Projet - « FASD Youth Justice Pilot Project »

Aperçu

Le FASD Youth Justice Pilot Project (YJPP) a été conçu afin de garantir que les jeunes souffrant de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF), qui ont eu des démêlés avec la justice, reçoivent un diagnostic officiel, des peines appropriées et un meilleur accès aux services. En outre, le projet visait à aider à recenser et à concevoir des ressources communautaires axées sur la famille destinées à ces jeunes. Le YJPP s’est déroulé en deux phases, la première entre octobre 2004 et mars 2005 et la seconde entre le 1er avril 2005 et le 31 mars 2006. L’évaluation de la phase II du programme consistait à recueillir de l’information auprès d’intervenants au moyen d’entrevues, de groupes de discussion et de questionnaires.

Contexte

Les effets de l’ETCAF, qui peuvent comprendre entre autres des difficultés d’intégration sensorielle, des problèmes de santé mentale et un manque d’appréciation des conséquences, peuvent entraîner des comportements inadéquats chez les jeunes atteints, ce qui conduit souvent à des démêlés avec la justice. Le FASD Youth Justice Pilot Project a été implanté à Winnipeg grâce à la collaboration entre le programme Interagency Fetal Alcohol Spectrum Disorder, le ministère de la Justice du Manitoba, la Clinic for Alcohol and Drug Exposed Children (CADEC) de l’hôpital des enfants, les services de police de Winnipeg et Santé Manitoba.

Participation

Au cours de la phase II, le YJPP a évalué et plaidé en faveur de services de soutien pour 17 jeunes et 22 jeunes au total, dépassant ainsi l’objectif de 10 à 12 jeunes mentionné dans la proposition de financement. Parmi les 17 jeunes évalués au cours de la phase II, 11 ont reçu un diagnostic lié à l’ETCAF. Au total, 88 jeunes ont été renvoyés au YJPP, mais bon nombre d’entre eux ont été rejetés parce qu’ils vivaient à l’extérieur de la ville. Par ailleurs, certains jeunes n’ont pas été retenus parce qu’il était impossible de confirmer le diagnostic de l’ETCAF ou l’abus d’alcool par la mère pendant la grossesse. Des procureurs de la Couronne, des avocats de la défense et des représentants d’organismes et de fournisseurs de services ont été invités à participer à des groupes de discussion ou à faire part de leurs commentaires au moyen d’un questionnaire.

Fonctionnement

Les objectifs du YJPP étaient d’évaluer les jeunes ayant des démêlés avec la justice susceptibles d'être atteints de l’ETCAF, de fournir des recommandations aux tribunaux, de renforcer les moyens de soutien au sein de la famille, du gouvernement et de la collectivité, et de mettre en place une structure d’intervention multidisciplinaire probante pour appuyer les jeunes touchés par l’ETCAF.

En se fondant sur des données recueillies par les coordonnateurs de projet, il a été déterminé que les 22 jeunes évalués par le YJPP ont reçu leur rapport d’évaluation en moyenne 11 jours après l’évaluation.

Dans le cadre du programme, le personnel du YJPP a tenu de nombreuses séances de sensibilisation et de formation sur l’ETCAF auprès d’écoles, de collèges, d’organismes d’aide à l’enfance et à la famille, de fournisseurs de services, d’organismes des Premières Nations, de centres de ressources aux jeunes et du personnel correctionnel.

Le YJPP a également fourni aux tribunaux des recommandations détaillées sur les peines appropriées pour les jeunes touchés par l’ETCAF, et a aidé à renforcer les relations entre les différents organismes et fournisseurs de services.

Évaluation

L’évaluation consistait à recueillir de l’information auprès d’intervenants au moyen d’entrevues, de groupes de discussion et de questionnaires. Les intervenants consultés dans le cadre de l’évaluation se composaient de jeunes et de leur famille, du personnel du YJPP, de l’équipe médicale, de juges, de procureurs de la Couronne, d’avocats de la défense ainsi que d’organismes et de fournisseurs de services.

Tous les groupes d’intervenants ont appuyé le YJPP, en signalant qu’il avait permis d’augmenter l’accès aux services de diagnostic, de fournir des services de gestion de dossiers, d’encourager les services aux jeunes et de fournir des activités de sensibilisation et de formation axées sur l’ETCAF.

Les évaluateurs ont constaté que le YJPP avait besoin de sources de financement durable. En outre, plus le nombre d’organismes et d’organisations invités à participer au programme en tant que partenaires était élevé, plus la participation d’équipes relevant du système judiciaire et médical était importante et mieux les participants comprenaient le soutien et les services offerts.

Recommandations

Plusieurs groupes d’intervenants ont estimé qu’il serait bon d’élargir le YJPP pour y inclure les jeunes résidant à l’extérieur de la ville de Winnipeg. Il a été recommandé d’adopter un modèle davantage proactif que réactif pour établir les diagnostics de l’ETCAF, étant donné que les délais impartis par le système de justice, tels que la période présentencielle, avaient des répercussions sur le temps disponible pour évaluer les jeunes, et donc leur admissibilité au YJPP. Les intervenants ont aussi fait remarquer que le système de justice ne devrait pas être la principale source d’évaluations de l’ETCAF, encore moins la seule, chez les jeunes.