4. Législation
Projet de loi C-40, Loi sur la Commission d’examen des erreurs du système judiciaire (Loi de David et Joyce Milgaard)
Le projet de loi C-40 propose de réformer le processus de révision en matière d’erreur judiciaire dans le Code criminel afin d’établir une Commission indépendante d’examen des erreurs du système judiciaire chargée d’examiner les demandes, de procéder à des enquêtes et de décider quelles affaires doivent être renvoyées devant les tribunaux en raison d’une erreur judiciaire potentielle.
- Je suis heureux que le Comité permanent sur la justice et les droits de la personne a complété son étude du projet de loi C-40 et a renvoyé le projet de loi devant la Chambre des communes.
- L’objectif de la création de cette commission indépendante est d’améliorer l’accès à la justice en facilitant et en accélérant l’examen des demandes des personnes susceptibles d’avoir été condamnées à tort, notamment les Autochtones, les Noirs et les membres d’autres communautés racisées ou marginalisées.
- Ultimement, l’objet est d’identifier et de corriger plus de condamnations injustifiées n’ayant pas déjà fait l’objet d’une mesure de redressement. Le traitement plus rapide des erreurs judiciaires contribuerait à atténuer les conséquences dévastatrices qu’elles ont sur la personne susceptible d’avoir été condamnée à tort, sa famille et les victimes, ainsi que sur l’intégrité du système de justice.
- Question : Quel sera le budget de la Commission comparativement au budget actuel du Groupe de la révision des condamnations criminelles?
- Réponse : Le gouvernement s’assurera que la nouvelle commission aura la capacité de traiter d’un plus grand volume de demandes et de rendre des décisions plus rapidement qu’à l’heure actuelle avec le processus de révision ministérielle. Afin de s’assurer que la Commission d’examen des erreurs du système judiciaire a les ressources nécessaires pour remplir son mandat de manière efficace et efficiente, le budget de 2023 a prévu de verser 83,9 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2023-2024, et 18,7 millions de dollars par année par la suite.
- Question : Comment le nouveau processus dirigé par la commission améliorera-t-il le processus d’examen ministériel actuel?
- Réponse : Une commission indépendante, composée de cinq à neuf commissaires se consacrant exclusivement à l’examen des erreurs judiciaires, aurait une plus grande capacité à examiner plus rapidement les demandes pour erreur judiciaire.
- Le projet de loi C-40 propose également d’assouplir les critères sur la recevabilité des demandes pouvant faire l’objet d’un examen, sur le seuil permettant de mener des enquêtes, et sur le renvoi des affaires au système judiciaire.
- Il ajoute également de nouveaux facteurs décisionnels afin de prendre en compte la situation personnelle du demandeur et les difficultés spécifiques rencontrées par les demandeurs appartenant à certaines populations pour obtenir des mesures de redressement en cas d’erreur judiciaire, particulièrement en ce qui touche la situation des demandeurs autochtones ou noirs.
Contexte
Les mesures de réforme législative proposées dans le projet de loi C-40, qui a été déposé le 16 février 2023, permettraient au gouvernement du Canada de mettre en œuvre son projet de créer une nouvelle commission, soit un organisme administratif indépendant chargé d’examiner les demandes en matière d’erreur judiciaire. Le projet de loi C-40 propose de modifier le Code criminel, notamment pour :
- établir un organisme indépendant, nommé la Commission d’examen des erreurs du système judiciaire;
- remplacer le processus d’examen prévu à la partie XXI.1 du Code criminel par un processus selon lequel les demandes d’examen de déclarations et de verdicts au motif d’erreur judiciaire sont présentées à la Commission, plutôt qu’au ministre de la Justice;
- conférer à la Commission des pouvoirs d’enquête lui permettant d’exercer ses attributions;
- prévoir que la Commission peut prescrire un nouveau procès ou une nouvelle audition ou renvoyer l’affaire à la cour d’appel si elle a des motifs raisonnables de conclure qu’une erreur judiciaire a pu être commise et si elle estime qu’il est dans l’intérêt de la justice de le faire;
- autoriser la Commission à apporter du soutien aux demandeurs dans le besoin et à renseigner le public, notamment les demandeurs potentiels, au sujet de sa mission et des erreurs judiciaires; et exiger que la Commission adopte et publie des politiques et qu’elle présente et publie des rapports annuels contenant des données démographiques et des données de mesure du rendement.
