Établir les liens dans les cas de violence familiale : Collaboration entre les systèmes de droit de la famille, de protection de la jeunesse et de justice pénale

Annexe 4 : Réponses des provinces et des territoires en matière de violence familiale - Nouvelle-Écosse

Réponses législatives

Législation en matière de violence familiale

La Domestic Violence Intervention Act permet qu’une ordonnance de protection d’urgence de 30 jours soit rendue dans les cas de violence conjugale.

Des modifications à la Residential Tenancies Act proposées dans le cadre du plan d’action sur la violence conjugale ont été adoptées et devraient entrer en vigueur par proclamation au début de l’automne 2013. Une modification permettra à une victime de violence conjugale de résilier un bail sans avoir à payer de pénalité.

Dispositions en matière de droit de la famille relatives à la violence familiale

Lors de la session du printemps 2012, la Maintenance and Custody Act a été modifiée dans le but de définir la violence familiale et de dresser la liste des critères dont il faut tenir compte pour garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, notamment lorsqu’il faut prendre des décisions concernant la garde et le droit d’accès.

Dispositions en matière de protection de la jeunesse relatives à la violence familiale

Aux termes du paragraphe 22(2) de la Children & Family Services Act (CFSA), [traduction] « l’enfant doit éventuellement être protégé lorsqu’il a subi un préjudice physique ou psychologique en raison d’une exposition répétée à la violence familiale, parce qu’un de ses parents ou encore son tuteur ou sa tutrice a commis de la violence familiale et a refusé d’obtenir de l’aide pour remédier au problème ou l’atténuer ».

Services de police

Politiques

Le Framework for Action Against Family Violence (cadre d’action contre la violence familiale) décrit les lignes directrices stratégiques suivantes pour les services de police :

Protocoles

Les services de police municipaux et la GRC doivent signer des protocoles d’entente avec chaque principal fournisseur de services en ce qui concerne l’orientation, la communication de renseignements, la gestion de cas et le suivi des affaires posant un risque élevé (High Risk Case Coordination Protocol Framework, ou cadre de protocole de coordination des cas comportant un risque élevé).

Ministère public

Politiques

Le Framework for Action against Family Violence prévoit que :

Les politiques auxquelles est assujetti le ministère public peuvent être consultées à l’adresse suivante : http://gov.ns.ca/pps/ca_manual.htm.

Services correctionnels

Politiques

Le Framework for Action against Family Violence prévoit que :

Services de protection de la jeunesse

Protocoles

Le High Risk Case Coordination Protocol Framework (cadre de protocole de coordination des cas comportant un risque élevé) favorise la communication de renseignements essentiels lorsqu’il y a un risque élevé de récidive et que des vies sont en danger.

Interventions axées sur les services

Services d’aide aux victimes

Refuges

La Transition House Association de la Nouvelle-Écosse dispose de 13 foyers de transition qui offrent aux femmes maltraitées une gamme de programmes internes et communautaires, ainsi qu’un hébergement de seconde étape.

Programmes pour les enfants exposés à la violence familiale

Le ministère provincial de la Justice administre le programme de consultations pour victimes d’actes criminels. Dans le cadre de ce programme, on finance des séances de consultation destinées aux enfants exposés à la violence familiale. Dès que le directeur donne son approbation, les enfants ont droit à du counseling, et ce, jusqu’à concurrence de 2 000 $, versés directement au thérapeute agréé et choisi par le parent.

Programmes destinés aux conjoints violents

En Nouvelle-Écosse, six programmes d’intervention auprès des hommes offrent des séances de consultation individuelle et de groupe aux hommes qui ont des comportements violents envers leurs conjointes. Ils sont financés par le ministère des Services communautaires. Ils ne sont assujettis à aucune exigence, et chaque organisme établit ses propres règles.

Visites supervisées

À Halifax et à Sydney, des programmes de visites supervisées sont offerts par des organismes communautaires locaux, sous l’égide de la Division de la famille de la Cour suprême (DFCS). À l’heure actuelle, grâce au financement du ministère de la Justice du Canada, le ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse s’affaire à élargir la portée de son programme de visites supervisées pour offrir un modèle similaire là où se trouvent des tribunaux de la famille.

Éducation et information destinées aux parents

Les programmes d’éducation des parents sont obligatoires. C’est une exigence de la DFCS. Les programmes sont donnés dans les locaux de la Cour par des bénévoles expérimentés. Pour les affaires relevant des tribunaux de la famille, le programme est facultatif.

Éducation et information destinées aux enfants

Autres services

Interventions judiciaires

Tribunaux pour l’instruction des causes de violence conjugale

Le programme pilote de tribunaux pour l’instruction des causes de violence conjugale a été mis en œuvre à Sydney (Nouvelle-Écosse) en juin 2012. Il offre des programmes d’intervention précoce. Élaboré en Colombie-Britannique, il propose un cours psychoéducatif de 10 semaines intitulé « Relations respectueuses » ainsi qu’un programme intensif de traitement de la violence dans les relations, d’une durée de 17 semaines. Le cours sur les relations respectueuses est donné par un organisme communautaire et les Services correctionnels communautaires. Pour participer à ce programme pilote, les conjoints violents doivent purger leur peine dans la collectivité : ils ne doivent pas avoir reçu une peine minimale obligatoire.

