Les problèmes juridiques de la vie quotidienne
La nature, l'étendue et les conséquences des problèmes justiciables vécus par les Canadiens

Chapitre III : Le risque de besoins non comblés et l'incidence des problèmes justiciables (suite)

Répartition géographique des problèmes justiciables

Différences entre les provinces. Dans l'ensemble, 44,6 % de la population a été confrontée à au moins un problème justiciable, et ces personnes ont été aux prises avec en moyenne 2,9 problèmes au cours de la période de référence de trois ans. La figure 1 montre le pourcentage de répondants, dans chaque province, qui ont signalé au moins un problème justiciable[32]. C'est au Québec que l'incidence des problèmes signalés est la plus basse : 37,1 % des répondants de cette province ont dit avoir été confrontés à au moins un problème.

Figure 1 : Pourcentage de personnes ayant signalé au moins un problème

Figure 1 : Pourcentage de personnes ayant signalé au moins un problème

[Description]

De manière générale, il y a une différence Est-Ouest, les pourcentages étant plus bas dans les provinces de l'Est et plus élevés dans les provinces de l'Ouest.

Le nombre moyen de problèmes signalés par les répondants dans la figure 2[33] illustre la même tendance générale. Cette figure indique que ce sont les répondants de Terre-Neuve-et-Labrador qui ont signalé le moins de problèmes justiciables, suivis de près par les répondants du Québec.

Figure 2 : Nombre moyen de problèmes

Figure 2 : Nombre moyen de problèmes

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La même différence Est-Ouest existe en ce qui concerne le nombre moyen de problèmes que dans le cas du pourcentage de personnes ayant signalé au moins un problème. Le nombre moyen de problèmes est plus élevé en Ontario, dans les Prairies et en Colombie-Britannique et plus faible dans les quatre provinces de l'Atlantique. Ce nombre est relativement bas au Québec par rapport au reste du pays.

Différences entre les provinces selon le type de problèmes

Les pourcentages de répondants de chaque province qui ont signalé au moins un problème dans chacune des 15 catégories de problèmes ont été classés de faible à élevé. Les 10 provinces sont classées à partir de celle où le pourcentage de répondants ayant signalé au moins un problème appartenant à la catégorie est le plus bas (1) à celle où ce pourcentage est le plus élevé (10). Le tableau 9 résume le classement des provinces en fonction du pourcentage de répondants ayant signalé au moins un problème dans chacune des 15 catégories de problèmes.

Le Québec figure au cinquième rang ou à un rang inférieur dans 12 des 15 catégories de problèmes. Les répondants du Québec ont signalé le plus faible pourcentage de problèmes dans six catégories : l'emploi, l'endettement, les pensions d'invalidité, l'éclatementde la famille, les autres problèmes familiaux, les testaments et mandats, et l'hospitalisation et le congé de l'hôpital. Le Québec n'occupe un rang plus élevé que le sixième qu'à l'égard des problèmes de logement, où il se trouve en huitième place parmi les provinces.

Tableau 9. Classement des provinces en fonction de l'incidence des problèmes justiciables (pourcentage de répondants ayant signalé au moins un problème), par type de problème
Province
Type de problème T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.
Consommation 5 1 4 2 3 7 9 10 8 6
Emploi 2 4 3 5 1 7 9 7 6 10
Endettement 2 7 6 3 1 5 4 10 9 8
Services sociaux 1 -- 6 5 2 4 3 9 8 7
Pensions d'invalidité 3 -- 2 6 1 9 7 8 5 4
Logement 1 2 5 4 8 7 -- 9 3 6
Discrimination 1 2 4 5 3 9 6 10 7 8
Intervention policière 1 3 7 2 5 9 6 4 10 8
Éclatement de la famille 3 7 2 6 1 4 9 10 8 5
Autres problèmes familiaux 1 3 4 7 2 5 10 6 8 9
Testaments et mandats 2 3 4 7 1 6 10 5 8 9
Blessures corporelles 3 2 6 1 2 7 10 5 6 9
Hospitalisation 8 3 4 1 2 7 10 5 6 9
Immigration 4 7 9 3 1 8 6 -- 2 5
Menace de poursuites judiciaires 1 2 10 3 4 8 6 7 2 5

Terre-Neuve-et-Labrador se trouve également au cinquième rang ou à un rang inférieur dans 12 catégories de problèmes. Comme le Québec, cette province a le plus faible pourcentage de problèmes signalés dans six catégories : aide sociale, logement, discrimination, intervention policière, autres problèmes familiaux et immigration. Elle est au huitième rang pour les problèmes liés à l'hospitalisation et au congé de l'hôpital.

