Étude nationale sur les adultes non représentés accusés devant les cours criminelles provinciales (Partie 2 : rapports des études sur le terrain)

Chapitre 9 : Scarborough, Toronto, Ontario (suite)

9.6 Autres effets sur l'absence de représentation

9.6.1 Effets sur les fonctionnaires de la cour et les autres intervenants

a. Personnel du service d'aide juridique et avocat de service 

Nous avons mentionné précédemment que certaines personnes interrogées clés ont laissé entendre que le problème de la représentation à la cour de Scarborough était moins un problème d'absence de représentation mais plutôt un problème de « sous-représentation ».

Par exemple, les personnes interrogées ont fait part de leurs préoccupations au sujet de ce qu'ils ont défini comme étant les limites inhérentes à l'efficacité de l'avocat de service. « Le vrai problème est de savoir si les services fournis par l'avocat de service sont suffisants. » La fonction d'avocat de service était cruciale pour le fonctionnement des tribunaux mais elle n'a jamais complètement été « acceptée » par tout le monde et a dû faire face à de nombreux aux obstacles, notamment :

b. Avocats de pratique privée rémunérés en vertu de certificats d'Aide juridique

Au sujet de la « sous-représentation », plusieurs personnes interrogées ont également mentionné que les limites du système de rémunération engendraient de graves lacunes quant à la qualité de l'assistance juridique fournie par une portion d'avocats de pratique privée et quant à leur disponibilité, notamment :

Manifestement, ces commentaires ne s'appliquaient pas chaque fois que l'accusé était représenté par un avocat de pratique privée rémunéré en vertu d'un certificat d'aide juridique. Toutefois, le fait que certaines personnes interrogées aient relevé ces problèmes justifierait certainement une étude plus approfondie.

c. Procureurs de la Couronne

En général, les procureurs de la Couronne ne parlaient pas avec les accusés non représentés ni ne négociaient de plaidoyers avec eux; ils discutaient des règlements de plaidoyer uniquement en audience publique. Dans de telles situations, il arrivait souvent que l'on demandait à l'avocat de service de prodiguer ses conseils sur-le-champ, et on allait parfois le chercher dans une autre salle. Et les conférences préparatoires au procès des accusés non représentés étaient « impossibles », car elles ne permettaient pas au tribunal de délimiter les problèmes et les procédures en vue du procès. Et lorsque les procès subissaient une ordonnance de renvoi de la part d'un juge préoccupé parce qu'un accusé se présentait à son procès sans avocat, les procureurs de la Couronne éprouvaient bien des difficultés à gérer leur temps efficacement.

Les procureurs de la Couronne étaient aussi préoccupés par le problème de la « sous-représentation », qui « bousculait » les procureurs. Voici quelques-unes une des difficultés soulevées :

d. Juges

Les personnes interrogées ont indiqué que la plupart de juges faisaient « des pieds et des mains » pour protéger les droits des accusés non représentés; « il était très difficile pour le juge de porter plus d'un chapeau, mais ils ne voulaient pas voir quelqu'un plaider dans des causes où la Couronne n'était pas bien préparée en matière de preuve ». Toutefois, certains juges étaient plus consciencieux à s'acquitter de ce rôle que d'autres, qui « pouvaient laisser l'accusé se débrouiller seul ».

La plupart de personnes interrogées s'entendaient pour dire que les procès ou les accusés n'étaient pas représentés duraient plus longtemps que les autres, peut-être même deux fois plus longtemps, « si ce n'était pas dix plus longtemps lorsqu'il fallait un interprète ». Les personnes interrogées qui n'étaient pas de cet avis ont toutefois dit que les accusés non représentés ne savaient pas du tout quelles questions poser et ne pensaient pas à assigner des témoins ni à présenter des arguments importants à leur défense. De plus, de nombreux accusés se faisaient « rabrouer souvent au cours d'un procès et avaient tendance à ne plus vouloir parler lorsque venaient le moment du prononcé de la sentence ». Toutefois, la plupart des personnes interrogées s'accordaient à dire que les procès avec accusés non représentés étaient pénibles pour tout le monde. D'un autre côté, une minorité d'entre eux croyaient qu'à certaines étapes du processus judiciaire, s'adresser directement à l'accusé pouvait s'avérer être plus efficace.

e. Personnel administratif de la cour

Les accusés non représentés demandaient souvent au personnel administratif de la cour de leur expliquer les procédures ou même de leur dire quelle stratégie ils devraient utiliser pour défendre leur cause. Cependant, le personnel de la cour ne pouvait pas prodiguer des conseils juridiques et ils référaient les accusés à l'avocat de service.

