Étude nationale sur les adultes non représentés accusés devant les cours criminelles provinciales (Partie 2 : rapports des études sur le terrain)

Chapitre 8 : Kelowna, Colombie-Britannique (suite)

8.5 Conclusions générales

8.5.1 Principaux résultats d'ensemble

Voici quelques-uns des résultats clés au sujet des principaux problèmes soulevés dans l'étude :

En ce qui a trait à la fréquence de l'autoreprésentation

En ce qui a trait aux effets sur  les accusés

En ce qui a trait aux effets sur les tribunaux

8.5.2 Raisons de la situation actuelle des accusés non représentés

Les personnes interrogées clés s'entendaient pour dire que la plupart des accusés non représentés étaient des personnes ayant fait une demande d'aide juridique qui leur avait été refusée pour des motifs financiers ou des motifs d'application et qui trouvaient trop coûteux les services d'un avocat. À cet égard, plusieurs personnes interrogées ont relevé que le seuil financier pour obtenir de l'aide juridique était très bas.

Beaucoup de personnes interrogées de Kelowna ont fait des remarques au sujet des récentes coupures des services d'aide juridique, ainsi que des coupures à venir. En particulier, certains estiment que la disponibilité de l'avocat de service est  « insuffisante ». Alors qu'auparavant il y avait deux avocats de service (un pour les accusés en détention et un pour les autres accusés), en plus d'un « défenseur public » salarié, maintenant le poste d'avocat salarié à temps plein pour défendre des causes (plutôt qu'un avocat de service à temps partiel) n'existe plus. Et même lorsque les ressources étaient plus importantes, on considérait les services fournis par l'avocat de service comme « rudimentaires », ce que les récentes coupures n'ont pas amélioré.

Les avocats de service n'étaient pas disponibles tous les jours de la semaine et étaient limités à quatre heures par jour (ceux qui travaillaient en vertu d'une indemnité journalière). Et le fait d'utiliser plusieurs avocats différents pour assumer cette fonction semblait nuire grandement à la continuité de la représentation. On considérait que les avocats de service étaient aujourd'hui moins disponibles que par le passé pour offrir leur aide lors des plaidoyers de culpabilité à la cour de mise en accusation. Et cette précieuse fonction de l'avocat de service lui permettant de rencontrer les accusés non détenus pour parler de déjudiciarisation et pour les aider à inscrire un plaidoyer de culpabilité était utilisée au maximum. Certains considéraient que l'avocat de service s'en tenait à faire des entrevues rapides avec les accusés, à feuilleter leur dossier et (peut-être) à traiter de certaines causes de manière inappropriée. Et enfin, certaines des journées où les services étaient assurés sur une base d'indemnité journalière étaient couvertes par des avocats venant d'une autre localité de sorte qu'il n'était pas disponible de manière régulière à Kelowna.

Par contre, le temps alloué aux  avocats de service pour rencontrer des accusés en détention avant une comparution en cour a été décrit comme approprié. Et les avocats de service pouvaient généralement parler aux procureurs de la Couronne  des accusés en détention avant leur enquête sur le cautionnement.

Bien  la qualité de la représentation assurée par l'ancien « défenseur public » de la LSS de Colombie-Britannique ait été estimée de qualité, les services fournis par un avocat de pratique privée sur recommandation de l'aide juridique, eux laissaient à désirer. Cela pourrait être attribuable, jusqu'à un certain point,  aux tarifs de rémunération qui étaient estimés trop faibles, particulièrement pour les clients de l'aide juridique qui pouvaient être relativement exigeants et pour les causes plus complexes. Une des personnes interrogées pensait que certains des demandeurs à qui on avait accordé l'aide juridique n'arrivaient pas à trouver un avocat de pratique privée qui accepterait leur attestation d'aide juridique, lorsque la cause risquait d'exiger beaucoup de temps (en raison du système de rémunération « à la pièce »)

Certaines des personnes interrogées prévoient que, de plus en plus, le personnel de l'aide juridique sera composé de jeunes avocats sans expérience, en raison du fait que de moins en moins d'avocats acceptent des clients acheminés par le service d'aide juridique, et que de moins en moins d'avocats pratiquent le droit criminel.

8.5.3 Solutions proposées par les personnes interrogées clés à Kelowna

Les personnes interrogées clés de Kelowna ont proposé les solutions suivantes pour réduire le nombre d'accusés non représentés. Il faut noter que la réticence des avocats de pratique privée à accepter des clients recommandés par l'aide juridique (sauf pour les causes complexes) n'était pas en général considéré comme un problème majeur à Kelowna.