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L’édition 2015 de ce manuel a été archivée. Pour accéder à l’édition 2024 du Guide sur la traite des personnes à l’usage des praticiens de la justice pénale, veuillez consulter le site : https://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/jp-cj/tp/gtpupjp2-hcjpotp2/index.html

Guide sur la traite des personnes à l’usage des praticiens de la justice pénale

6. Services d’aide aux victimes

6.1 Un aperçu des services d’aide aux victimes au Canada

Il convient de fournir à toutes les victimes d’actes criminels, y compris les victimes d’infractions liées à la traite de personnes, des renseignements sur les services d’aide disponibles. Ce principe est inscrit dans la Déclaration canadienne des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalité de 2003, qui a été adoptée par les ministres de la Justice des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en reconnaissance des répercussions négatives de la criminalité à l’égard des personnes et de la société. Même si toutes les victimes ne souhaitent pas recevoir des services, il est important qu’elles soient informées de tous ceux qui sont disponibles. Cela est particulièrement le cas des victimes de la traite de personnes en raison de l’exploitation inhérente à de telles infractions et des conditions extrêmes qui souvent ont été leur lot pendant de longues périodes.

Même si bon nombre de victimes profiteront des services disponibles, les victimes de crimes plus graves et plus violents, comme la traite de personnes, peuvent être plus vulnérables et en avoir davantage besoin. Toutefois, les victimes de la traite de personnes peuvent se montrer plus hésitantes à chercher ou à accepter des services en raison de la méfiance et de la peur qui découlent de leurs expériences liées à la traite de personnes.

Les désavantages sociaux et économiques créent un risque accru de devenir victime de la traite de personnes. Cette vulnérabilité est exacerbée par les conditions extrêmes dont ont fait l’objet ces victimes, notamment l’isolement de la famille et du soutien social, la manipulation, le contrôle, les agressions répétées, les agressions sexuelles et les menaces qui sont propres à de tels actes criminels, tant à leur égard qu’à celui de leur famille. Pour cette raison, il est particulièrement important que tous les employés du système de justice pénale soient au fait des services offerts et saisissent toutes les occasions pour que les victimes de la traite de personnes puissent s’en prévaloir.

La responsabilité liée aux victimes d’actes criminels relève à la fois des gouvernements fédéral, provincial et territorial, quoique la majorité des services d’aide aux victimes d’actes criminels soient fournis par les provinces et les territoires. Les provinces et les territoires ont tous mis en place des services pour les victimes d’actes criminels conformément à leurs lois respectives sur les victimes, et ils ont tous mis au point leur propre modèle de prestation de services selon ce qu’ils estimaient répondre le mieux aux besoins de leur clientèle. Les modèles de prestation de services d’aide aux victimes comprennent:

Vous trouverez ci-après des renseignements supplémentaires sur les types de services offerts aux victimes d’actes criminels par chaque province et territoire. Selon le modèle de prestation, les services dont peuvent bénéficier les victimes d’infractions liées à la traite de personnes peuvent être offerts directement par le gouvernement provincial ou territorial, ou peuvent être financés par l’un de ces derniers, mais fournis par une organisation communautaire. Peu importe le modèle de prestation de services, il faut toujours communiquer avec l’organisme de services aux victimes de la province ou du territoire en vue de déterminer les services disponibles qui sont les plus appropriés pour une victime d’une infraction liée à la traite de personnes. En outre, le Répertoire des services aux victimes créé et mis à jour par le ministère de la Justice donne la liste des services offerts aux victimes d’actes criminels dans l’ensemble du Canada.

Il est important qu’il y ait une collaboration entre la police, les poursuivants et les organismes de services d’aide aux victimes pour s’assurer que les victimes de la traite de personnes sont au fait des services disponibles et reçoivent un soutien adéquat. Les victimes qui reçoivent des services appropriés sont plus susceptibles de reconstruire leur vie et de devenir des membres pleinement fonctionnels de la société, et sont moins susceptibles de subir un traumatisme lors de leur participation aux procédures du système de justice pénale.

6.2 Colombie-Britannique

En Colombie-Britannique, les services aux victimes et de prévention du crime au sein du ministère de la Justice financent et appuient plus de 160 programmes de services aux victimes policiers et communautaires, ainsi qu’une ligne d’appel d’urgence, ouverte 24 heures par jour, gratuite et multilingue à l’échelle de la province (VictimLink BC). Il y a également financement et appui de plus de 250 programmes qui fournissent des services de counseling et de sensibilisation aux femmes qui tentent de sortir d’une situation de violence et aux enfants témoins de violence.