Depuis le dépôt du projet de loi, et en particulier depuis que le Comité permanent sur la justice et les droits de la personne a entamé son étude le 31 octobre 2023, plusieurs intervenants intéressés ont exprimé des préoccupations concernant la nécessité de prévoir un financement adéquat pour que la commission ait la capacité de traiter d’un plus grand volume de demandes et de rendre des décisions plus rapidement qu’à l’heure actuelle avec le processus de révision ministérielle.
Le budget de 2023 a prévu de verser 83,9 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2023-2024, et 18,7 millions de dollars par année par la suite pour la Commission indépendante d’examen des erreurs du système judiciaire. Le financement approuvé permettra la nomination de tous les commissaires : le commissaire en chef à temps plein ainsi que 8 commissaires à temps partiel. Le financement approuvé permettra aussi un effectif beaucoup plus grand qu’à l’heure actuelle, y compris le nombre de réviseurs de dossiers, et pour des programmes de sensibilisation et de soutien aux demandeurs dans le besoin.
Une commission indépendante consacrée exclusivement à l’examen des erreurs judiciaires permettra d’améliorer l’accès à la justice en facilitant et en accélérant l’examen des demandes des personnes potentiellement condamnées à tort, notamment parmi les demandeurs autochtones ou noirs et les membres d’autres communautés racialisées ou marginalisées. Le traitement plus rapide des erreurs judiciaires contribuera à atténuer les conséquences dévastatrices qu’elles ont sur la personne condamnée, sa famille et les victimes et sur l’intégrité du système de justice. Le gouvernement du Canada s’est engagé à réformer et à améliorer le système de justice du Canada afin que tous les Canadiens aient accès à un traitement équitable et juste devant la loi. Le projet de loi C-40 vise à faire progresser cet engagement et, ce faisant, à accroître la confiance du public dans le système de justice.
Projet de loi C-63, Loi édictant la Loi sur les préjudices en ligne, modifiant le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Loi concernant la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent des services Internet et apportant des modifications corrélatives et connexes à d’autres lois
Le projet de loi C-63 propose de tenir les services de médias sociaux responsables de s’attaquer au contenu préjudiciable sur leurs plateformes et de créer un espace en ligne plus sûr qui protège tous les Canadiens, en particulier les enfants.
- Le 26 février, le projet de loi C-63 a été déposé au Parlement, qui édicterait une nouvelle Loi sur les préjudices en ligne et modifierait le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Loi concernant la déclaration obligatoire de pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent un service Internet.
- La Loi sur les préjudices en ligne fournirait un cadre pour s’assurer que les services de médias sociaux sont transparents et responsables de la réduction de l’exposition des utilisateurs au contenu préjudiciable sur leurs services et de la façon dont ce contenu est géré.
- Le projet de loi apporte des modifications importantes au Code criminel pour créer une nouvelle infraction de crime haineux, augmenter les peines pour propagande haineuse et pour promotion du génocide, et créer un nouvel engagement pour aider à prévenir la perpétration d’infractions de propagande haineuse et de crimes haineux. Les modifications apportées à la Loi canadienne sur les droits de la personne définiraient une nouvelle pratique discriminatoire, à savoir la communication de discours haineux en ligne. Enfin, les modifications apportées à la Loi concernant la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent des services Internet renforceraient les efforts déployés pour répondre aux crimes d’exploitation sexuelle des enfants.
- Cette proposition donne suite aux engagements conjoints des lettres de mandat de la ministre du Patrimoine canadien et du ministre de la Justice Canada de « poursuivre les efforts en vue d’élaborer et de déposer dès que possible un projet de loi visant à lutter contre les formes graves de contenu préjudiciable en ligne afin de protéger les Canadiens et de tenir les plateformes de médias sociaux et autres services en ligne responsables du contenu qu’ils hébergent ». Cet engagement a également été pris par la gouverneure générale dans le discours du Trône de 2021. Des engagements connexes concernant la lutte contre la haine ont également été inclus dans les lettres de mandat du ministre du Logement, de la Diversité et de l’Inclusion, du ministre de la Sécurité publique et de la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse.
- La Loi sur les préjudices en ligne profitera aux Canadiens de plusieurs façons. Elle réduirait l’exposition au contenu préjudiciable sur les plateformes de médias sociaux et mettrait en place des protections spéciales pour les enfants et des mécanismes de signalement plus forts pour la pornographie infantile. Il y aurait une surveillance publique et une responsabilisation accrue des services en ligne, y compris d’accès à de meilleures données sur la façon dont ils protègent leurs utilisateurs.
