« Créer un cadre de sagesse communautaire » : examen des services aux victimes dans les territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon

3.0 Territoires du Nord-Ouest (suite)

3.0 Territoires du Nord-Ouest (suite)

3.4 Résumé des besoins et recommandations

3.4.1 Résumé des besoins

Il est clair que les Territoires du Nord-Ouest font face à des problèmes graves et inquiétants. Les répondants ont décrit cette situation dans les entrevues, et les statistiques à ce sujet sont éloquentes. En résumé, les conditions sociales dans les T.N.-O. sont les suivantes[101] :

Selon le NWT Health Status Report, ces statistiques révèlent les phénomènes suivants :

Les répondants ont donné les précisions qui suivent sur ces conditions sociales et les problèmes qu'ils ont rencontrés dans la prestation de services aux victimes de violence dans les T.N.-O. :

3.4.2 Résumé des recommandations présentées par les fournisseurs de services

Les répondants ont clairement insisté sur les besoins des services aux victimes dans les T.N.-O., pendant les entrevues, comme il est mentionné plus haut, mais ils ont aussi formulé des recommandations pour répondre à ces besoins. Elles sont résumées ci-dessous :

Programmes d'aide aux victimes
Éducation du public et développement de la conscience communautaire
Formation et guérison pour les fournisseurs de services
Programmes communautaires
Législation
Processus judiciaire
Leadership

3.4.3 Recommandations supplémentaires et commentaires

Étant donné la situation sociale résultant de la victimisation chronique et généralisée dans les Territoires du Nord-Ouest et les niveaux élevés de dysfonctionnement personnel et d'effondrement social, les administrations publiques et des Premières nations doivent y consacrer immédiatement leur attention. Les taux très élevés de suicide, de maladies mentales, de SAF, de violence familiale, de criminalité, d'agression sexuelle et de grossesse chez les adolescentes (entre autres données décourageantes) font ressortir la crise grave et omniprésente qui sévit dans la population des T.N.-O.

Les fournisseurs de services des T.N.-O. ont produit, au cours des 20 dernières années, des listes détaillées de recommandations pour faire face à ces problèmes. De nombreux forums publics, conférences, études et campagnes de sensibilisation du public en font foi[102]. Les fournisseurs de services ont été presque unanimes dans leurs descriptions des problèmes et des mesures à prendre pour commencer à modifier la situation. Les conclusions de la présente étude reflètent et regroupent ce que les fournisseurs de services dans le Nord et les chercheurs ont dit pendant des années. Malheureusement, très peu de leurs recommandations ont été appliquées.

Quelle que soit l'explication de cette confusion et de cette inaction, les Territoires du Nord-Ouest ne sont pas les seuls à faire face à ce dilemme. Le Nunavut, le Labrador et le Nord du Québec (sans mentionner d'autres administrations autochtones éloignées du Canada) éprouvent des problèmes sociaux semblables et connaissent le même manque de ressources. Le Yukon se distingue de ces autres régions, car il a commencé à comprendre ses problèmes sociaux et il a pris des mesures draconiennes pour les résoudre. Il y a cependant des différences entre les régions défavorisées.

Le Nunavut, le Labrador et le Nord du Québec, contrairement aux T.N.-O., comptent des populations autochtones relativement homogènes qui constituent la plus grande partie de la population. Leurs habitants ont une mémoire collective plus fraîche de leur mode de vie traditionnel, de leur sagesse et de leur identité ainsi qu'un système de gouvernance relativement simple, bien que nouveau[103]. Le problème dans les T.N.-O., c'est la combinaison d'une foule complexe de structures de gouvernance, d'une population non homogène (chaque secteur autochtone et non autochtone ayant sa propre culture, ses attentes et ses besoins) et d'une période de colonisation plus longue que le Nunavut, le Labrador et le Nord du Québec. L'effet destructeur de 150 ans de colonialisme dans les T.N.-O. se répercute sur les générations actuelles et, selon le gouvernement des T.N.-O. lui-même, ces effets ne feront que s'intensifier dans les années à venir. Lorsque des structures de gouvernance complexes et sans expérience se combinent à ces niveaux élevés de traumatisation et à la très longue période de domination coloniale et à l'assimilation, sans mentionner les cycles d'expansion et de ralentissement économiques attribuables à l'extraction des ressources naturelles dans les T.N.-O., les résultats ressemblent aux conditions qui règnent dans bien des pays en développement.