Tribunal intégré pour l’instruction des causes de violence conjugale

Un tel tribunal n’existe pas pour l’instant. Dans le cadre du programme pilote de tribunaux pour l’instruction des causes de violence conjugale, on se penche actuellement sur un protocole provisoire qui s’inspire de celui des anciens tribunaux spécialisés dans les affaires de violence familiale de Terre-Neuve-et-Labrador. Cependant, le tout n’a pas encore été mis en œuvre.

Outils/procédures pour assurer la sécurité

Outils structurés d’évaluation du risque

L’Évaluation du risque de violence familiale en Ontario (ERVFO) est utilisée par tous les services de police de la Nouvelle-Écosse. Les résultats sont transmis au ministère public et aux établissements correctionnels, lorsque la personne doit y purger une peine.

Si le résultat de l’ERVOF est de sept ou plus, l’affaire doit faire l’objet d’une gestion de cas en vertu du cadre de protocole de coordination des cas comportant un risque élevé. Les renseignements alors obtenus peuvent être transmis aux principaux fournisseurs de service : la police et ses coordonnateurs des affaires de violence familiale, les services d’aide aux victimes, les services de protection de la jeunesse, les services correctionnels, l’organisme membre de l’association des maisons de transition et les responsables du programme d’intervention auprès des hommes.

L’outil Jacqueline Campbell Danger Assessment est utilisé par les organismes communautaires, comme les maisons de transition, les services de protection de la jeunesse et les services d’aide aux victimes. Les résultats sont communiqués s’il faut que l’affaire fasse l’objet d’une gestion de cas en vertu du protocole de coordination des cas comportant un risque élevé.

Liste de contrôle

Le guide pratique de la police sur la violence familiale aide les agents à suivre les directives formulées dans le cadre d’action contre la violence familiale, notamment pour les renvois aux services de protection de la jeunesse, la politique sur l’agresseur principal et les modalités de l’ERVFO.

Dépistage de la violence familiale

Dans le cadre de l’approche différentielle utilisée dans les projets pilotes de justice familiale, qui comprend l’élaboration d’un programme d’information pour les parents vivant des situations très conflictuelles, un outil d’évaluation précoce des cas a été créé afin d’aider les agents du tribunal de la famille à repérer les cas présentant un risque élevé dans le but d’offrir des services appropriés en temps opportun. De la formation a été donnée aux agents des tribunaux et à d’autres partenaires du système de justice.

Mécanismes de coordination

Protocoles de communication de renseignements

Le protocole de coordination des cas comportant un risque élevé a été élaboré par le ministère de la Justice et le ministère des Services communautaires pour faciliter la communication de renseignements essentiels entre les principaux fournisseurs de services, lorsque de tels cas sont dépistés. Les renseignements essentiels sont fournis dans les situations suivantes :

Les principaux fournisseurs de service sont la police et ses coordonnateurs en matière de violence familiale, les services d’aide aux victimes, les services de protection de la jeunesse, les membres de l’association des maisons de transition de la Nouvelle-Écosse et les responsables des programmes d’intervention auprès des hommes.

Protocoles interorganismes

Les membres des comités interorganismes sur la violence familiale proviennent des services de protection de la jeunesse, des maisons de transition, des services de police, du système de santé et des programmes d’intervention auprès des hommes. Ces comités sont constitués dans plusieurs des grandes collectivités de la Nouvelle-Écosse. Leur rôle consiste essentiellement à favoriser la communication entre les organismes. À Sydney et à Halifax, les comités mettent en œuvre des campagnes de sensibilisation du public sur la violence familiale et organisent des ateliers, des conférences et d’autres activités s’adressant à l’ensemble de la population.

Comités de coordination

Des comités sur le protocole de coordination des affaires présentant un risque élevé sont constitués dans chacun des 18 comtés de la Nouvelle-Écosse. Les membres de ces comités proviennent des six principaux fournisseurs de services énumérés dans le protocole et de certains fournisseurs de services spécialisés dans les collectivités où habitent des Autochtones.

Plans d’action en matière de violence familiale

Mis en œuvre en 1996, le cadre d’action contre la violence familiale régit les mesures qui doivent être prises dans l’ensemble du ministère de la Justice en matière de politiques et exige la prise de mesures plus spécialisées pour intervenir dans les affaires de violence familiale. Il faut notamment tenir compte de l’approche axée sur l’arrestation, l’inculpation et les poursuites.

Le plan d’action contre la violence familiale de 2010 est un plan pangouvernemental qui permet de s’attaquer aux problèmes de violence familiale. Il comprend quatre grands thèmes :