- Le projet de loi exigera que les services de médias sociaux, y compris les services de diffusion en direct et de contenu pour adultes, réduisent activement l’exposition au contenu haineux et préjudiciable sur leurs services, y compris en mettant en place des protections spéciales pour les enfants. Les utilisateurs devraient disposer des outils et des ressources nécessaires pour signaler les contenus préjudiciables et exiger des services en ligne qu’ils prennent des mesures, allant même jusqu’à exiger la suppression rapide de deux types de contenus spécifiques : le contenu représentant de la victimisation sexuelle d’enfants ou perpétuant la victimisation de survivants et le contenu intime communiqué de façon non consensuelle.
- Question : Quelles entités seraient réglementées? Quels types de contenu réglementeraient-elles?
- Réponse : La Loi sur les préjudices en ligne énonce des obligations pour les services de médias sociaux, y compris les services de diffusion en contenu et de contenu pour adultes. Pour être assujettis à la Loi sur les préjudices en ligne, les services devraient avoir un nombre minimal d’utilisateurs au Canada. Ce seuil d’application serait fixé dans les règlements pris par le gouverneur en conseil, à la suite d’une consultation publique. Il est essentiel que les services en ligne les plus utilisés par les Canadiens soient assujettis à une réglementation adéquate. Dans le cas de services de moindre envergure qui peuvent présenter un risque important d’exposer les utilisateurs à des contenus préjudiciables, le gouverneur en conseil peut prendre des règlements qui les incluraient dans le cadre.
- La législation définirait sept types de contenu préjudiciable :
- Contenu représentant de la victimisation sexuelle d’enfants ou perpétuant la victimisation de survivants;
- Contenu intime communiqué de façon non consensuelle;
- Contenu visant à intimider un enfant;
- Contenu poussant un enfant à se porter préjudice;
- Contenu fomentant la haine;
- Contenu incitant à la violence;
- Contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme.
- Les services en ligne seraient également tenus de rapporter dans leurs plans de sécurité numérique d’autres types de contenu préjudiciable au-delà des sept catégories définies, de sorte que la Commission, le gouvernement et le Parlement soient informés de tout préjudice émergent.
- Question : Ce projet de loi ne porte-t-il pas atteinte à la liberté d’expression?
- Le type de contenu préjudiciable visé par ce projet de loi rend plus difficile pour les personnes de participer entièrement en ligne, car elles se sentent effrayées, vulnérables ou menacées. Dans un environnement en ligne plus sûr et plus inclusif, les Canadiens sont plus disposés à exercer leur droit à la liberté d’expression.
- Le projet de loi, en vertu de la Loi sur les préjudices en ligne, ne prévoit des exigences de retrait que dans les circonstances les plus graves, en ce qui concerne les contenus représentant de la victimisation sexuelle d’enfants ou perpétuant la victimisation de survivants ou des contenus intimes communiqué de façon non consensuelle. La Loi sur les préjudices en ligne définit le contenu préjudiciable de manière précise pour se concentrer sur l’expression extrême et marginale, laisse le discours politique et autre intact, et établit des processus équitables et transparents qui permettent la participation et la surveillance du public.
Contexte
Projet de loi C-63
Le 26 février, vous avez déposé le projet de loi C-63 au Parlement, qui édictera la nouvelle Loi sur les préjudices en ligne et modifiera le Code criminel, la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Loi sur la déclaration obligatoire. L’objectif principal est de faire de l’environnement en ligne un endroit plus inclusif et plus sécuritaire pour les Canadiens.
En vertu de la nouvelle Loi sur les préjudices en ligne, des services de médias sociaux devront veiller à la mise en place d’outils et de processus pour faire d’Internet un endroit plus sécuritaire pour les Canadiens. Il est essentiel que les Canadiens les plus vulnérables, y compris les enfants et les groupes dignes d’équité, soient protégés en ligne et disposent d’un espace sécuritaire pour s’exprimer et communiquer avec les autres.
La Loi sur les préjudices en ligne vise à promouvoir la sécurité en ligne en réduisant l’exposition au contenu préjudiciable sur les services de médias sociaux, en mettant particulièrement l’accent sur la protection des enfants. Cela est conforme aux approches fondées sur le risque ou le devoir de diligence que des pays comme le Royaume-Uni, l’Australie et l’Union européenne ont adoptées.
La loi s’appliquerait aux services de médias sociaux, qui incluent également les services de contenu pour adultes et les services de diffusion en continu, mais pas les services de messagerie privée.
La Loi définit sept catégories de contenu préjudiciable qui seraient réglementées :
- Contenu représentant de la victimisation sexuelle d’enfants ou perpétuant la victimisation de survivants;
- Contenu visant à intimider un enfant;
- Contenu poussant un enfant à se porter préjudice;
- Contenu incitant à l’extrémisme violent ou au terrorisme;
- Contenu incitant à la violence;
- Contenu fomentant la haine;
- Contenu intime communiqué de façon non consensuelle, ce qui comprend les hypertrucages d’images intimes.
