Guide de traitement des victimes d’actes criminels: Application de la recherche à la pratique clinique (deuxième édition)

Introduction

Le présent guide est conçu principalement à l’intention des personnes qui assurent des services de première ligne aux victimes d’actes criminels. Ce document de référence devrait aider les intervenants de première ligne à améliorer la qualité de leurs services, car il met à leur portée la théorie et les travaux de recherche les plus récents sur les victimes d’actes criminels. Dans ce guide, nous entendons par « intervenants de première ligne » toutes les personnes qui jouent un rôle quelconque auprès des victimes, tant les préposés à l’accueil que les cliniciens et les travailleurs de soutien. Bien que le document porte principalement sur les interventions cliniques, le lecteur doit se rappeler que tout contact avec une victime peut avoir des effets curatifs pour cette dernière. C’est pourquoi nous utliserons le terme générique « intervenant » à travers le guide pour désigner les spécialistes, le personnel paraprofessionnel, les bénévoles, le personnel de soutien, les administrateurs et toute personne qui entre en contact avec les victimes dans le but de leur venir en aide. Le guide compte deux parties : les questions générales et les sujets spéciaux.

Première partie : Questions générales concernant le traitement des victimes d’actes criminels

La première partie porte sur les conclusions d’études générales que l’on peut associer au développement des compétences. Chaque section est axée sur les expériences communes des victimes d’actes criminels et sur d’autres questions clés. « L’importance de l’autothérapie » conseille aux intervenants qu’ils doivent aussi prendre soin d’eux-mêmes dans ce cadre de travail difficile mais gratifiant. La section intitulée « Un modèle de victimisation et de rétablissement » explique comment les individus deviennent des victimes et s’adaptent psychologiquement à la victimisation. La section suivante, « Réactions courantes chez les victimes d’un crime », examine les réactions que peuvent avoir les victimes d’actes criminels, le problème de la victimisation antérieure et la gravité de la réaction. Ensuite, « Les stratégies d’adaptation des victimes » présente les stratégies d’adaptation le plus souvent utilisées par les victimes et les forces auxquelles ces derniéres peuvent recourir pour guérir. La section intitulée « Les étapes du changement : Un modèle pour le client » présente le modèle transthéorique de changement de comportement (MTCC) (Prochaska et coll. [1992]) et explique comment ce modèle peut servir à inciter les victimes à chercher de l’aide. La section « Les problèmes d’évaluation : Que devrais-je demander? » traite des domaines que les intervenants voudraient peut-être explorer dans leurs recontres avec des victimes. Enfin, la section « Synthèse et conclusion » présente un résumé des principales conclusions de la recherche et peut servir de source de référence rapide au lecteur qui souhaiterait consulter les travaux de recherche portant sur cette question. À la fin de chaque section, une fiche de référence intitulée « Notions de base » récapitule les principaux points qui y ont été traités. Chaque section du guide traite de questions qui touchent les victimes d’actes criminels, mais elle propose aussi aux intervenants des moyens de se perfectionner.

Les lecteurs qui connaissent la version originale du guide remarqueront certains changements dans les sections susmentionnées. Dans l’ensemble, de nouvelles études ont été ajoutées à chacune d’elles. Un astérisque figure devant tous les nouveaux articles qui se trouvent dans les sections de référence. Le lecteur pourra ainsi avoir une idée de l’ampleur de la révision. Voici certaines des principales modifications:

Deuxième partie : Sujets spéciaux

La deuxième partie du guide contient deux nouveaux chapitres sur des sous-groupes spéciaux : les victimes de crimes haineux et les victimes du terrorisme. Ces chapitres passent en revue les problèmes que vous pourriez rencontrer en travaillant auprés de ces sous-groupes de victimes. Même s’il s’agit plutôt d’introductions, ces chapitres renferment également des renseignements détaillés. Nous espérons que les intervenants dont les clients font face à ces difficultés pourront améliorer leur connaissance des questions complexes en jeu et, encore une fois, accroître l’efficacité de leur travail.

Autre distinction concernant ces nouveaux chapitres : pour le processus de rédaction lui-même, nous avons fait appel aux conseils de lecteurs spécialisés. Nous avons demandé à chacun d’eux de fournir des articles et des études clés sur le domaine pertinent et de nous faire part de son opinion sur les premières ébauches du chapitre. Ce processus visait à faire en sorte que les renseignements ne soient pas fondés seulement sur la recherche et la théorie récentes, mais qu’ils servent aussi aux intervenants qui travaillent auprès de ces groupes spéciaux. Par souci d’impartialité, nous avons adopté un moyen pour tenir compte des désaccords. En cas de désaccord, la position du lecteur devait figurer distinctement dans le chapitre (en regard de notre point de vue). Nous sommes heureux de signaler qu’il n’y a pas eu de désaccord et que les chapitres traduisent notre point de vue, éclairé des commentaires utiles formulés par chaque lecteur.

Voici les notices biographiques fournies par les lecteurs:

Tout au long du présent guide, on considérera généralementqu’une victime d’un acte criminel est une personne qui a été directementl’objet d’un acte illégal particulier et qui en a subi desconséquences. Ces personnes ont été au centre des travauxde recherche consultés pour la préparation du guide. Les intervenantsdoivent cependant se rappeler que le crime touche tout le monde. Les intervenantsde première ligne, par exemple, savent très bien que l’actecriminel touche souvent les proches de la victime et les personnes qui lui viennenten aide. Ces personnes peuvent aussi éprouver des difficultés d’ordrepsychologique, social ou financier et peuvent souvent être aux prises avecles mêmes problèmes que la victime. Les chapitres sur les victimesdes crimes haineux et du terrorisme contiennent des renseignements plus détailléssur cette question. Les aptitudes cliniques et l’information contenue dansle guide peuvent être utiles aussi à ces aidants potentiels.


[1] La Dre Mock a fourni des articles de recherche et a examiné la première ébauche du chapitre, mais des engagements antérieurs et des questions administratives l’ont empêchée de faire parvenir ses commentaires à temps pour la révision finale.