L'Île-du-Prince-Édouard est au deuxième rang dans deux catégories de problèmes : les prestations d'invalidité et l'éclatement de la famille. Par ailleurs, les répondants de cette province ont signalé un nombre relativement élevé de problèmes liés à l'endettement, à l'aide sociale, à l'intervention policière et à l'immigration en comparaison avec ceux des autres provinces.

La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick occupent au plus le cinquième rang dans neuf catégories de problèmes et un rang supérieur dans les six autres catégories. C'est au Nouveau-Brunswick que le pourcentage de problèmes concernant les blessures corporelles et l'hospitalisation et le congé de l'hôpital sont les plus faibles, alors que, dans d'autres cas comme les problèmes familiaux et les testaments et mandats, les pourcentages sont élevés en comparaison. La Nouvelle-Écosse est au deuxième rang pour ce qui est des problèmes liés aux pensions d'invalidité et à l'éclatement de la famille et au troisième pour ce qui est des problèmes d'emploi. Les pourcentages sont cependant relativement élevés pour ce qui est de l'endettement, de l'aide sociale, de l'intervention policière et des blessures corporelles.

Les problèmes d'endettement et de blessures corporelles ainsi que les problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes familiaux sont relativement fréquents en Ontario par rapport aux autres problèmes. Les répondants de cette province ont signalé relativement souvent des problèmes concernant la consommation, l'emploi, les pensions d'invalidité, l'intervention policière et la discrimination.

Les problèmes les moins fréquents signalés au Manitoba concernent l'aide sociale (troisième rang) et l'endettement (quatrième rang). La province occupe le neuvième ou le dixième rang pour ce qui est de la fréquence des problèmes concernant la consommation, l'emploi, l'éclatement de la famille, les testaments et mandats et les blessures corporelles.

En Saskatchewan, les types de problèmes les moins fréquents concernaient l'intervention policière - la province occupe le quatrième rang - ainsi que les testaments et mandats et l'hospitalisation et le congé de l'hôpital - la province est au cinquième rang. Les problèmes les plus fréquents qui sont été signalés par les répondants de la Saskatchewan avaient trait à la consommation, à l'endettement, à l'éclatement de la famille et à la discrimination - la province occupe au moins le dixième rang dans ces cas. Suivent de très près les problèmes de logement, pour lesquels la province occupe le neuvième rang sur dix.

Les problèmes mentionnés le moins souvent en Alberta concernaient le logement, pour lequel la province est au troisième rang de toutes les provinces, et l'immigration - au deuxième rang. C'est en Alberta que les problèmes concernant l'intervention policière, les blessures corporelles et l'endettement ont été les plus fréquents, la province occupant dans ces cas le neuvième ou le dixième rang.

Finalement, la Colombie-Britannique occupe le quatrième rang pour ce qui est des problèmes concernant les pensions d'invalidité et le cinquième pour ce qui est des problèmes liés à l'éclatement de la famille et des problèmes d'immigration. Ce sont là les problèmes les moins souvent signalés par les répondants. Les problèmes les plus souvent signalés appartenaient aux catégories suivantes : l'emploi - la province occupe le dixième rang dans cette catégorie - ainsi que les testaments et mandats, l'hospitalisation et le congé de l'hôpital et les autres problèmes familiaux, pour lesquels la province est au neuvième rang.

Différences en fonction de la taille de la collectivité

La taille de la collectivité a été un facteur important dans le cas de deux problèmes seulement, le logement et l'intervention policière. Dans les deux cas, il existe un rapport linéaire statistiquement significatif, quoique faible, entre la taille de la collectivité et l'incidence des problèmes. Plus la collectivité est grande - de moins de 500 000 à plus de 1 000 000 d'habitants - plus le nombre de répondants ayant fait état d'un problème concernant le logement[34] et l'intervention policière[35] est élevé.

