Étude sur la violence envers les femmes en milieu rural ontarien (ORWAS) rapport final

4. RÉSULTATS : LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES EN MILIEU RURAL ONTARIEN

4. RÉSULTATS : LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES EN MILIEU RURAL ONTARIEN

Voici les principaux résultats de l’Étude sur la violence envers les femmes en milieu rural ontarien, selon le cadre commun élaboré pour les rapports locaux.

4.1 Sensibilité et attitude du milieu

4.1.1 Notion de violence

Le sens donné au mot violence (abuse en anglais) varie selon les gens. On a demandé aux participants et participantes de définir cette notion pour leur milieu. On a parlé de violence physique, de violence sexuelle, de violence psychologique et d’exploitation financière.

4.1.2  Stéréotypes

Femmes

Les stéréotypes sexuels, souvent très présents en milieu rural, peuvent inciter la femme à croire qu’elle doit être une « bonne épouse » en évitant les conflits dans la famille.

Hommes

Les hommes des milieux ruraux sont généralement décrits comme de mentalité patriarcale, conservatrice ou traditionnelle. On fait aussi appel à l’image du pourvoyeur et, la plupart du temps, à celle du « bon père­ ».

« Je pense vraiment [...] qu’en campagne, on trouve beaucoup plus encore cette idée de l’ancien temps selon laquelle l’homme est maître chez lui et la femme doit faire ce qui incombe à la femme. Je pense vraiment que c’est tout simplement dans les mœurs de la campagne. » (victime d’Espanola)

4.1.3 Ostracisme

La moitié des répondants et répondantes ont indiqué qu’il existe un phénomène de rejet à l’égard des femmes violentées qui empêche souvent celles-ci de parler. Ce rejet est lié aux idées négatives que l’on entretient sur les personnes bénéficiant de l’aide sociale et ayant besoin de recourir à un refuge pour femmes. Ensemble, ces idées dépréciatives peuvent dissuader une femme de demander de l’aide.

4.1.4 Culpabilisation de la femme

Lorsqu’on leur a demandé comment le milieu voit la violence au foyer, on rapporte que la société fait souvent porter le blâme à la femme.

Les femmes se culpabilisent aussi.

4.1.5 Silence et négation

Presque toutes les femmes réagissent à la violence en la niant. La négation constitue aussi la réaction la plus courante du milieu.

Les victimes comme les membres de la collectivité confirment que le silence entoure le problème de la violence contre les femmes dans les milieux ruraux.

4.1.6 Paradoxe de l’abstention

Plusieurs femmes ont parlé de la complicité du milieu. Beaucoup ont indiqué qu’elles croyaient à l’origine que leur problème n’était pas connu, pour constater plus tard que les voisins, les prêtres et les membres de leur famille étaient au courant mais avaient décidé de se taire. Plusieurs phénomènes sont avancés pour expliquer ce paradoxe, comme la volonté de ne pas se créer des problèmes, les attitudes « de l’ancien temps » concernant les stéréotypes sexuels et le caractère sacré de la famille, et la crainte que la femme ne consente pas à agir de toute façon.