La consommation de drogues et la perpétration d'infractions
Q8. Le taux d'infractions en matière de drogues déclaré par la police a-t-il changé au cours des 20 dernières années?
Entre 1980 et 2000, le taux d'infractions en matière de drogues a diminué de 5,6 % puisqu'il est passé de 303 infractions pour 100 000 habitants en 1980 à 286 infractions en 2000. Toutefois, le taux actuel est 9 % plus élevé que celui de 1999.
Diminution régulière au fil des ans
Malgré une augmentation de 44 % depuis 1993, il y a eu une baisse régulière du taux d'infractions en matière de drogues entre 1978 et 2000, ce taux étant tombé de 303 infractions pour 100 000 habitants en 1980 à 198 infractions pour 100 000 habitants en 1993.
La diminution du taux d'infractions de possession détermine la tendance
Le taux de possession de drogues s'est répercuté sur le taux global d'infractions en matière de drogues. Entre 1980 et 2000, le taux de possession a diminué de 25 %. Il a baissé de 35 % en 1983 et a continué à diminuer pour atteindre le taux plancher de 115 infractions pour 100 000 habitants en 1991. Toutefois, depuis 1991, il a augmenté de 55 % pour atteindre 178 infractions de possession de drogues pour 100 000 habitants.
La tendance des 20 dernières années a été légèrement différente pour les infractions de trafic de drogues. Entre 1980 et 2000, on a en effet constaté un accroissement de 19 %. Toutefois, les fluctuations n'ont pas été aussi marquées que pour les infractions de possession de drogues (le nombre d'infractions est passé de 59 à 79 entre 1980 et 1989). Il y a eu une légère baisse depuis 1991 puisque le nombre d'infractions est tombé entre 1991 et 2000 de 78 à 70 pour 100 000 habitants.
Pour les autres infractions en matière de drogues (importation et culture), le taux a augmenté de façon continue au cours des 20 dernières années, passant de cinq infractions pour 100 000 habitants en 1980 à 38 en 2000.
Source: Programme de la déclaration uniforme de la criminalité, Centre canadien de la statistique juridique.
La diminution des taux d'infractions avec violence et contre les biens s'accompagne d'une augmentation des taux d'infractions en matière de drogues
Une analyse de corrélation a été effectuée pour déterminer l'influence d'autres types d'infractions sur la tendance générale quant aux infractions en matière de drogues. Les résultats obtenus étaient statistiquement significatifs, c'est-à-dire qu'il y avait une corrélation négative entre les déclarations par la police d'infractions avec violence et contre les biens et leurs déclarations d'infractions en matière de drogues : les taux d'infractions en matière de drogues augmentent lorsque les taux d'infractions avec violence diminuent et vice versa. Le coefficient de corrélation était de -0,49697, sur un maximum de 1,0. Plus précisément, entre 1980 et 2000, les taux d'infractions avec violence ont augmenté lentement en passant de 636 pour 100 000 habitants à un sommet de 1 084 pour 100 000 habitants en 1992, pour ensuite diminuer régulièrement et atteindre l'an passé le taux de 982 pour 100 000 habitants. Au cours de la même période, les taux d'infractions en matière de drogues sont tombés de 303 infractions pour 100 000 habitants à 198 pour 100 000 habitants en 1993, pour ensuite augmenter sensiblement et atteindre 286 infractions en matière de drogues pour 100 000 habitants pour l'année 2000.
Source : Programme de la déclaration uniforme de la criminalité, Centre canadien de la statistique juridique.
Il y avait aussi une corrélation négative entre les taux d'infractions contre les biens et le taux d'infractions en matière de drogues au cours de la même période. Le coefficient de corrélation était de -0,32601 sur un maximum de 1,0. Plus précisément, les taux d'infractions contre les biens sont passés de 5 444 pour 100 000 habitants en 1980 à un sommet de 6 160 infractions pour 100 000 habitants en 1991, pour ensuite tomber à 4 070 infractions pour 100 000 habitants en 2000.
Source : Programme de la déclaration uniforme de la criminalité, Centre canadien de la statistique juridique.
Les taux d'infractions en matière de cannabis suivent la tendance générale
Comme on peut le voir dans la figure ci-dessous, le taux d'infractions en matière de cannabis a influé sur le taux global d'infractions en matière de drogues. Ce taux était 19 % plus bas en 2000 qu'en 1980. Il a diminué de façon marquée entre 1980 et 1983 (-35 %) et a continué sa baisse pour tomber à 119 infractions pour 100 000 habitants en 1991. Toutefois, depuis 1991, il a augmenté considérablement pour atteindre 215 infractions de possession de drogues pour 100 000 habitants en 2000 (+81 %).
Source : Programme de la déclaration uniforme de la criminalité, Centre canadien de la statistique juridique.
En ce qui concerne les autres types de drogues, les tendances étaient semblables pour la cocaïne et les autres drogues, puisqu'il y a eu augmentation considérable entre 1980 et 1989 (le taux d'infractions en matière de cocaïne était, en 1989, près de huit fois plus élevé qu'en 1980; pour les autres drogues, le taux était le triple), pour ensuite diminuer lentement jusqu'en 2000. Toutefois, le taux signalé en 2000 était six fois plus élevé qu'en 1980 pour la cocaïne et près de trois fois plus élevé pour les autres drogues.
Pour l'héroïne, les taux sont demeurés passablement stables au cours de la même période, tandis que les infractions en matière de drogues contrôlées/à usage restreint ont diminué de 95 %, tombant de 19 pour 100 000 habitants en 1980 à 1 pour 100 000 habitants en 2000.
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