COORDINATION FAUTIVE :
LE PIÈGE DES PRÉPOSITIONS
Les prépositions sont, avec les conjonctions, les principaux outils d’assemblage des éléments de la phrase. Voyons le type d’erreur auquel leur emploi fautif peut donner lieu.
Les éléments qui se construisent avec des prépositions différentes ne peuvent être coordonnés ou juxtaposés, malgré l’existence d’un complément commun. Il faut remanier la phrase soit pour disjoindre l’élément boiteux, soit pour le remplacer par un élément qui se construit de la même manière. Dans bon nombre de cas, il sera nécessaire de remplacer le complément mal assemblé par un pronom pour rétablir l’ordre syntaxique.
1) Coordination fautive de verbes
Remarques
Le verbe « dépendre » se construit avec la préposition « de » et le verbe « lier », avec la préposition « à ».
Est tout aussi fautive la coordination ou la juxtaposition d’un verbe qui se construit sans préposition (transitif direct) et d’un verbe qui exige une préposition (transitif indirect), comme dans l’exemple ci-dessous.
ou
Il est interdit de disposer – notamment par vente ou cession – du bien ainsi acquis […].
Remarque
Les verbes « vendre » et « céder » sont des transitifs directs, alors que
« disposer » est un transitif indirect.
2) Coordination fautive d’adjectifs
Remarque
L’adjectif « incapable » se construit avec la préposition « de », tandis que l’adjectif « apte » commande la préposition « à ». Par contre, le nom « incapacité » placé devant un infinitif se construit tout aussi bien avec « à » qu’avec « de ».
3) Coordination fautive de noms
ou
[..] pour faciliter la circulation à l’entrée et à la sortie du parc.
Remarque
Au sens d’« action d’entrer », le nom « entrée » se construit avec la préposition « dans » mais le nom « sortie » se construit avec la préposition « de ». Cette dernière convient en revanche lorsqu’on donne au mot « entrée » le sens d’endroit par où l’on entre, comme dans la deuxième solution proposée.
4) Coordination fautive de prépositions et de locutions prépositives
Remarque
Dans les exemples fautifs donnés ci-dessus, l’incorrection consiste à priver la locution prépositive d’un de ses éléments. Les locutions « en dehors de » et
« à proximité de » sont en effet amputées de l’élément « de » qui en fait partie intégrante.
Voir aussi la note jurilinguistique intitulée « L’infinitif et le participe au bord de l’anacoluthe ».
Sources
- Fiches Repères - T/R, Ottawa, Secrétariat d’État, Direction des services linguistiques, Division des recherches et conseils linguistiques.
- Guide du rédacteur de l’administration fédérale, Ottawa, Secrétariat d’État, Direction de l’information, Bureau des traductions, 1983.
- ROUAIX, Paul, Dictionnaire des idées suggérées par les mots, Paris, A. Colin, 1952.
- Vade-mecum linguistique, Ottawa, Secrétariat d’État, Direction des services linguistiques, Division des recherches et conseils linguistiques.
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