Une des principales recommandations du présent document consiste donc à déployer des efforts énergiques afin de sensibiliser les personnes qui sont en mesure de corriger la situation et les inciter à le faire. Les gouvernements et les résidents des Territoires du Nord-Ouest ainsi que le gouvernement national et les citoyens canadiens doivent participer à ces efforts. Étant donné la situation sociale décrite tout au long du présent document et la résistance apparente à y faire face, il faut concevoir une stratégie pour entreprendre une campagne de sensibilisation des gouvernements et du public. Les aspects à prendre en considération dans ce genre de campagne sont les suivants :

L'autre priorité immédiate est la prestation d'un soutien approprié aux fournisseurs de services actuels figurant à l'annexe B et, plus en détail, dans Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources. La plupart de ces fournisseurs de services ne travaillent pas dans des organismes ou des ministères ou programmes gouvernementaux dont le mandat consiste à offrir des services aux victimes de violence. Toutefois, en raison de la présence importante de cette dynamique dans la société des T.N.-O., elle est devenue la caractéristique déterminante de leur travail. Que cela fasse partie ou non de leur service autorisé, les personnes qui travaillent avec les individus et les populations qui ont subi de graves traumatismes ont besoin de l'aide suivante :

Il y a une autre façon simple, et largement sous-estimée, de donner suite au moins en partie aux recommandations prioritaires susmentionnées concernant le manque de compréhension des problèmes sociaux des T.N.-O. chez les administrations publiques et des Premières nations et le manque de soutien accordé aux fournisseurs de services actuels. Pour combler une partie de ces lacunes importantes, il faut créer des comités interorganismes communautaires et des coalitions sociales à l'échelle du territoire. On a commencé à le faire au cours des cinq dernières années en créant, comme il est mentionné plus haut, la Coalition contre la violence familiale dans les T.N.-O., la Sedna Association of Family Violence Prevention Workers, l'Association des travailleurs sociaux des T.N.-O., le Social Agenda Working Group, la Social Planning Coalition des T.N.-O. et l'Association des psychologues des T.N.-O. En outre, des comités interorganismes fonctionnent déjà d'une façon plus ou moins uniforme, dans certaines collectivités. Ces coalitions et comités interorganismes peuvent offrir le point de vue, l'orientation et l'énergie nécessaires pour favoriser le rétablissement au niveau de la collectivité et du territoire. Ils offrent l'avantage supplémentaire d'offrir à leurs fournisseurs de services membres un soutien dont ils ont grand besoin, tant sur le plan personnel qu'au niveau de l'organisme. Ils présentent aussi l'avantage de ne pas refléter les intérêts d'un gouvernement, d'un organisme ou d'un secteur de la société en particulier. De plus, en général, tous les groupes communautaires et du territoire et les personnes qui souhaitent résoudre les problèmes sociaux peuvent en faire partie.

Les comités inter-organismes et les coalitions à l'échelle du territoire sont en mesure de procéder à des études indépendantes, d'offrir une formation complète à leurs membres, d'offrir des possibilités de surveillance, de santé d'esprit et de comptes rendus à leurs membres, de comprendre les normes et les conditions sociales du territoire, de planifier des programmes qui conviennent aux collectivités et au territoire[107], d'exercer du lobbying auprès des gouvernements pour qu'ils adoptent des programmes et des lois et d'être la voix de l'espoir aux yeux de cette tranche de la population qui est marginalisée et privée de ses droits. En outre, chacun des fournisseurs de services membres du comité interorganismes ou de la coalition à l'échelle du territoire peut fournir ses propres ressources afin de résoudre les problèmes et d'offrir les programmes désignés par les comités et les coalitions.

