Projet - « Seeing Oneself Community Justice Initiative »
Aperçu
La Seeing Oneself Community Justice Initiative (SOCJI) est un projet échelonné sur trois ans, entrepris au Centre pour la jeunesse du Manitoba. La SOCJI visait à soutenir l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation d'une recherche cognitivo-comportementale fondée sur des données probantes, conçue pour aider les jeunes délinquants autochtones à résister aux drogues illicites et aux gangs de rue.
Contexte
La SOCJI a été lancée en novembre 2007 et a pris fin le 31 mars 2010. Des chercheurs du Centre pour la jeunesse du Manitoba et de l'Université Dalhousie ont travaillé en partenariat avec le Strong Heart Teaching Lodge Inc., organisme qui fait la promotion de la guérison et de la croissance personnelle par l’échange de connaissances et de compétences traditionnelles en vue de faire échec aux facteurs sous-jacents liés à la personnalité et à la motivation qui conduisent à l'abus d'alcool ou d'autres drogues et aux activités criminelles connexes chez les jeunes.
Participation
Les groupes qui étaient directement ciblés par les volets sensibilisation, développement des compétences et recherche de la SOCJI étaient composés de jeunes autochtones (garçons et filles) au Centre pour la jeunesse du Manitoba. Le programme a réussi à sensibiliser plus de 150 personnes, notamment des jeunes autochtones, des autorités correctionnelles autochtones et non autochtones, des instructeurs et des travailleurs auprès des jeunes ainsi que des chercheurs en milieu universitaire. Plus de 120 jeunes ont participé à au moins un volet du programme.
Fonctionnement
Le programme se composait de trois volets : sensibilisation culturelle et acquisition de compétences (intervention directe auprès des jeunes); élaboration et application d'activités de renforcement des capacités (accent sur la transmission de connaissances pertinentes aux parties et aux organismes concernés); élaboration et application de la recherche (accent sur la production de résultats de recherche utiles à l'évaluation et au perfectionnement du programme).
Les activités soutenues par la SOCJI comprenaient les suivantes : l'acquisition de connaissances et l’évaluation des risques (collecte de données antérieure à l'entrevue et postérieure à la prestation); l’élaboration, la production et la révision des manuels du facilitateur et des brochures d'autoguérison à l'intention des jeunes, avec la participation des partenaires du projet et du personnel correctionnel; recrutement et formation de facilitateurs chargés d'intervenir auprès de petits groupes formés de 8 à 10 jeunes remplissant les critères s’appliquant aux groupes d'étude pilotes.
Ces activités n'étaient pas absolument exclusives. Par exemple, la production d'œuvres d'art et les activités culturelles constituaient une première étape dans le processus de rédaction, de révision et de production des manuels du facilitateur et des brochures d'autoguérison. L'hypothèse sous-jacente est la suivante : ces séries d'activités entraînent une meilleure sensibilisation aux facteurs de personnalité associés à l'abus d'alcool ou d'autres drogues et une participation aux pratiques d'autoguérison.
S'inspirant en partie de cette initiative relativement modeste, le Strong Heart Healing Lodge utilise actuellement la méthode Seeing Oneself dans quatre écoles de la division scolaire de Winnipeg.
Évaluation
L'évaluation a démontré que la conception et la prestation de Seeing Oneself Community Justice Initiative ont généralement connu beaucoup de succès et que si l'initiative était renouvelée, ses caractéristiques de base pourraient demeurer les mêmes. Ce sont notamment : des activités de renforcement des capacités; une méthodologie unique fondée sur des données probantes; une sensibilisation culturelle contribuant aux activités d'acquisition de compétences; des activités de partenariat garantissant que la recherche fondée sur des données probantes ne porte pas simplement sur les jeunes autochtones mais qu’elle ait lieu avec eux.
La recherche financée s'est traduite par une réduction importante de la consommation d'alcool et d'autres drogues et par une diminution des problèmes liés à l'alcool et, plus généralement, des activités risquées chez les participants visés par les interventions ciblées. L'évaluation a également indiqué que l'approche unique employée a contribué à améliorer l'attitude des participants et donné aux partenaires et au personnel correctionnel une expérience et des connaissances pertinentes qui leur permettront de continuer de renforcer les capacités des jeunes. De plus, le programme a favorisé un climat de collaboration entre les partenaires du projet et les jeunes.
Le programme a également créé des résultats de recherche précieux, qui sont partagés par les partenaires de recherche ayant participé à la SOCJI, et qui ont donné lieu à la publication de deux documents universitaires et à la tenue de trois ateliers connexes.
Recommandations
Parmi les correctifs mineurs que l’on suggère d’apporter au programme, on compte les suivants : adaptation continue des manuels du facilitateur et des livrets d'autoassistance destinés aux jeunes pour qu’ils conviennent aux besoins des jeunes délinquants ciblés; accroissement du financement futur en vue d'acquiescer aux demandes d’intervention préventive, qui sont de plus en plus nombreuses; inclusion d'une évaluation des résultats à long terme sur les comportements délinquants et le récidivisme.
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