De plus, les employ és du tribunal se rendaient compte qu'ils devaient souvent expliquer à un accusé non représenté ce qui venait de lui arriver à la cour. Et des explications particulièrement ardues étaient souvent nécessaires lorsque l'accusé découvrait pour la première fois la signification de cautionnement ou du prononcé de la sentence ou qu'il se rendait compte qu'il devait payer une suramende compensatoire qui représentait une somme considérable puisqu'il n'avait pas beaucoup de ressources financières (c.-à-d. 50 $ par chef pour les déclarations de culpabilité par procédure sommaire et 100 $ par chef pour les déclarations de culpabilité par mise en accusation).

f. Personnel chargé de la sécurité à la cour

Bien qu'ils n'aient pas été fréquents, certains problèmes de sécurité relatifs aux accusés souffrant de troubles mentaux , menaçants plus particulièrement les accusés en détention, sont parfois survenus. Toutefois, de tels problèmes ne touchaient pas uniquement les accusés non représentés.

9.6.2 Effets d'ordre général sur le fonctionnement de la cour

a. Charges de travail à la cour : durée et nature des comparutions individuelles
Durée des comparutions

Dans la plupart des cours criminelles provinciales du Canada, seulement de 4 à 10 pour cent des causes se rendent à l'étape du procès. Par conséquent, la très grande majorité des comparutions ne sont pas associées à un procès et, comme nous l'avons noté précédemment, à Scarborough (comme dans d'autres cours), ces comparutions durent en moyenne de une à deux minutes par cause. Ce qui, en d'autres circonstances, semblerait être une légère augmentation du temps nécessaire pour s'acquitter d'une fonction lors d'une comparution peut donc représenter une importante augmentation de la charge de travail pour le personnel judiciaire, le procureur de la Couronne, l'avocat de l'Aide juridique, l'avocat de la défense, ainsi que le personnel service d'administration de la cour, proportionnellement et dans l'ensemble.

Les données provenant du travail d'observation de la cour indiquent un souci que les accusés non représentés soient conscients des opportunités et avantages associés à la présence d'un avocat et ce souci traduit par une augmentation de la durée de chacune des comparutions.

Dans près du tiers (32 pour cent) des comparutions, un commentaire concernant le mode de représentation a été fait soit par le juge, l'accusé, le procureur de la Couronne ou l'avocat de service. D'ordinaire le juge a demandé aux accusés s'ils avaient un avocat, ce à quoi ils répondaient de différentes manières : ils désiraient s'autoreprésenter, ils avaient fait une demande d'aide juridique qui leur avait été refusée, ils avaient un avocat qui ne pouvait être là et ainsi de suite. Lors de certaines comparutions, l'impatience était palpable, le procureur de la Couronne demandant à l'accusé de fournir une preuve qu'il avait bien fait une demande d'aide juridique ou le juge déclarerait que le procès débuterait lors de la prochaine comparution, que l'accusé soit représenté ou non.

Les personnes interrogées pensaient toutes que certains processus duraient plus longtemps et d'autres moins longtemps lorsque les accusés n'étaient  pas représentés. Ceux-ci pourraient « s'arrêter à  des détails inutiles » alors qu'un avocat irait droit au but, mais ils pourraient par contre omettre de soulever certaines questions, que ce soit par ignorance, à cause du problème de la langue ou parce qu'ils étaient anxieux ou intimidés.

Les personnes interrogées estimaient que les procès avec accusés non représentés étaient plus longs. Il disaient que les accusés, à l'étape du procès, ralentissaient les procédures en :

Il ne faut pas manquer de prendre note que Scarborough a instauré la pratique de la conférence préparatoire au procès - rencontre entre les parties et le juge dans le cabinet ou la bibliothèque du juge pour faire un meilleur usage du temps de la cour et des parties lors du procès. Il n'y a pas de conférence préparatoire pour les causes dont l'accusé n'est pas représenté, bien qu'une forme plus condensée soit tenue en audience publique.

