l'Initiative de lutte contre la violence familiale

Maltraitance sexuelle

Mercedes est assise dans l'autobus qui la ramène chez elle, perdue dans ses pensées. Son nouveau pays est encore un mystère pour elle. Elle y est depuis six mois seulement. Aujourd'hui, dans son cours de langue, elle a été ébranlée par la conversation. Elle avait tellement hâte de venir s'installer ici pour être avec Carl. Il vivait au Canada depuis déjà quelques années et il a rendu visite à sa famille dans son pays natal. Ils se sont rencontrés et se sont mariés rapidement sur un coup de tête. À l'origine, il était de la même région qu'elle, alors ils avaient beaucoup de choses en commun. Mais ils se sont éloignés l'un de l'autre lorsqu'il est revenu au Canada et qu'elle a dû attendre le traitement de sa demande de parrainage. À son arrivée au Canada, tout ce qui les avait rapprochés semblait maintenant tellement loin — elle s'ennuyait de son pays et de sa famille. Il avait été difficile pour elle de parler aux gens avant de commencer son cours de langue. Sa solitude l'avait éloignée davantage de Carl. Les pleurs avaient cédé leur place à la colère et, la plupart du temps, elle ne voulait même pas qu'il la touche. Il était patient, au début, mais après quelques mois, il éprouvait lui aussi de la colère, jusqu'à une nuit, où il l'a prise de force même si elle disait « non ». Après, il lui avait tourné le dos alors qu'elle pleurait, roulée en boule et en douleur.

Quelques nuits plus tard, il avait recommencé. Elle l'avait supplié d'arrêter. Elle lui demandait de comprendre à quel point elle avait eu mal la dernière fois. Cela n'avait pas eu l'air de le déranger, et il l'avait prise de force à nouveau. Après cela, ils n'avaient pratiquement pas dit un seul mot. La honte qu'elle éprouvait était telle qu'elle avait de la difficulté à le regarder. Cependant, aujourd'hui, en classe, elle avait appris que, même dans le cadre d'un mariage, les relations sexuelles forcées étaient considérées comme un crime. Le simple fait d'y penser lui serrait le cœur. Que devait-elle faire? Elle était terrifiée à l'idée que ça se produise à nouveau, mais elle n'arrivait pas à s'imaginer lui tenir tête. Elle avait besoin de parler à quelqu'un pour savoir quels étaient ses droits. Elle devait demander à son professeur où elle pouvait trouver de l'aide.

À quoi ressemble la maltraitance sexuelle?

La maltraitance ou la violence sexuelle à l'égard d'un adulte peut comprendre :

S'il n'est pas consenti, tout contact sexuel avec une personne est un crime appelé agression sexuelle*. Cela comprend aussi les attouchements sexuels ou le fait de forcer un époux ou une épouse, un conjoint de fait ou conjointe de fait, un petit ami ou une petite amie à avoir des relations sexuelles. Même dans le cadre d'un mariage, votre époux ne peut pas vous obliger à avoir une relation sexuelle.

Le Code criminel contient de nombreuses dispositions qui protègent les enfants contre la maltraitance sexuelle, qui se produit quand une personne profite d'un enfant à des fins sexuelles. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un contact physique. Par exemple, cela peut arriver quand un adulte invite un enfant à se toucher de façon sexuelle ou tente de leurrer un enfant sur Internet à des fins sexuelles.

Le contact sexuel entre un adulte et un enfant de moins de 16 ans est un crime. Au Canada, l'âge du consentement à des activités sexuelles est 16 ans, mais il existe quelques exceptions, quand l'âge de l'autre personne est proche de celui de l'enfant. Pour de plus amples renseignements sur l'âge du consentement et les relations entre adolescents, visitez le site Web du ministère de la Justice à l'adresse indiquée dans la section « Qui peut aider? » à la fin de la présente brochure.

Si un enfant est victime de maltraitance sexuelle à la maison, les services de protection de l'enfance peuvent intervenir et retirer l'enfant à ses parents.