De plus, les services aux victimes et de prévention du crime fournissent des services directs aux victimes:

Pour obtenir d’autres renseignements sur les services aux victimes en Colombie-Britannique et les coordonnées des personnes-ressources, veuillez consulter le site : http://www.pssg.gov.bc.ca/victimservices/.

The Office to Combat Trafficking in Persons (OCTIP)

Le ministère de la Justice de la Colombie-Britannique gère également l’Office to Combat Trafficking in Persons (OCTIP), dont le mandat vise à élaborer et à coordonner les réponses de la C.-B. à la traite de personnes de la manière suivante :

Pour obtenir des renseignements supplémentaires à cet égard, y compris l’accès au cours de formation en ligne de la Colombie-Britannique pour les premiers répondants, veuillez consulter le site www.pssg.gov.bc.ca/octip/index.htm.

6.3 Alberta

Le ministère de la Justice et le solliciteur général de l’Alberta gèrent deux programmes principaux d’aide aux victimes d’actes criminels:

Services policiers et communautaires

Le gouvernement de l’Alberta finance 76 programmes d’aide aux victimes qui sont dispensés par les services de police de 139 zones de prestation de services de la province. Les services offerts aux victimes comprennent: le soutien émotionnel pratique; des renseignements sur leur dossier et la procédure de justice pénale; des renseignements sur les services médicaux, juridiques et sociaux offerts; l’aiguillage vers d’autres organismes communautaires; l’orientation et l’accompagnement aux tribunaux; des renseignements sur la rédaction de la déclaration de la victime; les demandes de dédommagement ou de prestations financières. Ces programmes fournissent une gamme de services aux victimes de la première intervention de la police jusqu’au règlement de l’affaire par les tribunaux.

Trente-cinq autres ententes de financement ont été conclues avec des groupes et des organisations communautaires au titre de la prestation de services d’aide et l’exécution de programmes spécialisés dans le but de combler les lacunes pour les victimes vulnérables, notamment les enfants, et les victimes de la traite de personnes.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes d’actes criminels en Alberta et sur les personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.victims.alberta.ca.

Avantages financiers

Le Financial Benefits Programme de l’Alberta dédommage financièrement les victimes de crimes violents admissibles, en vue de souligner leur victimisation. Les prestations versées sont fondées sur les préjudices constatés de la victime. Les montants des prestations payables en cas de blessure figurent dans le Victims of Crime Regulation. En vue d’être admissibles à ces prestations, les victimes doivent signaler le crime à la police dans un délai raisonnable et coopérer à l’enquête concernant l’incident. Les demandes doivent être reçues dans les deux ans suivant la date de l’incident; toutefois, ce délai peut être prorogé dans des circonstances atténuantes. Il n’est pas nécessaire que des accusations aient été portées ou qu’une déclaration de culpabilité ait été enregistrée pour présenter une demande au programme.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le programme d’avantages financiers, veuillez consulter le site http://www.victims.alberta.ca.

6.4 Saskatchewan

Les services d’aide aux victimes du ministère de la Justice de la Saskatchewan financent ou fournissent directement aux victimes d’actes criminels une gamme de services:

y compris les méthodes de guérison traditionnelles, les frais d’obsèques jusqu’à concurrence de 3 500 $ lorsqu’ils ne sont pas couverts par d’autres régimes, la perte de revenu lorsqu’elle n’est pas couverte par l’Assurance-emploi, l’indemnisation des accidents du travail ou un régime d’assurance, et les vêtements endommagés du fait de l’acte criminel.

Pour des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes offerts par le ministère de la Justice de la Saskatchewan et sur les personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.justice.gov.sk.ca/victimsservices/.

6.5 Manitoba

Le ministère de la Justice du Manitoba fournit des services aux victimes de violence familiale, aux enfants victimes et témoins, et aux victimes des crimes les plus graves, tels qu’ils sont précisés dans la Déclaration des droits des victimes du Manitoba (DDV).

La DDV comprend l’infraction de traite de personnes ainsi que les infractions souvent perpétrées contre des victimes de la traite de personnes comme les voies de fait, les voies de fait graves, les agressions sexuelles et l’infraction consistant à vivre des produits de la prostitution d’un jeune âgé de moins de 18 ans.