Répartition démographique des problèmes justiciables

Âge
Certains types de problèmes sont liés à l'âge car ils touchent surtout les jeunes. Les problèmes concernant l'emploi[36], l'endettement[37], l'aide sociale[38], les prestations d'invalidité[39], le logement[40], l'immigration[41], la discrimination[42], l'intervention policière[43] et les blessures corporelles [44] ont surtout été signalés par des personnes âgées de 18 à 29 ans. Venaient ensuite, sauf dans le cas des prestations d'invalidité, le groupe des 30 à 44 ans. Les personnes ayant le plus souvent fait état d'un problème concernant les prestations d'invalidité étaient âgées de 45 à 64 ans et non de 30 à 44 ans. Les problèmes de consommation ont touché davantage les répondants âgés de 30 à 44 ans et, ensuite, le groupe des 18 à 29 ans. Le cas des problèmes concernant les testaments et les mandats est unique en ce sens que les personnes qui ont mentionné le souvent avoir été confrontés à un problème de ce type avaient entre 45 et 64 ans.
Sexe
Le sexe était moins lié à l'incidence des problèmes que l'âge. Les hommes étaient légèrement plus nombreux à signaler des problèmes concernant l'endettement et la menace de poursuites judiciaires. Ils étaient deux fois aussi nombreux que les femmes à faire état d'un problème concernant l'intervention policière. Le sexe étant une variable binaire, le rapport avec la mention d'un problème appartenant à l'une ou l'autre des catégories (également une variable binaire oui-non) peut être considéré comme un ratio d'incidence approché. Les hommes étaient 1,2 fois plus nombreux que les femmes à avoir éprouvé des problèmes d'endettement[45] et 2,3 fois plus nombreux à avoir déclaré des problèmes concernant l'intervention policière[46]. Par ailleurs, les femmes étaient légèrement plus nombreuses que les hommes à signaler des problèmes familiaux (éclatement de la famille et autres problèmes). De plus, elles étaient 1,4 fois plus nombreuses que les hommes à avoir connu un problème lié à l'éclatement de la famille[47] et 1,5 fois, un problème appartenant à la catégorie des autres problèmes familiaux[48].
Langue
Les problèmes signalés par les répondants dont la langue maternelle est l'anglais (la langue de l'entrevue) étaient plus nombreux dans 11 des 15 catégories de problèmes. Les anglophones étaient 1,4 fois plus nombreux que les francophones à avoir éprouvé un problème concernant la consommation[49] et 1,7 fois, un problème concernant l'emploi[50]. Le même phénomène a été constaté au regard de l'endettement : 2,3 fois[51]; de l'aide sociale : 2,9 fois[52]; des prestations d'invalidité : 9,3 fois[53]; de l'immigration : 11,3 fois[54]; des pensions d'invalidité : 1,9 fois[55]; de l'hospitalisation et du congé de l'hôpital : 2,9 fois[56]; des testaments et mandats : 3,1 fois[57]; de l'éclatement de la famille : 2,4 fois[58]; des autres problèmes familiaux : 3,6 fois[59]. Par ailleurs, les anglophones étaient 3,6 fois plus nombreux que les francophones à avoir connu au moins un problème. Ces données confirment l'incidence générale plus faible des problèmes signalés au Québec dont il a été question précédemment.
État matrimonial et situation de famille
Les répondants n'ayant pas d'enfant ont connu le moins de problèmes. En effet, les répondants célibataires, séparés, veufs et divorcés sans enfant et les couples sans enfant ont rencontré moins de problèmes que les autres répondants avec enfants dans chacune des catégories de problèmes. Les couples avec enfants ont été confrontés à des problèmes de consommation 1,4 fois plus souvent que les autres répondants[60], à des problèmes concernant l'emploi 1,5 fois plus souvent[61] et à des problèmes concernant l'endettement 1,4 fois plus souvent[62]. Les couples avec enfants ont éprouvé des problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes familiaux 1,5 fois plus souvent[63] et des problèmes relatifs à la menace de poursuites judiciaires 1,8 fois plus souvent[64]. Ce sont les répondants célibataires, veufs, séparés ou divorcés avec enfants qui ont signalé des problèmes dans le plus grand nombre de catégories. Ces répondants étaient 1,7 fois plus nombreux que les autres à mentionner des problèmes de consommation[65] et d'emploi[66], 2,0 fois plus nombreux dans le cas des problèmes d'endettement[67], 2,5 fois dans le cas des problèmes de logement[68], 2,0 fois en ce qui concerne les problèmes de discrimination[69], 3,2 fois dans le cas de l'intervention policière[70] ou de la menace de poursuites judiciaires[71]. Évidemment, les personnes seules mais avec enfants étaient beaucoup plus nombreuses que les autres à avoir eu des problèmes relevant du droit familial : 10,8 fois plus nombreuses pour ce qui des problèmes concernant l'éclatement de la famille[72] et 10,0 fois dans le cas des autres problèmes familiaux[73].
Scolarité
Les répondants ayant au moins un diplôme d'études secondaires et une formation postsecondaire étaient plus nombreux que les autres à signaler des problèmes justiciables concernant l'endettement, l'intervention de la police, les testaments et mandats, l'éclatement de la famille et les autres problèmes familiaux[74]. Les répondants ayant atteint un niveau de scolarité intermédiaire étaient 2,6 fois plus nombreux que les autres à faire état de problèmes liés à l'intervention policière[75] et de problèmes familiaux : 1,5 fois plus dans le cas des problèmes liés à l'éclatement de la famille[76] et 1,8 fois plus dans le cas des autres problèmes familiaux[77].

