Justice, c'est nous

Catherine Kane

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Travailler au gouvernement n'était pas une possibilité que Catherine Kane envisageait à sa sortie de la Faculté de droit.

« Je ne savais même pas qu'il y avait une politique en matière de droit pénal ou ce qu'elle ciblait, avoue-t-elle. Je connaissais le droit pénal, mais plutôt du point de vue du procureur ou de l'avocat de la défense. »

En 1982, Catherine a obtenu un contrat de six mois à la Section de la politique et des modifications en matière de droit pénal au ministère de la Justice du Canada.

Vingt-huit ans plus tard, elle est avocate générale principale et directrice générale de la section (renommée Section de la politique en matière de droit pénal) et elle trouve le travail toujours aussi intéressant et stimulant.

La première affectation de Catherine au Ministère a été le soutien d'un groupe de travail fédéral-provincial sur les victimes d'actes criminels. Elle estime que le travail – faire de la recherche, obtenir de l'information et rédiger des documents – était idéal pour une avocate débutante.

« J'ai commencé par déterminer ce qu'il y avait dans le droit pénal, le Code criminel et la jurisprudence qui est utile aux victimes d'actes criminels, dit elle. Il n'y avait pas grand-chose. Il y avait bien quelque chose, mais il fallait essayer d'exposer tout ça et d'aller un peu plus loin. »

Catherine est allée plus loin. Après que son contrat de six mois ait été renouvelé, « Je commençais à savoir quoi faire et je pensais que Justice était un endroit passablement étonnant », dit-elle.

Elle a continué à la Section de la politique en matière de droit pénal, où elle a fait carrière. Les enjeux touchant les victimes sont toujours importants pour elle.

« J'aime finir ce que je commence, » affirme-t-elle. « Au cours des ans, les enjeux touchant les victimes ont progressé par vagues à l'échelon fédéral, et il y a eu d'autres progrès à l'échelon provincial et à l'extérieur de l'administration publique. Notre engagement a toutefois connu des hauts et des bas dans la mesure des ressources disponibles. »

« Au début des années 80, nous avons accordé la priorité aux recommandations du groupe de travail, à la réforme du droit et au financement de nouveaux programmes avec de nouvelles ressources. Après un certain temps, les priorités changeaient, le rythme ralentissait, mais nous faisions ensuite d'autres efforts pour voir si nous pouvions obtenir davantage de financement afin d'élargir les programmes. »

« Je voulais donc voir le bout du tunnel, jusqu'à un certain point, afin que ce soit vraiment intégré dans la Section et que nous ayons le mandat continu d'examiner certains de ces enjeux, et c'est ce qui s'est passé », souligne-t-elle.

Entre 1998 et 2000, Catherine a collaboré à l'établissement d'une section distincte au ministère de la Justice, le Centre de la politique concernant les victimes, qui se consacre à la réforme du droit et à l'élaboration de politiques au regard des enjeux du droit pénal qui ont des répercussions sur les victimes.

La Section de la politique en matière de droit pénal a aussi changé et pris de l'expansion au cours des ans. Elle compte maintenant plus de 75 personnes, dont 50 avocats. La Section donne des conseils stratégiques et juridiques au ministre de la Justice, à diverses sections du Ministère et à d'autres ministères fédéraux.

La Section est chargée de surveiller les tendances en droit pénal et d'élaborer des options pour la réforme du droit pénal. Elle s'occupe de questions qui comprennent la politique sur la détermination de la peine, la procédure pénale, les questions de crime de haute technologie, les enjeux sociaux et moraux, la politique sur les victimes, le droit substantiel et la preuve, ainsi que le crime organisé.

Les avocats de la Section de la politique en matière de droit pénal ne considèrent pas seulement la loi au Canada.

Catherine précise que ses collègues travaillent à des enjeux de la justice pénale internationale en participant aux initiatives des Nations Unies et du Conseil de l'Europe, en présentant les activités du Canada, en s'informant de ce que font d'autres pays et en apportant une aide directe aux pays en développement.

Entre 1998 et 2000, Catherine a collaboré à l'établissement d'une section distincte au ministère de la Justice, le Centre de la politique concernant les victimes.

« Tout ce que vous pouvez faire en pratique privée, vous pouvez le faire ici et à un autre niveau de complexité, dit Catherine. Il y a un tas de choses auxquelles vous ne penseriez pas parce que vous devez vraiment gratter sous la surface ou demander à quelqu'un de vous dire ce qui se passe au Ministère. »

Elle a l'impression que son travail peut avoir des répercussions directes sur la vie des Canadiens, en particulier ceux et celles qui sont engagés dans le processus juridique.

«  La déclaration de la victime, c'est une chose. On n'entendait jamais parler de cela il y a 20 ans. Maintenant, on lit le compte rendu d'une condamnation dans le journal et la déclaration de la victime a été lue, si bien que nous avons toutes sortes de réactions vraiment positives à ce sujet. Vous entendez la victime dire : "Ça ne change peut-être rien, mais je suis content d'avoir pu m'expliquer." Voilà qui humanise la loi. »

Malgré la charge de travail quotidienne d'une directrice générale – réunions, examens et séances d'information, Catherine se dit toujours avocate et elle veut être «  plongée le plus possible » dans les discussions, les débats et les conseils.

Elle aime la diversité de son travail et ne peut jamais prévoir ce qui se passera d'un jour à l'autre.

«  J'ai la chance de travailler avec un merveilleux groupe de collègues chevronnés qui me soutiennent pour relever les défis quotidiens », conclut-elle.

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