Obligations pour les entités réglementées
La Loi énonce trois obligations auxquelles les plateformes devront se conformer :
- Obligation d’agir de façon responsable
- Les services réglementés devraient mettre en œuvre des mesures adéquates pour atténuer le risque d’exposition à du contenu préjudiciable sur le service
- Fournir aux utilisateurs des outils d’autonomisation des utilisateurs, y compris la possibilité de signaler du contenu ou de bloquer d’autres utilisateurs
- Soumettre des plans de sécurité numérique; communiquer toute analyse des nouveaux risques ou tendances liés à la sécurité en ligne; fournir des jeux de données anonymisés à des chercheurs qualifiés
- Obligation de protéger les enfants
- Les services réglementés devraient intégrer des caractéristiques de conception pour protéger les enfants, telles que des caractéristiques de conception adaptées à l’âge, comme nous l’avons vu au Royaume-Uni.
- Obligation de rendre certains contenus inaccessibles
- Les services réglementés devraient supprimer deux types de contenu dans les 24 heures suivant le moment où ils en apprennent l’existence, en attendant la décision finale – les contenus représentant de la victimisation sexuelle d’enfants ou perpétuant la victimisation de survivants et les contenus intimes communiqué de façon non consensuelle.
Nouveaux mécanismes et incidences financières ultérieures
La Loi sur les préjudices en ligne créerait une nouvelle Commission canadienne de la sécurité numérique pour surveiller et faire appliquer la Loi; un Ombudsman de la sécurité numérique du Canada pour défendre et soutenir les victimes et un Bureau canadien de la sécurité numérique qui fournit un soutien administratif aux deux.
La Commission canadienne de la sécurité numérique s’acquitterait de son mandat des façons suivantes, entre autres : faire respecter les obligations législatives et réglementaires et faire en sorte que les services en ligne assument leurs responsabilités en vertu de la Loi sur les préjudices en ligne par la vérification de la conformité, l’émission d’ordonnances de conformité et la pénalisation des services qui ne se conforment pas, recevoir, trier et administrer les plaintes et les rapports des utilisateurs sur les obligations des services en vertu des trois obligations, et veiller à la suppression du contenu qui victimisent un enfant ou qui victimise de nouveau un survivant et du contenu confidentiel communiqué sans consentement.
L’ombudsman de la sécurité numérique servirait de point de contact et de ressource pour les utilisateurs et les victimes et défendrait les besoins et les intérêts des utilisateurs sur les questions systémiques relatives à la sécurité en ligne. L’ombudsman, nommé pour un mandat de cinq ans, aurait entre autres les tâches suivantes : recueillir continuellement de l’information auprès des utilisateurs et publier des appels de propositions écrites pour solliciter des points de vue sur des questions spécifiques, mener des consultations auprès des utilisateurs et des victimes, orienter les utilisateurs vers des ressources appropriées comme l’application de la loi ou les lignes d’aide, et élaborer des conseils, publier des rapports publics et défendre les droits des utilisateurs devant la Commission, du gouvernement et des services de médias sociaux afin d’attirer l’attention sur les problèmes fréquents, graves ou systémiques du point de vue des utilisateurs.
Le Bureau canadien de la sécurité numérique aurait pour mandat de soutenir les activités de la Commission et de l’ombudsman.
Le ministère du Patrimoine canadien serait chargé de soutenir la mise en place de ce nouvel appareil. Un financement serait nécessaire pour le nouvel appareil de réglementation une fois que la nouvelle loi entrera en vigueur et que le chef de la direction du Bureau sera nommé et recevra ses autorisations financières du Conseil du Trésor.
Modifications d’autres lois
Ce projet de loi apporte également d’importantes modifications à trois autres lois, ce qui contribue à l’objectif de protection des personnes au Canada, y compris les plus vulnérables :
- Modifications au Code criminel
- Créer un nouveau crime haineux indépendant qui s’appliquerait à chaque infraction du Code criminel et de toute autre loi du Parlement, augmenter les peines pour les quatre infractions existantes de propagande haineuse, créer un nouvel engagement de ne pas troubler l’ordre public visant à prévenir la perpétration d’infractions de propagande haineuse et de crimes haineux, et créer une définition de la haine fondée sur la jurisprudence canadienne existante (axée sur la « détestation » ou « diffamation »).