Les répondants ayant fait des études universitaires étaient légèrement plus nombreux que les autres à avoir connu trois types de problèmes. Ils étaient 1,2 fois plus nombreux à avoir eu des problèmes en matière de consommation[78], 1,4 fois plus nombreux à signaler des problèmes concernant une forme ou l'autre de discrimination[79] et 1,6 fois plus nombreux à avoir eu des problèmes liés aux testaments et aux mandats[80]. Par contre, ces répondants étaient moins nombreux que ceux moins instruits à avoir eu des problèmes liés à l'intervention policière et aux prestations d'invalidité. Les répondants les plus instruits étaient seulement 0,28 fois aussi nombreux que tous les autres à avoir connu des problèmes concernant les prestations d'invalidité[81] et seulement 0,47 fois aussi nombreux que les autres répondants moins instruits à avoir eu des problèmes liés à l'intervention policière[82].

Les répondants n'ayant pas fait d'études secondaires étaient les moins nombreux à faire état de problèmes dans toutes les catégories de problèmes pour lesquelles des résultats statistiquement significatifs ont été obtenus. Ces répondants étaient seulement 0,55 fois aussi nombreux que les autres à signaler des problèmes concernant la consommation[83], 0,57 fois, des problèmes concernant l'emploi[84], 0,65 fois, des problèmes concernant l'endettement[85] et 0,43 fois, des problèmes liés à l'intervention policière[86]. On pourrait s'attendre à ce que les répondants moins instruits soient aux prises avec ce genre de problèmes. À la lumière de l'abondante documentation faisant état des problèmes éprouvés en matière de consommation par les personnes à faible revenu[87], ces chiffres pourraient indiquer que ces personnes ne signalent pas tous leurs problèmes au lieu de donner une idée exacte de l'incidence relative.
Situation en matière d'emploi
Les répondants sans emploi ont été plus nombreux à signaler des problèmes dans plusieurs catégories. Comme on pourrait s'y attendre, les trois types de problèmes que ces personnes sont les plus nombreuses à rencontrer par rapport aux répondants qui ont un emploi sont liés, par ordre d'importance, à l'emploi, à l'endettement et à la consommation. Ils sont cependant plus nombreux que les personnes qui ont un emploi ou les personnes se trouvant dans une autre situation - les personnes retraitées ou celles qui restent à la maison, par exemple - à avoir connu des problèmes concernant l'invalidité, le logement, la menace de poursuites judiciaires, l'éclatement de la famille et les autres problèmes familiaux. Les répondants qui avaient un emploi au moment de l'enquête étaient plus nombreux à signaler des problèmes concernant les testaments et les mandats.
Travail atypique
Les recherches sur la population active laissent entendre qu'une partie de plus en plus grande des travailleurs occupent des emplois à temps partiel, mènent une activité indépendante peu rentable ou ont un emploi temporaire sans sécurité à long terme. Ce phénomène est différent de la situation qui existait dans les années 1950 et 1960, alors que la plupart des travailleurs étaient syndiqués et avaient des emplois permanents à temps plein[88]. Cette différence est significative parce qu'elle dénote un changement structurel durable de la main-d'œuvre qui entraîne une plus grande vulnérabilité pour les travailleurs qui ont des emplois non conventionnels. Ces travailleurs ont été plus nombreux à signaler quatre types de problèmes : blessures corporelles, endettement, pensions d'invalidité et aide sociale. Ce résultat est peut-être attribuable à la plus grande vulnérabilité associée au travail atypique et a des répercussions importantes au regard des futures demandes d'assistance concernant des problèmes juridiques.
Revenu
Il existe une relation statistiquement significative, mais faible, entre le niveau de revenu et plusieurs catégories de problèmes. Comme il fallait s'y attendre,les personnes ayant un faible revenu sont plus susceptibles de signaler des problèmes touchant les services sociaux, les prestations d'invalidité, l'endettement et le logement. Les personnes ayant le revenu annuel le plus bas - moins de 25 000 $ - sont 1,4 fois plus nombreuses que les autres répondants à avoir eu un problème concernant l'endettement, 2,9 fois, un problème en matière de logement, 3,7 fois, un problème concernant les prestations d'invalidité et 5 fois, un problème lié aux services sociaux. Elles sont également plus nombreuses à signaler des problèmes concernant les conditions d'hospitalisation et de congé de l'hôpital, la discrimination et l'éclatement de la famille. Par ailleurs, les répondants ayant un revenu entre 45 000 $ et 64 000 $ sont plus nombreux à signaler des problèmes liés à l'emploi que les autres répondants. Les répondants dont le revenu est le plus élevé - 85 000 $ ou plus - étaient plus nombreux que les autres à avoir eu des problèmes en matière de consommation et des problèmes concernant les testaments et les mandats.