La plupart des personnes interrogées semblaient unanimes à déclarer que les accusés non représentés ralentissaient le processus judiciaire et contribuaient aux retards à traiter des causes parce que, à cause égale, ils devraient comparaître un plus grand nombre de fois. Une personne interrogée a déclaré que trois-quarts des accusés trouvaient un avocat au cours d'un mois mais que les autres « se moquaient du système ».

En fonction des comparutions avant procès

Dans le but de produire un dossier du travail d'observation de la cour, l'observateur s'est assis dans les salles d'audience lors des premières comparutions et des procès dont la date a été fixée, et a noté le temps accordé pour chacune des causes/comparutions. Les résultats permettaient de voir très clairement si les comparutions des accusés qui s'autoreprésentaient (dans les comparutions avant procès) étaient effectivement plus longues ou plus courtes que celles des accusés représentés par un avocat.

Tableau SC-11. Causes/comparutions : Répartition de la durée (en secondes), par type de cause/comparution, par mode de représentation à Scarborough
Comparution à laquelle le plaidoyer a été inscrit Durée des 25e/ 50e/75e centiles des causes/ comparutions par mode de représentation Tous les modes de représentation
Auto-représentation Avocat de service Avocat de service pour un avocat de pratique privée Avocat de pratique privée
Toutes les comparutions 25e = 60
50e = 90
75e =120
(n= 77)
60
120
240
(n=123)
60
120
300
(n=52)
60
120
240
(n=208)
60
120
180
(n=473)

Source : Dossier du travail d'observation de la cour
*** Moins de dix causes/comparutions

Comme le démontre le tableau SC-11, dans les cours de première comparution/mise en accusation/procès à date fixe - dans l'ensemble, en utilisant un cas type ou la médiane comme point de comparaison - les comparutions semblaient être plus courtes lorsque l'accusé s'autoreprésentait (médiane de la durée de comparution = 90 secondes) et plus longues dans les causes avec l'avocat de service, l'avocat de service qui remplaçait un avocat de pratique privée ou par un avocat de pratique privée (dont la médiane était de 120 secondes). On observait des résultats semblables si on utilisait le 75e centile comme point de comparaison, bien que cette mesure identifiait les comparutions dans lesquelles l'accusé était représenté par l'avocat de service remplaçant un avocat de pratique privée comme étant plus longues que celles avec l'avocat de service ou un avocat de pratique privée.[84]

D'un point de vue strictement financier pour les cours, on pourrait penser qu'il est  plus avantageux que les accusés ne soient pas représentés, car les causes sont conclues plus rapidement que celles avec l'avocat de service. Cependant, du point de vue de l'accès à la justice, il y a lieu de s'inquiéter lorsqu'un accusé n'est pas représenté car on consacre moins de temps à traiter de ses problèmes. L'une des personnes interrogées clés a laissé entendre que la cause d'un accusé qui n'est pas représenté durait moins longtemps parce que celui-ci n'était ni informé, ni préparé et qu'on ne prenait pas le temps de lui parler.

Un autre facteur qui augmenterait la durée de temps consacré à une cause inscrite au rôle serait le processus qui consisterait à « laisser en suspens » une cause pour y revenir plus tard dans la journée afin d'en terminer l'étude. Dans les faits, l'observateur de la cour a relevé que 12 pour cent des causes étaient laissées en suspens dont le pourcentage le plus élevé revenait aux causes représentées par l'avocat de service (16 pour cent). Sur 61 causes laissées en suspens, onze (18 pour cent) l'ont été parce l'avocat ne s'était pas présenté (c.-à-d. les causes dans lesquelles l'accusé était représenté par l'avocat de service en remplacement d'un avocat de pratique privée, ou celles avec un avocat de pratique privée). Toutefois, la raison susceptible d'être invoquée le plus souvent pour laisser une cause en suspens était le transfert de la cause à un autre tribunal cette journée-là (69 pour cent dans l'ensemble et 91 pour cent des suspensions pour les causes avec accusés qui s'autoreprésentaient).

