Établir les liens dans les cas de violence familiale : Collaboration entre les systèmes de droit de la famille, de protection de la jeunesse et de justice pénale

Annexe 4 : Réponses des provinces et des territoires en matière de violence familiale - Terre-Neuve-et-Labrador

Réponses législatives

Législation en matière de violence familiale

La Family Violence Protection Act a été adoptée le 1er juillet 2006. Cette loi contient une définition de « violence » plus large que le Code criminel. Voici les recours disponibles :

La durée maximale d’une ordonnance est fixée à 90 jours. Les ordonnances sont accordées ex parte en cas d’urgence.

Tout manquement à une ordonnance rendue en vertu de cette loi entraîne des poursuites judiciaires. Une déclaration de culpabilité peut entraîner l’emprisonnement.

La Children and Youth Care and Protection Act a été proclamée en vigueur le 30 juin 2011. Cette loi fournit l’autorité législative pour évaluer et examiner les renseignements selon lesquels un enfant court ou pourrait courir un risque de maltraitance par inaction ou commission d’un acte par le parent. Bien que la responsabilité du ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille soit de mener une enquête sur tous les cas signalés d’enfants qui ont besoin de protection, ces enquêtes sont menées en collaboration avec les policiers ainsi que d’autres professionnels et ressources communautaires.

Services de police

Coordonnateur de la violence familiale

Politique et procédures

Ordonnances de protection d’urgence

Rapport d’enquête sur la violence familiale

La RNC met à l’essai l’utilisation du rapport d’enquête sur la violence familiale. Ce rapport consiste en un résumé du dossier de l’enquêteur, dans lequel sont soulignées les sections concernant les antécédents, l’escalade de la violence et la perception de la victime en ce qui a trait à la violence familiale. La RNC tient aussi compte des facteurs aggravants pour la sécurité de la victime. Les policiers et le procureur de la Couronne peuvent utiliser l’information que contient le rapport pour attirer l’attention sur les questions à envisager au moment de la libération de l’accusé.

Formation sur la violence familiale

Les policiers de la RNC suivent une formation sur l’approche collaborative dans les enquêtes sur la violence familiale. Cette formation de trois jours est donnée conjointement par la RNC et le ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille, et en partenariat avec le Département du travail social de l’Université Memorial. Voici quelques-uns des sujets traités dans la formation :

Ministère public

Politiques

Le Guide Book of Policies and Procedures for the Conduct of Criminal Prosecutions in Newfoundland and Labrador [Guide des politiques et procédures pour la conduite de poursuites pénales à Terre-Neuve-et-Labrador] précise la réponse des procureurs de la Couronne dans les cas de violence conjugale. On y trouve une section sur les enfants témoins dans les cas de violence conjugale. Dans le guide, sous la rubrique « victimes d’actes criminels », on traite de façon précise des enfants victimes.

Protocoles

La Children and Youth Care and Protection Act s’applique aux procureurs de la Couronne et prévoit l’obligation de signalement dans les circonstances prévues dans la loi. Les procureurs de la Couronne participent, avec les services de police et les travailleurs sociaux des services de protection de la jeunesse, à une formation conjointe sur l’intervention auprès des enfants victimes.

Services de protection de la jeunesse

Politiques

Le ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille s’est doté d’un modèle de prise de décision en matière de gestion des risques (2013); il s’agit d’un cadre obligatoire de prise de décisions en matière de protection de la jeunesse dans toute la province. Le manuel traitant du modèle comprend des lignes directrices relatives au dépistage et à l’établissement des priorités d’intervention que les travailleurs sociaux utilisent; ces lignes directrices fournissent des conseils spécifiques sur le dépistage et sur les interventions dans les cas de violence familiale.

Le Protection and In Care Policy and Procedures Manual (2011) oriente le travail des travailleurs sociaux pour ce qui est de la prestation des services de protection de la jeunesse. Ce manuel comprend des orientations de politique pour demander la participation des policiers dans des affaires de protection de la jeunesse et des conseils pour les travailleurs sociaux lorsqu’ils présentent une demande d’ordonnance d’interdiction de communiquer au tribunal.

Protocoles

Le Memorandum of Understanding on Information Sharing: A coordinated Response In Child Abuse (Protocole d’entente sur la communication de renseignements : Intervention coordonnée dans les cas de violence faite aux enfants) décrit le processus d’échange de renseignements entre le ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille de Terre-Neuve-et-Labrador et les services de police pour les questions liées à la protection de la jeunesse.

L’unité de formation du ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille offre une formation de trois jours, intitulée « Introduction to Family Violence » (Introduction à la violence familiale), aux travailleurs sociaux, en collaboration avec la RNC et la GRC. Pour obtenir de plus amples détails sur cette formation et sur les sujets qui y sont abordés, consultez la section « Services de police » ci-dessus.