Pour le moment, un point de départ utile en vue de l'habilitation des comités interorganismes et des coalitions des T.N.-O. serait l'exploration de leur mandat et des réponses aux questions concernant le lieu où ils se trouvent, leur mode de fonctionnement, leurs membres, les problèmes qu'ils ont définis et les solutions qu'ils ont trouvées[108]. Toutefois, à long terme, si l'objectif est de renforcer ces comités et coalitions, une aide organisée et financée, sous une forme ou une autre, devra leur être accordée, même si elle ne provient pas de l'État.

En plus des recommandations susmentionnées et de celles relevées par les fournisseurs de services, une dernière recommandation est que les administrations publiques, les gouvernements des Premières nations, les comités interorganismes, les coalitions et tous les fournisseurs de services des T.N.-O. examinent l'approche en matière de rétablissement utilisée par la Première nation Anishinaabe de Hollow Water au Manitoba dans leur Processus holistique de réconciliation[109]. La longue description qui suit de cette approche de la guérison et du rétablissement communautaires provient du Social Agenda Conference Report[110] :

« Tout commence avec les femmes. Nous savons tous que les femmes constituent l'épine dorsale de notre nation. Les femmes donnent la vie; elles représentent la Terre, notre mère … l'amour, la nourriture, l'amour de la mère sont l'essence de la vie humaine, mais les hommes ont aussi un rôle important à jouer. Les problèmes dans nos collectivités résultent de la conception erronée de la sexualité et de la spiritualité dans notre vie, dans nos relations et les collectivités.

La vue, l'ouïe et le toucher servent à apprendre. Les Aînés nous ont enseigné que nous devons écouter et attendre … être patients. Le programme holistique de réconciliation constitue une façon d'assumer la responsabilité de ses actes. Il s'agit d'une manière de prendre en charge les problèmes et de trouver des solutions. Il fait appel à la connaissance traditionnelle et incorpore celle-ci dans les solutions au dysfonctionnement dans la collectivité. Il est fondé sur les principes traditionnels d'Anishinaabe. Les principes à la base du processus holistique de réconciliation sont universels … nous venons tous d'un seul créateur, nous faisons partie du territoire …les gens font partie de l'écosystème … ces principes ne s'appliquent pas seulement à Anishinaabe.

Les principes d'Anishinaabe viennent du créateur et sont fondés sur une compréhension de l'écosystème et l'interdépendance de tous les éléments de l'écosystème. Les plantes sont le point le plus bas de la chaîne alimentaire, et les humains en sont le point le plus élevé. Les sept principes représentent les directives à suivre pour vivre avec le reste de la création et l'écosystème, en équilibre et en harmonie. L'amour sous-tend chaque principe. Les principes sont les suivants : respect; humilité; vérité, sagesse, bonté, courage et honnêteté. Les sept principes guident le Processus holistique de réconciliation (PHR). Les Aînés ont enseigné ces principes avant que les gens atteignent la puberté de sorte que lorsque les enfants arrivent à ce stade et qu'ils peuvent procréer, ils ont acquis des connaissances au sujet de la vie. Ces enseignements sont communiqués au peuple Anishinaabe depuis 15 000 à 20 000 ans. Les connaissances traditionnelles de ce genre constituent le modèle d'éducation. Elles ne sont pas nouvelles. Elles ont été inculquées aux Anishinaabe pendant cette période.

Les Aînés ont dit que s'il n'y a pas d'harmonie, il en résulte la destruction, le chaos et la mort. Les pratiques industrielles et gouvernementales et le traitement réservé à l'environnement et à nos gens témoignent du manque d'harmonie dans l'écosystème. La Loi sur les Indiens a eu un effet important. Sa principale conséquence a été de modifier les lois du territoire et des gens. Le gouvernement a estimé que les écoles de jour ne permettaient pas de changer les gens assez rapidement; il a créé les pensionnats pour aller plus vite. Les pensionnats ont transgressé les principes et les lois. Les forces coloniales se sont emparé du territoire et elles sont restées avec les gens.

