DOUBLEMENT DES GUILLEMETS ET PARENTHÈSES
Guillemets
La tradition française n'admet pas les doubles guillemets identiques en position contiguë, c'est-à-dire sans interposition d'un mot, d'une lettre, d'un chiffre ou d'un signe de ponctuation (ex. : Le témoin a répondu « J'ai dit « non » »). Cette règle posée, le rédacteur a le choix entre les guillemets uniques, dès lors en facteur commun, ou, solution beaucoup plus fréquente, des guillemets doubles mais différents.
Exemples
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Le témoin a répondu : « J'ai dit « non ».
Le témoin a répondu : « J'ai dit "non" ».
Lorsqu'on opte pour l'emploi de guillemets différents, il va sans dire que l'on choisira, pour la première paire, les guillemets français normaux (« »). Pour la paire se trouvant à l'intérieur de ceux-ci, on choisira les guillemets dits « anglais » (" "). Lorsqu'une troisième paire est nécessaire, restent les guillemets dits « allemands », qui comportent un seul élément ressemblant à l'apostrophe (' ').
Parenthèses
Pour ce qui est des parenthèses, l'ancien article intitulé GRAPHIE : RÈGLES DIVERSES, remplacé pour partie par le présent article, enseignait qu'il était incorrect de doubler les parenthèses en position contiguë, et recommandait plutôt l'utilisation des crochets, ou parenthèses carrées. Bien que cette solution demeure correcte, le recensement récent des auteurs nous apprend que l'usage moderne admet maintenant le doublement des parenthèses en position contiguë et va même jusqu'à condamner la mise en facteur commun des parenthèses. Ainsi, dans un texte législatif, on pourrait très bien voir la mention ci-après, sous le titre d'une annexe par exemple :
(alinéa 4(1)a) et paragraphe 5(1)) (gras ajouté)
Il appartient donc au rédacteur, en théorie du moins, de choisir entre le doublement ou le recours aux crochets. En pratique, toutefois, les conventions fédérales en matière de numérotation rendent cette dernière solution insoutenable. En effet, les auteurs modernes placent les crochets au niveau inférieur, c'est-à-dire à l'intérieur des parenthèses rondes, ce qui aboutirait, si l'on devait appliquer cette règle à l'exemple précédent, au résultat suivant : (alinéa 4[1]a] et paragraphe 5[1]) (gras ajouté).
Sources
Colignon, Jean-Pierre, Un point c'est tout! La ponctuation efficace, Paris, Les éditions du CFPJ
Dopagne, Albert, La bonne ponctuation, 3e éd., Paris, Duculot
Drillon, Jacques, Traité de la ponctuation française, Paris, Gallimard
Le guide du rédacteur, 2e éd., Bureau de la traduction
Office québécois de la langue française, Banque de dépannage linguistique, « Parenthèses et ponctuation », http://www.oqlf.gouv.qc.ca/
Tanguay, Bernard, L'art de ponctuer, Montréal, Québec Amérique
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