
- Étant donné qu’aucune donnée de suivi n’a été recueillie au sujet des participants, il est impossible de déterminer les incidences du programme à long terme.
Conclusion
Le Attendance Model and Reintegration Support Program a été un programme communautaire soigneusement planifié et bien exécuté s’adressant aux jeunes contrevenants à risques et besoins modérés à élevés. Le programme a permis la prestation de services efficaces à plus de 70 jeunes contrevenants.
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