- Loi canadienne sur les droits de la personne
- Les modifications définiraient une nouvelle pratique discriminatoire de communication en ligne des discours haineux et permettraient aux personnes de porter plainte contre la personne qui publie le discours de haine à la Commission canadienne des droits de la personne.
- Modifications à la Loi concernant la déclaration obligatoire de la pornographie juvénile sur Internet par les personnes qui fournissent des services Internet
- Clarifier le fait que la loi s’applique à tous les types de services Internet, y compris les services de médias sociaux et d’autres services fondés sur des applications, améliorer la coordination des rapports en créant l’autorité chargée de centraliser les déclarations obligatoires d’infractions de pornographie juvénile à la police, aider les forces de l’ordre et les procureurs en étendant la préservation des données, accorder le pouvoir pour les rapports annuels, et exiger que les services envoient des données de transmission à la police en ce qui concerne le contenu qui est manifestement de la pornographie juvénile.
Le projet de loi S-11, Loi no 4 visant à harmoniser le droit fédéral avec le droit civil du Québec et modifiant certaines lois pour que chaque version linguistique tienne compte du droit civil et de la common law
Le quatrième projet de loi omnibus d’harmonisation, adopté par le Sénat et introduit à la Chambre des communes le 7 février 2023, vise à harmoniser la législation fédérale avec le droit privé des provinces et des territoires afin que chaque version linguistique tienne compte du droit civil et de la common law.
- Le quatrième projet de loi d’harmonisation découle de l’initiative d’harmonisation du ministère de la Justice. L’harmonisation consiste à réviser la législation fédérale afin qu’elle reflète adéquatement la terminologie et les concepts du droit civil en vigueur au Québec et de la common law et ce, dans les deux langues officielles.
- Le quatrième projet de loi d’harmonisation supporte l’engagement lié à notre mandat visant à promouvoir l’accès à la justice. Le projet de loi s’aligne également avec l’engagement du gouvernement d’encourager l’utilisation des deux langues officielles du Canada.
- Le quatrième projet de loi d’harmonisation contribue à la promotion de l’accès à la justice par l’emploi, dans la législation fédérale, d’un langage qui permet aux Canadiens et aux Canadiennes d’y reconnaître, tant en français qu’en anglais, les traditions juridiques du droit civil et de la common law.
- Ce projet de loi assure également une application plus efficiente de la législation fédérale en rendant l’intention du législateur plus claire, particulièrement en contexte de droit civil.
- Question : Quelles lois fédérales seraient harmonisées suivant l’adoption du quatrième projet de loi d’harmonisation?
- Réponse : Le quatrième projet de loi d’harmonisation modifierait 51 lois dont la Loi sur les banques, la Loi sur les sociétés d’assurances, la Loi sur l’accès à l’information, la Loi sur la gestion des finances publiques, la Loi d’interprétation et la Loi sur les langues officielles.
- Question : Est-ce que le quatrième projet de loi d’harmonisation vise uniquement à harmoniser la législation fédérale avec le droit civil en vigueur dans la province de Québec?
- Réponse : Non. Le projet de loi harmoniserait aussi la législation fédérale avec le droit privé de toutes les provinces et de tous les territoires utilisant la common law.
Contexte
Le projet de loi S-11, le quatrième projet de loi d’harmonisation, est le résultat de l’initiative d’harmonisation mise en place par le ministère de la Justice (MJ) après l’entrée en vigueur du Code civil du Québec en 1994. En 1995, le ministère de la Justice a adopté la Politique sur le bijuridisme législatif. Cette politique vise à fournir aux Canadiennes et aux Canadiens l’accès à des textes législatifs fédéraux qui, lorsqu’il s’agit de sujets relevant du droit privé, soient respectueux du système juridique qui les régit, et ce dans chacune des langues officielles. À partir de 1998, le MJ a commencé à mettre en œuvre la politique en harmonisant la législation fédérale avec le droit privé des provinces et territoires, en particulier avec le droit civil du Québec. À ce jour, trois lois d’harmonisation ont été adoptées par le Parlement (L.C. 2001, ch. 4., L.C. 2004, ch. 25 et L.C. 2011, ch. 2).
Les fondements de l’initiative d’harmonisation découlent du bijuridisme canadien. Le bijuridisme constitue l’une des manifestations du pluralisme canadien et l’expression de la coexistence du droit civil et de la common law au Canada. Le paragraphe 92(13) de la Loi constitutionnelle de 1867 fonde cette coexistence en attribuant une compétence résiduaire aux provinces en matière de propriété et de droits civils. Cette compétence est aussi conférée aux administrations territoriales par la législation fédérale.