Interventions axées sur les services

Services d’aide aux victimes

Ces services sont fournis par le ministère de la Justice de Terre-Neuve-et-Labrador et axés sur les systèmes.

Le programme pour adultes est offert à toutes les victimes d’actes criminels, quel que soit le statut de l’accusation. Les services comprennent :

Lorsque des accusations sont déposées, la gamme complète de services peut être fournie aux enfants (âgés de moins de 16 ans) et aux personnes responsables de leurs soins. La priorité du programme est d’offrir du soutien et une préparation aux enfants qui doivent témoigner au tribunal pénal. Les services sont gratuits.

Refuges

Terre-Neuve-et-Labrador compte 12 refuges ou foyers d’hébergement. Les refuges sont administrés par des organismes communautaires sans but lucratif et sont habituellement accessibles aux femmes et aux enfants qui ont été victimes de violence ou qui risquent de subir de la violence. Les services sont gratuits.

Programmes pour les enfants exposés à la violence familiale

Des programmes (individualisés ou en groupe) sont offerts aux enfants qui ont été exposés à la violence familiale. Les programmes en groupe sont offerts dans les zones urbaines et certaines zones rurales de la province.

Programmes destinés aux conjoints violents

La Direction des services correctionnels de Terre-Neuve-et-Labrador offre un module sur les relations respectueuses. D’une durée de 10 semaines, le module est offert aux délinquants à faible risque par le personnel des services correctionnels.

Des programmes intensifs s’adressant aux délinquants à risque modéré et élevé sont offerts, par l’entremise de services contractuels, à deux endroits dans la province.

Éducation et information destinées aux parents et aux enfants

Les travailleurs sociaux des services de protection de la jeunesse offrent à leurs clients du soutien et de l’information concernant les effets sur les enfants de l’exposition à la violence familiale. Les travailleurs sociaux peuvent, avec la famille, préparer un plan visant à réduire le risque de séquelles associé à l’exposition à la violence familiale. Dans ces circonstances, on fournit des renseignements sur les services communautaires offerts aux parents et aux enfants dans la région (p.ex. : services de counseling pour les victimes de violence).

Autres services

Outils/procédures pour assurer la sécurité

Outils structurés d’évaluation du risque

Le Newfoundland and Labrador Risk Management System Decision-Making Model (RMDM) est un cadre d’évaluation et de gestion de cas que les travailleurs sociaux utilisent en complément de leur jugement clinique pour orienter la prise de décisions. Les outils du RMDM sont les suivants :

Mécanismes de coordination

Protocoles de communication de renseignements

Un protocole d’entente entre le ministère de l’Enfance, de la Jeunesse et des Services à la famille de Terre-Neuve-et-Labrador et les services de police est en place.

Plans d’action en matière de violence familiale

L’Initiative de prévention de la violence du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador tient compte de l’engagement pris par le gouvernement de s’attaquer au problème de violence dans la province. La phase 1, d’une durée de six ans, consistait en un partenariat entre le gouvernement et les collectivités, regroupant plusieurs ministères, afin de trouver des solutions à long terme au problème de la violence faite aux personnes les plus à risque dans notre société, soit les femmes, les enfants, les adolescents, les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes et les enfants autochtones ainsi que d’autres personnes vulnérables à la violence en raison de leur origine ethnique, leur orientation sexuelle ou leur situation économique. L’Initiative de prévention de la violence est coordonnée par le Women’s Policy Office (Bureau de la politique sur les femmes). Une campagne de marketing social a été lancée pour traiter de la violence chez les jeunes, de la violence faite aux personnes âgées, de l’importance de signaler les cas de maltraitance d’enfants et du respect des femmes. Des consultations au sujet de la phase II ont eu lieu, et les renseignements recueillis permettront de façonner cette deuxième phase, qui s’étendra de 2013 à 2018.

Comité sur la violence faite aux femmes du ministre de la Justice

Le Comité sur la violence faite aux femmes du ministre de la Justice a été mis sur pied en 2005 afin de permettre aux intervenants clés de rencontrer régulièrement le ministre de la Justice afin de mettre en commun de l’information et des points de vue sur les questions liées à la violence faite aux femmes. L’objectif de ce comité est de servir de tribune pour des discussions efficaces entre le gouvernement et des organismes non gouvernementaux qui travaillent dans des domaines touchant la violence faite aux femmes. La tribune du Comité donne la possibilité aux organismes communautaires de faire part directement au ministre de la Justice de leurs préoccupations ou des incidents qui ont trait à la violence faite aux femmes. Elle permettra aussi au ministre de communiquer à la population les faits importants et les incidents qui se produisent dans le système de justice.