Le PHR a commencé à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le processus holistique de réconciliation est souvent désigné sous le nom de « thérapie de décolonisation ». Le PHR se déroule dans quatre sphères … physique, affective, spirituelle et mentale. La colonisation a attaqué les sphères affective et spirituelle, laissant les gens en proie à la toxicomanie et au dysfonctionnement. Les commérages, les jeux de hasard, les abus, la toxicomanie donnent lieu dans nos collectivités au chaos, à la mort et à la destruction. Les membres des Premières nations sont surreprésentés dans les établissements psychiatriques et correctionnels parce qu'ils n'appliquent pas les principes de la vie. Il faut rétablir l'équilibre dans la vie pour aider les individus, les familles et les collectivités à croître dans les quatre sphères de la vie et à appliquer les bons principes de la vie. La plupart des gens ne fonctionnent que comme des êtres physiques et mentaux. La guérison signifie rétablir l'équilibre dans les quatre sphères.

Nos Aînés placent des assistants dans chacun des quatre points cardinaux pour nous aider à maintenir l'équilibre et nous guider. Ces assistants sont nos aïeux, qui veillent sur les quatre éléments dont nous avons besoin pour vivre … le feu, l'air, l'eau et la terre. Nos aïeux dans le Sud veillent sur les femmes. Nos aïeux dans le Nord veillent sur nos Aînés. Nos aïeux dans l'Est veillent sur les enfants et nos aïeux dans l'Ouest veillent sur les hommes. Au cours de nos cérémonies du calumet, nous demandons à nos aïeux de chaque point cardinal de nous guider. Toutes les fois que nous réunissons des personnes dans un cercle, nous pouvons demander de l'aide. L'étuve, qui fait partie du PHR, comprend tous ces éléments de base. Le PHR fait appel aux enseignants traditionnels et aux professionnels pour aider les gens à retourner à une vie équilibrée, à croître et à être eux-mêmes, à se développer de nouveau comme un enfant et à trouver la force. Le PHR permet de trouver des façons de travailler avec les systèmes extérieurs. Tout est mis en place pour répondre aux besoins des gens, mais nous reconnaissons le fait que les besoins des institutions et des systèmes en sont venus à avoir préséance sur les besoins des personnes. Le PHR vise à inverser cette situation. Nous demandons aux gens de communiquer l'information. La communication de l'information est une façon d'apprendre, de fournir une rétroaction et d'assumer nos responsabilités et de tenir les autres responsables. Les femmes contribuent dans une large mesure à maintenir le PHR sur la bonne voie.

Les principes d'un système de justice devraient encourager les gens à vivre en harmonie avec les autres et l'environnement. Il faut faire en sorte que les systèmes travaillent pour soi. Le pouvoir et le contrôle causent des problèmes. Nous devons comprendre ce que disent les Aînés : « plus vous renoncez au pouvoir et au contrôle, plus votre pouvoir et votre contrôle augmentent ». Dans nos collectivités, tout et tous sont interdépendants; il est donc facile de reconnaître et confirmer la vérité. Il n'y a pas de confidentialité dans nos collectivités ; telle est la réalité. Tout le monde connaît les cas de violence ou de violence familiale et les auteurs de ces actes. Le silence accentue le problème. Nous devons faire connaître ces questions et en discuter, mais pas en nous livrant à des ragots ou en utilisant d'autres moyens malicieux.

Le PHR permet de recourir à des interventions et à des évaluations lorsque des actes de violence et des agressions sont divulgués. Parfois les gens nous sont envoyés par les tribunaux et d'autres collectivités. Nous faisons notre possible afin d'obtenir la vérité et de confirmer l'information, qui est soumise à un conseil. Le conseil de détermination de la peine et la période de préparation passée avec la victime et le délinquant, qui peut durer jusqu'à deux ans en vue de préparer les gens à la détermination de la peine, constituent des occasions de renseigner les gens sur la violence et de s'employer à créer et à rétablir l'harmonie. Telle est l'approche utilisée plutôt que la punition. On demande aux gens de la collectivité qui veulent infliger une punition d'exprimer leurs souhaits et leurs motifs au délinquant.