Le projet de loi S-11 propose la modification de 51 lois sous la responsabilité de neuf ministères (Agriculture et Agro-alimentaire Canada, Défense nationale, Finances Canada, Innovation, Science et Développement économique Canada, Justice Canada, Patrimoine canadien, Santé Canada, Secrétariat du Conseil du Trésor et Services publics et Approvisionnement Canada).
Le projet de loi propose une série de propositions d’harmonisation aux quatre lois régissant les institutions financières : la Loi sur les banques, la Loi sur les associations coopératives de crédit, la Loi sur les sociétés d’assurance et la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt. Il propose également d’harmoniser plusieurs autres lois dont la Loi sur l’accès à l’information, la Loi sur la preuve au Canada, la Loi sur la gestion des finances publiques, la Loi canadienne sur les droits de la personne, la Loi d’interprétation, la Loi sur la protection des renseignements personnels et la Loi sur les langues officielles.
Enfin, le projet de loi contient des modifications corrélatives d’harmonisation pour trois lois afin d’assurer une cohérence avec les propositions d’harmonisation des quatre lois régissant les institutions financières.
Les modifications proposées ont un caractère technique et sont non controversées. Les changements en résultant sont terminologiques. Ces changements ne visent pas à modifier la politique législative des dispositions. Plutôt, ils assurent que cette politique est mise en œuvre à la lumière du droit civil et de la common law dans les deux langues officielles.
Une consultation publique a eu lieu du 1er février au 1er mai 2017 sur les propositions d’harmonisation. Un document de consultation contenant les propositions d’harmonisation a été affiché sur le site internet des consultations publiques du MJ pendant toute la durée de la consultation. Les Canadiennes et les Canadiens intéressés étaient invités à offrir leurs commentaires. Selon la pratique établie, le document de consultation a aussi été envoyé à plus de quatre cents intervenants clés et membres de la communauté juridique, incluant : les ministres de la Justice des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que leurs sous-ministres; les associations canadiennes de juges des cours provinciales et supérieures; le Conseil canadien de la magistrature; les barreaux provinciaux et territoriaux; la Chambre des notaires du Québec; l’Association du Barreau canadien; les associations de juristes de langue française hors Québec; des professeurs et experts en droit civil et en droit comparé; des praticiens du droit intéressés et des intervenants du secteur des institutions financières.
Les résultats de la consultation publique ont indiqué que l’initiative d’harmonisation continue à être reçue favorablement par les intervenants du milieu juridique, et a confirmé l’appui des intervenants aux modifications proposées dans le document de consultation.
Le projet de S-11 a été adopté sans modification par le Sénat le 15 décembre 2022. Il a lu une première fois à la Chambre des communes le 7 février 2023.
Projet de loi S-13, Loi modifiant la Loi d’interprétation et apportant des modifications connexes à d’autres lois
Le projet de loi S-13 propose d’ajouter une disposition de non-dérogation liée à l’article 35 dans la Loi d’interprétation fédérale, d’abroger la majorité des dispositions de non-dérogation actuellement présentes dans les autres lois, et d’intégrer des dispositions de coordination.
- Les dispositions de non-dérogation (DND) sont des clauses présentes dans les lois qui visent à indiquer que les lois doivent être interprétées comme maintenant les droits protégés constitutionnellement, comme ceux visés à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Dans le cadre du projet de loi S-13, une DND serait ajoutée à la Loi d’interprétation et s’appliquerait à l’ensemble des lois et des règlements fédéraux.
- À bien des égards, il s’agit d’une initiative dirigée par des Autochtones. Le projet de loi S-13 reflète une priorité de longue date des nations signataires de traités modernes et autonomes et des Inuits.
- Nous travaillons sur cette initiative en consultation et de collaboration avec les peuples autochtones depuis 2021. Plusieurs signataires de traités modernes et des gouvernements et organisations représentatives des Premières Nations, Inuits et Métis ont fait part de leurs points de vue au ministère de la Justice. L’initiative de la DND a bénéficiée d’un large appui. Les perspectives des partenaires autochtones ont grandement contribué à éclairer les travaux relatifs au projet de loi.
- Question : Pourquoi le projet de loi S-13 ne propose-t-il pas d’ajouter une disposition qui exigerait que les lois fédérales soient interprétées d’une manière qui est compatible avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones?