Problèmes justiciables et groupes vulnérables

Problèmes justiciables et risque que les besoins ne soient pas comblés
Les membres de certains groupes sociaux qui se trouvent dans une situation difficile et qui ont peu de chances de l'améliorer sont plus nombreux à signaler des problèmes et, par conséquent, à avoir besoin d'aide.
Statut d'Indien déclaré par le répondant
Les Autochtones font partie des personnes qui touchent les revenus les plus bas au Canada. Ce fait ressort des résultats de la présente recherche, qui démontrent que les Autochtones sont plus nombreux à signaler des problèmes appartenant à 10 des 15 catégories de problèmes. Ainsi, ils sont 3,6 fois plus nombreux que les non-Autochtones à avoir signalé un problème en matière d'aide sociale[89], 3,3 fois, un problème de discrimination[90] et 3,2 fois, un problème concernant les prestations d'invalidité[91]. Ces problèmes sont suivis de près par l'intervention policière, un problème que les Autochtones sont 2,9 fois plus nombreux à avoir signalé[92], les problèmes appartenant à la catégorie des autres problèmes familiaux (2,9 fois)[93] et les problèmes liés à l'éclatement de la famille (2,1 fois), au logement (2 fois)[94] et à l'emploi (1,9 fois)[95]. Finalement, ils sont 1,8 fois plus nombreux que les non-Autochtones à avoir fait état d'un problème concernant l'endettement (1,8 fois)[96].
Lieu de naissance
Les répondants nés à l'étranger sont plus nombreux à signaler des problèmes dans trois catégories. Le problème principal est l'immigration, que les répondants nés à l'étranger sont 2,9 fois plus nombreux que tous les autres à mentionner[97]. Ces personnes sont aussi 1,9 plus nombreuses que toutes les autres à faire état d'un problème lié à la discrimination[98].
Minorités visibles
Les répondants qui ont dit appartenir à une minorité visible étaient relativement plus susceptibles de signaler des problèmes justiciables dans 10 des 15 catégories de problèmes. Les membres des minorités visibles sont 3,6 fois plus nombreux que les personnes de race blanche à signaler un problème de discrimination et 3,4 fois aussi nombreux à signaler un problème lié à l'intervention de la police[99]. Viennent ensuite les problèmes relatifs aux prestations d'invalidité. Les répondants appartenant à une minorité visible étaient 2,5 fois plus nombreux à faire état d'un tel problème[100]. Ilsétaient aussi 2,1 fois plus nombreux à signaler un problème concernant la menace de poursuites judiciaires[101], 1,7 fois, un problème lié à l'endettement, 1,6 fois, un problème en matière d'emploi[102] ou de consommation[103] et 1,9 fois, un problème faisant partie de la catégorie des autres problèmes familiaux[104].
Origine ethnique
L'analyse plus détaillée des origines ethniques a permis de savoir dans quelle mesure les Canadiens de race noire sont aux prises avec desproblèmes justiciables. Ces personnes étaient plus nombreuses que les personnes originaires de l'Asie orientale, les Autochtones, les Canadiens de race blanche et les autres Canadiens qui ne sont pas de race blanche à dire qu'elles avaient été aux prises avec des problèmes concernant l'intervention policière[105], la discrimination[106], l'immigration[107], l'endettement[108], l'emploi[109] et la consommation[110]. Les Noirs venaient au deuxième rang, derrière les Autochtones, pour ce qui est des problèmes liés à l'éclatement de la famille[111].