Au Manitoba, il y a des avocats et des policiers des Premières nations qui comprennent la façon de faire les choses dans nos collectivités. Dans nos travaux, nous faisons appel à la Couronne, au juge et aux policiers lorsque nous prenons des décisions concernant la façon de procéder. L'accusé dispose à terme de cinq jours pour décider s'il se présente devant le tribunal ou s'il emprunte la voie de la guérison communautaire. La plupart des délinquants sont heureux d'être découverts parce que cela leur permet d'assumer leurs responsabilités. Ils obtiennent de l'aide d'autres délinquants qui sont passés par le processus. Le PHR met en place un soutien, par exemple des plans de traitement, des contrats personnels et des cercles de partage, qui peuvent mettre à contribution toute la collectivité si elle le veut. Les délinquants orientés vers le programme sont placés en probation pendant leur participation au processus de réconciliation en 13 étapes. Ce processus peut se dérouler sur de nombreuses années et faire appel aux membres de la famille et de la collectivité, aux victimes et à d'autres délinquants en cours de rétablissement. Très souvent, ce programme porte sur la divulgation de la violence sexuelle subie pendant l'enfance … il s'agit du facteur le plus fréquent qui, selon Anishinaabe, est à la base de la plupart des problèmes sociaux et du comportement dysfonctionnel.

Dans la plupart des cas, les hommes sont les délinquants, mais les femmes le sont également, même si elles le dissimulent mieux. Demandez aux membres de la famille qui guérissent de parler à l'homme, parce qu'il s'agit de la façon la moins indiscrète. Il est difficile pour les gens de nier les choses lorsque quelqu'un les connaît. Il importe de connaître les vrais dirigeants et d'obtenir leur soutien. Il faut beaucoup de temps pour renseigner les gens sur leur comportement et pour en parler. Bien des personnes ont l'habitude de parler de ces choses uniquement lorsqu'elles sont ivres; les discussions se transforment rapidement alors en rage et en colère. Lorsque les gens ne peuvent pas faire face à la douleur par l'alcool, ils ont recours au suicide. Nous devons communiquer le message suivant : « ne battez pas les enfants et les femmes pour vous soulager de votre douleur ».

Dans le cadre du PHR, une rencontre d'une semaine a lieu chaque année en forêt. Les participants se réunissent pour nouer des contacts. Cependant, les gens veulent plus que des jeux ; ils veulent connaître ce qu'ils sont, comment vivre la philosophie Anishinaabe et incorporer ces principes dans la vie d'aujourd'hui. Les résultats sont encourageants. On accueille maintenant le deuxième groupe d'enseignants qui suivent une formation en thérapie communautaire. Les femmes mûrissent réellement, mais parfois on a l'impression qu'elles ne font que toucher la pointe de l'iceberg … mais tel est le cycle. « Nous devons comprendre le processus du colonialisme et reconnaître que nous y avons survécu. Toute douleur peut devenir une force, et nous pouvons travailler ensemble. Nous pouvons apprendre à nous aider et à nous entraider ».

Il faut beaucoup de travail pour convaincre les femmes qu'il s'agit de leur rôle et de leur responsabilité et qu'elles ont toujours pris les décisions difficiles. Le soutien accordé aux femmes par leurs pairs les aide à accepter leur rôle dans la collectivité. Y a-t-il des dirigeants et des travailleurs plus sains, des gens et des familles plus sains, moins de personnes qui sont incarcérées, moins d'effets du SAF? Ces changements commencent à se produire, mais nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous ancêtres peuvent revendiquer l'honneur de tout succès remporté ».

Cette approche, fondée sur les principes et les croyances autochtones traditionnels, suscite beaucoup d'espoir dans les régions comme les T.N.-O., où les réactions traumatiques et le comportement violent sont devenus des normes sociales et où la majorité de la population est autochtone. Il se peut que l'élan imprimé pour appliquer cette approche efficace axée sur la collectivité et la culture résulte des comités interorganismes et des coalitions qui surgissent. Il pourrait aussi être le résultat de l'action des femmes des T.N.-O. Toutefois, quelle que soit la source de l'énergie, ce genre d'approche est un objectif qu'on peut s'efforcer d'atteindre.