Conclure les bonnes Ententes parentales dans les cas de violence familiale : recherche dans la documentation pour déterminer les pratiques prometteuses

3.0 ententes parentales dans les cas comportant de la violence conjugale

3.1 Pourquoi la violence conjugale a–t–elle un rapport avec les ententes parentales conclues après une séparation?

La constatation de mauvais traitements infligés aux enfants est depuis longtemps reconnue comme un facteur important dont il faut tenir compte pour établir des ententes parentales à la suite d'une séparation et intervenir s'il y a lieu pour protéger les enfants. Le mouvement de protection de l'enfance discute depuis longtemps du rôle et des limites de l'intervention de l'État et de la promotion, lorsque c'est possible, de contacts sans danger avec des parents qui ont fait preuve de violence par le passé. En revanche, c'est en général depuis la dernière décennie seulement que les professionnels du droit et de la santé mentale ont reconnu que la violence conjugale est un facteur dont il faut tenir compte pour déterminer la garde des enfants et le droit de visite. Auparavant, la violence conjugale était perçue comme un problème d'adultes, sans lien avec l'intérêt des enfants, et l'on croyait qu'un homme pouvait être un conjoint violent tout en étant quand même un « bon père ». De nombreux groupes ont remis en question cette notion et ont encouragé une réforme des lois pour faire reconnaître que la violence conjugale est un facteur important dont il faut tenir compte dans ces cas (p. ex. National Council of Juvenile and Family Court Judges, 1994; American Psychological Association, 1998; Bala et autres, 1998).

Les lois des États–Unis, de l'Australie et de la Nouvelle–Zélande ont été modifiées de façon importante pour tenir compte de la violence conjugale dans la répartition des responsabilités parentales à la suite d'une séparation (et des défis s'y rattachant) (Jaffe et Crooks, 2004). D'importants programmes ont été lancés à cet égard, par exemple le Safe Havens Project, du département américain de la Justice, qui prévoit des fonds et une aide technique pour faciliter les visites supervisées dans les cas de violence conjugale. De plus, de nouvelles lignes directrices ont été données aux juges sur la façon d'utiliser les évaluations relatives à la garde dans les cas de violence conjugale (Dalton, Drozd et Wong, 2004). Au Canada, sauf à Terre–Neuve–et–Labrador, aux Territoires du Nord–Ouest et au Nunavut, les lois régissant la période suivant la séparation n'ont pas encore été modifiées afin de tenir compte de façon adéquate des cas de violence conjugale. Cependant, les modifications apportées aux programmes et aux politiques canadiennes révèlent une sensibilisation accrue à ce problème (Bala et autres, 1998; Jaffe et Crooks, 2004).

Les raisons qui justifient la modification des dispositions législatives, des politiques et des programmes pertinents pour y inclure la violence conjugale comme facteur influant sur les ententes parentales après une séparation sont les suivantes :

En résumé, la violence conjugale est une question importante à considérer lorsqu'il est question des ententes parentales à conclure à la suite d'une séparation. En cas d'antécédents de violence conjugale, une analyse bien précise s'impose. Les professionnels du domaine du droit et de la santé mentale doivent trouver une nouvelle façon d'examiner l'information et les allégations opposées pour prendre des décisions dans l'intérêt des enfants. Face à une menace réelle, il va de soi qu'une une mère vivant dans la crainte de son ex–partenaire n'est pas paranoïaque et qu'il n'est peut–être pas approprié non plus qu'elle favorise les rapports des enfants avec le père.

Bien que la grande majorité des parents séparés n'ait pas besoin de recourir à de nombreux services juridiques pour conclure une entente parentale après une séparation, les parents qui ont vécu de la violence conjugale ont besoin de plus de ressources et de soutien. Lorsque les parents sont préoccupés par leur sécurité et celle de leurs enfants, il faut examiner attentivement le problème.