« SÛRETÉ » ET « SÉCURITÉ » :
QUESTION D’USAGE

Les termes « sûreté » et « sécurité » désignent tous deux la situation objective, reposant sur des conditions matérielles, économiques, politiques, qui entraîne l’absence de danger pour les personnes ou de menace pour les biens et qui détermine la confiance (Trésor de la langue française (TLF), (GROB). Toutefois, le mot « sécurité » tend, dans ce sens, à supplanter « sûreté », qui est senti comme vieilli par le Grand Robert, où l’on peut lire également ce qui suit à « sécurité » : « Absence ou faiblesse relative de risques d’accidents; mesures prises pour diminuer ces risques. La sécurité des passagers, des usagers, des voyageurs. Sécurité dans le domaine des transports, chemins de fer, avions. »

Par contre, le terme « sûreté » possède une acception qui lui est propre, soit le « caractère de ce qui est sûr », c’est-à-dire qui ne pose pas de danger ou, selon le contexte, « fonctionne de manière fiable et conforme à son type » (TLF). Cela dit, et bien que le substantif « sécurité » ne puisse être employé dans ce sens, la locution « de sécurité », elle, a un sens très voisin de « de sûreté », la première évoquant la protection de l’utilisateur, la seconde, la fiabilité de l’objet.

En somme, il y a lieu d’employer le terme « sûreté » lorsqu’on veut parler d’une chose qui ne pose pas de danger pour les personnes ou les biens. Pour le reste — et mis à part, bien entendu, les sens figurés et abstraits qu’il peut avoir —, ce terme est synonyme de « sécurité », qui est de nos jours plus courant dans ce sens. Cela posé, dans les contextes qui s’y prêtent, « sécurité » et « sûreté » sont un peu comme les deux faces d’une même médaille : par exemple, c’est grâce à la sûreté des avions et du transport aérien qu’on est en mesure de parler de la sécurité des passagers et de leurs bagages. La cooccurrence des deux termes en français peut donc se justifier à condition que les deux notions soient importantes, la simple présence de deux termes en anglais n’étant cependant pas une raison suffisante à cet égard.