Il faut toutefois noter que conformément aux personnes interrogées et au travail d'observation de la cour, les juges de paix des tribunaux des cautionnements étaient parfois réticents à suspendre une cause afin de permettre à l'avocat de service de lire les détails, de s'entretenir avec l'accusé ou le procureur de la Couronne ou de communiquer avec la personne qui paie la caution. Vu que de tels refus mèneraient à faire perdre du temps et que l'accusé devrait être ramené en prison (puis de nouveau conduit au tribunal pour la prochaine comparution), il serait important que l'accusé ait un avocat qui s'assure de régler toutes les questions comme celles de la caution.

Événements survenant lors des comparutions individuelles devant la cour

Les personnes interrogées ont déclaré que les comparutions sans avocat étaient souvent une perte de temps pour le tribunal, et comme noté ci-dessous, les accusés non représentés comparaissaient davantage que les autres.

L'information recueillie lors du travail d'observation de la cour a aussi permis de savoir combien de comparutions étaient « productives » dans le sens qu'elles aboutissaient à un (ou plus) des trois types de décisions, c'est-à-dire une décision (ou à tout le moins une prise en considération) quant  à un cautionnement, une défense ou un choix de défense. Le tableau SC-12 présente une répartition des événements (ou absence d'événement) à la cour en fonction du mode de représentation lors de la dernière comparution. Les colonnes de gauche présentent les données concernant les comparutions « intérimaires » (c.-à-d. non finales). Les colonnes de droite présentent les données concernant les dernières comparutions.[85]

Le tableau permet de constater que dans l'ensemble, les comparutions intérimaires, étaient moins susceptibles de ne pas donner lieu à un cautionnement, un choix de défense ou à une inscription de plaidoyer (voir colonne 2 - pas de décision) lorsque l'accusé était représenté par un avocat de pratique privée (93 pour cent), et plus susceptible d'y donner lieu lorsque l'accusé n'était pas représenté (98 pour cent). Toutefois, quel que soit le mode de représentation, la proportion des comparutions où aucune décision n'était prise au sujet du cautionnement, du plaidoyer ou du choix de défense était très élevée (93 pour cent dans l'ensemble). Quoi que considérable, cette proportion était un peu moins élevée (88 pour cent) pour les causes avec avocat de service, particulièrement en ce qui avait trait à leur rôle au cours des enquêtes pour cautionnement.

Tableau SC-12.  Données tirées du travail d'observation  la cour : répartition du pourcentage des causes/ comparutions : décision rendue, par mode de représentation et étape de la cause (comparution intermédiaire ou dernière) à Scarborough

Le nombre des dernières comparutions (colonne de droite du tableau SC-12) observées était peu élevé. Les données pertinentes relatives à cette analyse étaient insuffisantes: 33 comparutions sur un nombre total de 480.

b. Charges de travail : nombre de comparutions par cause

La plupart des personnes interrogées semblaient unanimes à déclarer que les accusés non représentés ralentissaient le processus judiciaire et contribuaient aux retards à traiter les causes parce que, à cause égale, ils devaient comparaître un plus grand nombre de fois. Une personne interrogée a déclaré que trois-quarts de tous les accusés se trouveraient un avocat en un mois et que l'autre quart se « se moqueraient du système ». Les personnes interrogées ont laissé entendre que les comparutions sans avocat seraient souvent une perte de temps pour la cour, et que comme mentionné précédemment, les accusés non représentés comparaissaient davantage que les autres.

Motifs de renvoi lors des premières comparutions

Le dossier du travail d'observation de la cour permettait, grâce aux données, de commencer à explorer au moins six motifs de renvoi, et les résultats ont démontré que dans une grande proportion (19 pour cent), les motifs invoqués pour se faire accorder un renvoi étaient liés à l'obtention des services d'un avocat.[86] Et plus précisément : pour obtenir un certificat d'Aide juridique (2 pour cent), pour trouver un avocat (8 pour cent), pour vérifier que l'accusé ait bien un avocat (3 pour cent), pour reporter à une date ultérieure où un avocat qui était absent pourrait se présenter (6 pour cent).