- Réponse : Les modifications proposées dans le projet de loi S-13 répondent aux demandes des peuples autochtones qui réclament depuis longtemps qu’une DND soit ajoutée à la Loi d’interprétation afin d’assurer le maintien des droits reconnus par l’article 35. Le focus du processus de consultation et de collaboration mené par le ministère de la Justice était la DND. Un processus de consultation et de collaboration adéquat sur l’ajout éventuel d’une disposition interprétative en lien avec la Déclaration des Nations Unies n’a encore eu lieu. Le Plan d’action de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies comprend un engagement à étudier la possibilité de modifier la Loi d’interprétation ou d’autres lois de façon à indiquer que la Déclaration des Nations Unies constitue une source d’interprétation des textes de loi fédéraux. De plus, toutes les lois fédérales, y compris la Constitution, peuvent déjà être interprétées à la lumière de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, telle qu’affirmé à l’article 4 de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies. Cette perspective a aussi été confirmée par la Cour suprême du Canada dans son opinion de février 2024 sur la constitutionnalité de la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
- Question : Pourquoi était-il nécessaire de conserver les dispositions de non-dérogation qui sont présentes dans trois lois fédérales?
- Réponse : Les partenaires autochtones nous ont indiqué qu’il y avait lieu, selon eux, de conserver les dispositions de non-dérogation (DND) présentes dans les lois touchant plus particulièrement certains peuples autochtones. Dans le cas de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, les partenaires autochtones touchés nous ont informés qu’ils préféraient conserver la disposition de non-dérogation spécifique présente dans cette Loi, mais qu’ils acceptaient que le libellé de celle-ci soit harmonisé avec le libellé de la disposition de non-dérogation qui serait ajoutée à la Loi d’interprétation. En ce qui concerne la Loi sur l’autonomie gouvernementale de la Nation shishalhe [prononcé « si-shall »], la Nation shishalhe a indiqué qu’elle préférait nettement conserver le libellé spécifique de la DND présente dans cette loi. Cette DND a pour caractéristique unique de renvoyer spécifiquement aux droits ancestraux de la Nation shishalhe. En ce qui a trait à la Loi sur le gouvernement du territoire provisoire de Kanesatake, le ministère de la Justice Canada n’a eu aucune nouvelle des Mohawks de Kanesatake concernant l’initiative de la DND. La décision a donc été prise de respecter les négociations antérieures qui ont éclairé l’élaboration de cette Loi et de conserver la DND telle quelle.
Contexte
Les étapes clés du processus parlementaire qui ont été franchies à ce jour comprennent les suivantes :
- 8 juin 2023 – Dépôt du projet de loi S-13 au Sénat du Canada par le sénateur Marc Gold.
- 20 juin 2023 – Début de la deuxième lecture et discours de la sénatrice marraine du projet de loi, Patti LaBoucane-Benson.
- 27 septembre 2023 – Achèvement de la deuxième lecture et renvoi du projet de loi au Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles.
- 25 octobre 2023 – Première réunion du Comité permanent aux fins de l’étude du projet de loi et comparution du ministre.
- 25 octobre au 2 novembre 2023 – Comparution de témoins devant le Comité permanent. De nombreux partenaires autochtones comparaissent lors des audiences.
- 8 novembre 2023 – Étude article par article. Le sénateur Prosper propose de modifier le projet de loi S-13 pour y ajouter une disposition concernant la compatibilité avec la Déclaration des Nations Unies. Cette proposition de modification n’est pas adoptée.
- 30 novembre 2023 – Le projet de loi S-13 a été renvoyé à la troisième lecture.
- 14 décembre 2023 – Le projet de loi S-13 a été lu pour la troisième fois et a été renvoyé à la Chambre des communes.
- 26 février 2024 – première lecture du projet de loi S-13 à la Chambre des communes. La date de la deuxième lecture n’a pas encore été fixée.
Programme de correction des lois
Projet de loi visant à corriger certaines anomalies, contradictions, archaïsmes ou erreurs relevées dans les lois et règlements du Canada et à y apporter d’autres modifications mineures et non controversables ainsi qu’à abroger certaines dispositions ayant cessé d’avoir effet.
- Le Programme de correction des lois s’agit d’un exercice législatif périodique qui permet d’apporter efficacement des modifications mineures et non controversées à plusieurs lois fédérales dans un seul projet de loi omnibus, au lieu d’apporter de telles modifications dans de nombreux projets de loi.
- Le treizième document de propositions de la Loi corrective, qui contient les amendements proposés, a été étudié par le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles et le Comité permanent de la justice et des droits de la personne. À la suite de l’examen en comité, la prochaine étape est la présentation d’un projet de loi corrective, rédigée sur la base des rapports des deux comités et qui comporte seulement les propositions de modifications législatives qu’ils ont approuvées par les deux comités. En somme, le projet de loi modifie 58 lois et trois règlements connexes, modifiant environ 545 dispositions.
