L'ETCAF et l'appel à l'action no 34.4 de la CVR : Un examen des méthodes d'évaluation

Prise en compte des traumatismes

Tous les programmes et modèles d’évaluation doivent tenir compte des traumatismes pour élaborer des mesures d’évaluation adaptées dans la mesure où les personnes atteintes de l’ETCAF peuvent avoir subi des traumatismes tout au long de leur vie. Selon la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), « un programme, un organisme ou un système qui tient compte des traumatismes saisit les répercussions étendues des traumatismes et les voies possibles menant au rétablissement, reconnaît les signes et les symptômes des traumatismes chez les clients, la famille, le personnel et les autres intervenants du système, intervient en intégrant pleinement les connaissances relatives aux traumatismes dans ses politiques, ses procédures et ses pratiques, et cherche activement à empêcher que les personnes subissent de nouveaux traumatismes » [TRADUCTION] (2014, p. 9). La SAMHSA (2014) a également défini six principes clés des approches tenant compte des traumatismes, à savoir : la sécurité; la fiabilité et la transparence; le soutien par les pairs; la collaboration et la réciprocité; l’autonomisation, l’expression, le choix; les dimensions culturelles, historiques et de genre. Pour être plus précis :

Bien que les pratiques qui tiennent compte des traumatismes couvrent un vaste champ, il convient de noter que des méthodes d’évaluation adéquates devraient être centrées sur la personne, lorsque le processus est guidé par la personne ou la communauté concernée, l’accent étant mis sur la stabilité et les relations durables. Même si, bien entendu, le fonctionnement global du programme est important, le seul moyen de savoir dans quelle mesure un programme est efficace est de porter une attention particulière aux personnes qui en bénéficient. Par exemple, en ce qui concerne la stabilité, il faudrait examiner les questions en rapport avec le logement. Les personnes ayant divers handicaps ont souvent du mal à conserver un logement stable, facteur qui peut être directement lié à leur réussite au sein de la collectivité. En étudiant les relations, il faut voir s’il y a des mesures de soutien adaptées, stables et continues. Souvent, une fois qu’une personne est jugée stable et/ou en bonne santé, on lui retire la personne qui l’accompagne en présumant que son aide n’est plus nécessaire. En réalité, pour maintenir le résultat obtenu, il est impératif que les mesures de soutien demeurent en place. Les évaluations qui ne comprennent pas d’évaluations formatives, où l’on porte attention à l’expérience des personnes ayant recours au programme, pourraient passer à côté de renseignements importants qui aideraient le programme à évaluer son efficacité.