Si l'on devait transposer ces résultats à un plus grand nombre de causes/comparutions, ils indiqueraient que les renvois dans le but d'obtenir une aide juridique constituent une importante source  de délais.

Comparutions avant l'inscription d'un plaidoyer

Un deuxième indicateur direct des surcharges de travail provoquées par ces causes (et des ressources financières nécessaires pour y faire face) est le nombre de comparutions requises avant de conclure une cause.

Le tableau SC-13 présente d'abord la comparution à laquelle un plaidoyer a été inscrit pour les accusés en fonction du mode de représentation.

Les données laissent supposer qu'en général, les causes avec un accusé non représenté requièrent un plus grand nombre de comparutions avant l'inscription d'un plaidoyer que les causes représentées par l'avocat de service, mais que, sauf dans le cas des causes sans fin, elles ne requièrent pas plus de comparutions que les causes avec un avocat de pratique privée. De surcroît :

Tableau SC-13. Causes pour lesquelles un plaidoyer a été inscrit : Répartition de la comparution à laquelle le plaidoyer a été inscrit, par mode de représentation lors de la comparution pour plaidoyer à Scarborough
Comparution à laquelle le plaidoyer a été inscrit Mode de représentation Tous les modes de représentation
Auto-représentation Avocat de service Avocat de pratique privée
25e centile 4 1 4 3
Médiane 7 2 7 6
75e centile 13 4 10 9
95e centile S/O 16 17 16
Total des causes 35 61 160 260

Note :
* Si un plaidoyer a été inscrit à plus d'une comparution, c'est la  comparution à laquelle un plaidoyer a été inscrit qui est présentée..

Nombre total de comparutions avant la décision

Le tableau SC-14 présente le nombre total de comparution pour une cause, en fonction du mode de représentation lors de la dernière comparution. Les données révèlent que les causes dans lesquelles un accusé s'autoreprésentait  requéraient, en général, plus de comparutions en cour que celles représentées par l'avocat de service, mais que, sauf dans le cas des causes sans fin, elles ne requéraient pas plus de comparutions que les causes représentées par un avocat de pratique privée. Plus particulièrement :

Tableau SC-14. Causes réglées : Répartition du nombre de comparutions d'une cause, par mode de représentation lors de la dernière comparution à Scarborough
Nombre de comparutions Mode de représentation Tous les modes de représentation
Auto-représentation Avocat de service Avocat de prati-que privée
25e centile 3 2 4 3
Médiane 6 3 7 6
75e centile 11 5 10 9
95e centile 28 10 16 14
Maximum 30 17 25 30
Total des causes 76 105 285 471

Note:
Source : Dossierr des causes réglées

c. Durée des causes jusqu'à leur règlement

L'échantillon des causes réglées a aussi fourni de l'information sur le temps écoulé entre la première et la dernière comparution. Cette information est importante du point de vue d'un processus équitable. Cependant, cette perspective nous amène à formuler deux hypothèses : premièrement, « une justice reportée est une justice niée » et, deuxièmement, « une justice hâtée est une justice piétinée ».[87]La première préoccupation est pertinente pour ceux qui pensent que les retards dans l'obtention d'une représentation juridique ont une incidence négative sur l'impartialité du processus de la cour et sur le résultat final. La deuxième préoccupation est particulièrement pertinente pour ceux qui s'inquiètent du fait que les accusés non représentés puissent plaider coupable rapidement « pour en finir » ou parce qu'ils ne sont pas au courant des défenses juridiques existantes.

Comme le montre le tableau SC-15 :
Tableau SC-15. Causes réglées : Répartition du temps écoulé (en semaines) entre la première comparution et la dernière comparution, par mode de représentation lors de la dernière comparution à Scarborough
  Temps écoulé (en semaines) entre la première et la dernière comparution, par mode de représentation Tous les modes de représentation
Auto-repré-sentation Avocat de service Avocat de pratiqueprivée
25e centile 13 1 10 6
Médiane 24 5 24 20
75e centile 39 14 42 37
95e centile 78 52 75 68
Maximum 84 66 224 224
Total des causes 76 105 286 471