- La Loi corrective contribue à la promotion de l’accès à la justice en aboutissant à un recueil de lois plus propre contenant moins d’erreurs, de dispositions périmées et d’archaïsmes, accroître l’égalité de traitement entre les deux traditions juridiques et les langues officielles de notre pays en harmonisant le texte français et le texte anglais afin d’éviter les questions d’interprétation bilingue.
- Ce programme assure l’application efficace de la législation fédérale en clarifiant l’intention du législateur et en éliminant toute question d’interprétation possible causée par des questions mineures et non controversées dans la législation fédérale.
- Question : Quelles lois fédérales seraient modifiées par la Loi corrective?
- Réponse : La treizième loi corrective propose de modifier 58 lois et trois règlements, y compris des modifications terminologiques à la Loi sur les banques, à la Loi sur les sociétés d’assurances, à la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière d’agriculture et d’agroalimentaire et à la Loi d’interprétation.
- Question : Le programme de correction des lois accepte-t-il n’importe quelle modification à la législation fédérale?
- Réponse : Non. Les modifications acceptées dans le cadre de la Loi corrective doivent répondre à tous les critères suivants : ne doivent pas être controversable; ne doit pas comporter de dépense de fonds publics; ne doit pas porter atteinte aux droits des personnes; et ne doit pas créer d’infraction ni étendre la portée d’un texte d’incrimination existante.
Contexte
Le présent document de propositions s’inscrit dans le cadre du treizième processus de la loi corrective. Cette initiative a été mise sur pied par le ministère de la Justice, avec l’approbation du Cabinet en 1975, afin d’accélérer l’adoption de modifications mineures de nature non controversée à apporter aux lois fédérales. Depuis la création du programme de correction des lois, 12 lois ont été adoptées; le plus récent en 2017.
Le programme de corrections des lois s’agit d’un exercice législatif périodique qui vise à corriger les anomalies, les incohérences, la terminologie désuète ou les erreurs dans les lois fédérales d’un seul projet de loi, au lieu d’apporter de telles modifications dans le contexte d’une initiative législative distincte. Pour être admissible, une proposition de modification doit répondre aux critères suivants :
- ne pas être controversable;
- ne pas comporter de dépense de fonds publics;
- ne pas porter atteinte aux droits des personnes; ou
- ne pas créer d’infraction ni étendre la portée d’un texte d’incrimination existant.
[Caviardé]
Le processus parlementaire d’un projet de loi corrective est différent du processus habituel. Un document contenant les modifications proposées est déposé pour examen par un comité de chaque Chambre. Le document contenant les modifications proposées renvoie au Comité permanent de la justice et des droits de la personne et au Comité permanent des affaires juridiques et constitutionnelles. Ces comités examinent les modifications proposées et présentent un rapport de leurs conclusions à leurs chambres respectives. Étant donné qu’un amendement proposé ne doit pas prêter à controverse, l’approbation d’un amendement proposé nécessite le consensus du comité. Par conséquent, si un membre du comité s’oppose à un amendement proposé, celui-ci ne sera pas inclus dans le projet de loi. Le projet de loi est ensuite rédigé en fonction des rapports des comités.
Le treizième processus de la Loi corrective modifierait 58 lois qui relèvent de la responsabilité de 19 ministères. Le document de propositions propose des modifications visant à moderniser la terminologie désuète de nombreuses lois, notamment la Loi sur les banques, la Loi sur les associations coopératives de crédit, la Loi sur les sociétés d’assurances, la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt et la Loi sur l’aéronautique. Il corrigerait également le nom des cours et des tribunaux dans d’autres lois, notamment la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires, la Loi canadienne sur les droits de la personne, le Code criminel, la Loi sur le divorce, la Loi d’interprétation et la Loi sur les langues officielles. Enfin, le document de propositions contient des modifications visant à régler les problèmes soulevés par le Comité mixte permanent d’examen de la réglementation, à harmoniser le texte français et le texte anglais, à moderniser le langage et, à corriger les erreurs.
Le document de propositions a été déposé au Sénat le 20 juin 2023 et a été étudié par le Comité LCJC. Le 12 décembre 2023, le LCJC a publié son vingt et unième rapport dans lequel il a exclu une proposition, car elle ne conforme pas aux critères non-controversés de la Loi Corrective, et trois autres ont été retirées du processus, car elles ont été incluses dans d’autres initiatives législatives.
Le document de propositions a également été déposé à la Chambre des communes le 16 juin 2023 et a été étudié par le Comité JUST. Le vingt-et-unième rapport de ce comité déposé le 12 février 2024 a également rejeté quatre propositions.
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