Informations archivées

L’édition 2015 de ce manuel a été archivée. Pour accéder à l’édition 2024 du Guide sur la traite des personnes à l’usage des praticiens de la justice pénale, veuillez consulter le site : https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/jp-cj/tp/gtpupjp2-hcjpotp2/index.html

Fiche d’information n6 : Traite des personnes – Détention avant le procès/mise en liberté

À un stade précoce d’une enquête ou d’une poursuite relative à un cas de traite de personnes, les policiers peuvent jouer un rôle important en appuyant les demandes de détention préventive, lorsque justifiées, en enquêtant sur d’éventuels cautions ou associés, ou en assurant la surveillance serrée d’un accusé afin de veiller à ce qu’il respecte ses conditions. Cette période peut être pénible pour les victimes de traite de personnes, tout particulièrement si l’accusé est mis en liberté et ne respecte pas les conditions d’« absence de contact ». De plus, la perception qu’a la victime de sa sécurité peut être importante au niveau du maintien de sa coopération dans le cadre de poursuites relatives aux infractions de TP.

Détention avant le procès/mise en liberté

Les motifs de détention

Les trois motifs de détention prévus au paragraphe 515(10) peuvent être invoqués pour demander la détention préventive d’un prévenu inculpé d’infractions liées à la traite de personnes. Les éléments suivants s’appliquent particulièrement à ce type d’affaire :

Le fardeau

Bien que les infractions de traite de personnes n’entraînent pas automatiquement le renversement du fardeau de la preuve lors de l’audience relative à la mise en liberté conditionnelle, même dans les cas impliquant une arme à feu, il peut y avoir des éléments au dossier qui entraînent le renversement du fardeau (par ex., si le prévenu est accusé d’une infraction liée à une organisation criminelle aux termes des articles 467.11, 467.12 ou 467.13, ou s’il est accusé d’une infraction présumée avoir été commise au profit ou sous la direction d’une organisation criminelle ou en association avec elle, voir le sous-alinéa 515(6)a)(ii)).

La préparation en vue de l’audience relative à la mise en liberté sous caution

Une bonne préparation en vue de l’audience relative à la mise en liberté conditionnelle peut permettre au poursuivant d’obtenir la détention du prévenu dans les cas appropriés. Par conséquent, si le poursuivant constate qu’il doit poursuivre l’enquête, il pourrait s’avérer utile de demander un ajournement aux termes du paragraphe 516(1) du Code criminel, avant le début de l’audience ou une fois que celle-ci est amorcée. Dans les cas où le poursuivant obtient un ajournement, il devrait en général demander une ordonnance de non-communication pendant la période de détention, en vertu du paragraphe 516(2).

Aux fins de la préparation de l’audience relative à la mise en liberté conditionnelle, voici quelques considérations qu’il faut garder à l’esprit :

L’ordonnance de s’abstenir de communiquer rendue au moment de la détention

En général, lorsque le tribunal ordonne la détention du prévenu, le poursuivant devrait également demander au tribunal, aux termes du paragraphe 515(12), d’ordonner que ce dernier s’abstienne de communiquer, directement ou indirectement, avec toute personne – victime, témoin ou autre – identifiée dans l’ordonnance.

Les conditions relatives à la mise en liberté

Considérations ou conditions obligatoires

Lorsqu’un prévenu est accusé « d’une infraction perpétrée avec usage, tentative ou menace de violence contre autrui » (ce qui engloberait vraisemblablement toutes les accusations de traite de personnes aux termes des articles 279.01 et 279.011), le Code criminel exige que le tribunal assortisse ou envisage d’assortir toute ordonnance de mise en liberté de certaines conditions :

Conditions optionnelles

Dans la plupart des cas, le poursuivant devrait envisage de demander les conditions suivantes :

Les interdictions de publication pendant les enquêtes sur mise en liberté

L’article 517 du Code criminel permet à un procureur de demander une interdiction de publication couvrant les enquêtes sur mise en liberté afin de garantir la bonne administration de la justice.

Pour de plus amples renseignements, prière de consulter le chapitre 4.5 du Guide sur la traite des personnes à l’usage des praticiens de la justice pénale.