Invalidité
Dans la présente enquête, les personnes qui disaient être fréquemment limitées dans leurs activités quotidiennes en ce qui a trait à la vision, à l'audition, à la communication, à l'apprentissage, à la marche et à la montée des escaliers ont été considérées comme des personnes handicapées, suivant la méthodologie établie par l'enquête de Statistique Canada sur la santé, les activités et l'apprentissage[112]. Les personnes se disant atteintes d'une invalidité sont plus nombreuses à avoir rencontré des problèmes dans les 15 catégories de problèmes justiciables. Comme on pouvait s'y attendre, les problèmes les plus souvent signalés concernent les prestations d'invalidité : les personnes handicapées sont 13,7 fois plus nombreuses à avoir éprouvé un tel problème[113]. Elles sont aussi 6,5 fois plus nombreuses à avoir eu un problème lié à des blessures corporelles[114] et 5,5 fois plus nombreuses à avoir éprouvé un problème lié à l'hospitalisation et au congé de l'hôpital[115]. Elles sont aussi plus susceptibles que les autres d'éprouver des problèmes de plusieurs autres types : cette susceptibilité est de 4,2 fois plus élevée dans le cas des problèmes concernant l'aide sociale[116] et la discrimination[117], de 3,0 fois plus élevée dans le cas des problèmes liés au logement, de 2,4 fois dans le cas des problèmes découlant de l'intervention policière[118], de 2,2 fois pour ce qui est des problèmes liés à l'éclatement de la famille[119], de 2,7 fois pour ce qui est des autres problèmes familiaux[120] et de 2,6 fois dans le cas des problèmes liés à l'immigration[121]. En ce qui concerne les problèmes financiers, les personnes handicapées sont 1,9 fois plus nombreuses que toutes les autres à avoir eu des problèmes liés à l'endettement[122], 1,8 fois plus nombreuses à avoir eu des problèmes d'emploi et[123] et 1,6 fois, des problèmes en matière de consommation[124].
Aide sociale
Les répondants qui recevaient de l'aide sociale au moment de l'enquête étaient, comme on pouvait s'y attendre, 5,6 fois plus nombreux que tous les autres à avoir signalé un problème concernant l'aide sociale[125] et 4,4 fois plus nombreux, un problème concernant des prestations d'invalidité[126]. Ces répondants étaient cependant également plus nombreux à dire qu'ils avaient eu plusieurs autres problèmes justiciables.Ainsi, ils étaient 4,4 fois plus nombreux à avoir éprouvé un problème de logement[127], 3,0 fois, un problème lié à l'hospitalisation et au congé de l'hôpital[128], 2,9 fois, un problème de discrimination[129] ou un problème lié à l'éclatement de la famille[130], 3,2 fois, un problème appartenant à la catégorie des autres problèmes familiaux[131], 2,2 fois, un problème concernant des blessures corporelles[132], 2,1 fois, un problème lié à l'intervention policière[133], 1,9 fois, un problème d'endettement[134] ou de menace de poursuites judiciaires[135], 1,7 fois, un problème en matière d'emploi[136] et 1,4 fois, un problème en matière de consommation[137] ou de testaments et mandats[138].