La DDV précise les droits des victimes des crimes les plus graves dans leurs rapports avec les services de police, les procureurs, les tribunaux et les responsables des services correctionnels. Les intervenants des services aux victimes aident les victimes à faire valoir leurs droits et à expliquer la manière et le moment où elles peuvent les exercer.

Parmi les types de services fournis aux victimes par le ministère de la Justice du Manitoba se trouvent la communication de renseignements sur les tribunaux et le système de justice pénale; sur ce à quoi doit s’attendre une victime lorsqu’elle reçoit une assignation à comparaître; la préparation en vue du procès; la prestation de services de soutien au tribunal; la planification de la sécurité et de la protection; l’aiguillage vers des services de counseling; la communication de renseignements sur une éventuelle aide financière qui pourrait être offerte aux victimes d’actes criminels, sur les déclarations de la victime et sur la manière de les rédiger, sur la peine du délinquant une fois que ce dernier est reconnu coupable et sur la manière de communiquer avec l’établissement correctionnel si le délinquant a été condamné à une peine d’emprisonnement, sur la manière d’obtenir des détails sur la libération du délinquant d’un établissement correctionnel provincial, ainsi que sur la manière de s’inscrire auprès de la Commission des libérations conditionnelles du Canada si le délinquant est condamné à une peine d’emprisonnement dans un établissement fédéral.

Les services aux victimes peuvent offrir un soutien aux victimes de la traite de personnes par l’intermédiaire d’une gamme de programmes. Voici une liste des programmes des services aux victimes :

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les programmes particuliers offerts par les services aux victimes du ministère de la Justice du Manitoba et les personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.gov.mb.ca/justice/victims/index.fr.html.

Dans le cadre du Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels, on offre une indemnisation aux victimes qui subissent des préjudices corporels, qui éprouvent des difficultés ou qui font face à des dépenses en raison de l’un ou l’autre des actes criminels qui figurent dans le Règlement sur le droit des victimes de la Loi sur la déclaration des droits des victimes. Le programme est également offert à certains membres de la famille et aux personnes à charge des victimes d’homicide au Manitoba. Les indemnités peuvent couvrir des dépenses raisonnables (qui ne sont pas déjà couvertes par une autre source) en raison d’un acte criminel comme les dépenses médicales et les services de counseling, les indemnités pour pertes salariales si la victime est devenue handicapée ou les indemnités accordées aux personnes à charge de victimes blessées mortellement, les allocations pour personnes à charge, les frais de réadaptation ou de rééducation professionnelle, les indemnités pour invalidité permanente et les frais d’obsèques.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels du Manitoba, veuillez consulter le site http://www.gov.mb.ca/justice/victims/services/compensation.fr.html.

Des victimes de la traite de personnes peuvent tirer grand profit notamment d’explications sur le processus pénal et les procédures; de soutien à la préparation au procès (comme une visite de la salle d’audience pour les familiariser avec le milieu environnant et les mettre plus à l’aise); d’une évaluation de leurs besoins spéciaux et d’une aide en vue du témoignage; de la présence à des audiences avec des témoins, lorsque cela est possible; de rencontres avec les procureurs de la Couronne en vue de discuter de toute question particulière; de services de counseling à court terme; de soutien émotionnel; d’aiguillage vers des ressources communautaires comme des thérapeutes ou des programmes de traitement, et de renseignements ainsi que de conseils sur la manière de rédiger les déclarations de la victime.

6.6 Ontario

Les services aux victimes en Ontario (SVO) appuient plusieurs programmes et services en vue d’aider les victimes d’actes criminels. Les services de police ainsi qu’une vaste gamme d’organisations communautaires fournissent également des services spécialisés en vue de répondre aux besoins des victimes d’actes criminels en Ontario. Certains programmes et services offerts en Ontario qui peuvent être utiles aux victimes de la traite de personnes comprennent:

En vue d’obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes en Ontario et les personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca/french/ovss/Default.asp.

Indemnisation

Toute personne blessée à la suite de crimes violents en Ontario peut présenter une demande auprès de la Commission d’indemnisation des victimes d’actes criminels de l’Ontario en vue d’obtenir une indemnisation dans les deux ans suivant la perpétration de l’infraction. Voici une liste de certains exemples de dépenses donnant droit à une indemnité:  les dépenses liées aux traitements; une perte de revenu et les indemnités pour souffrance et douleur. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur ce programme, veuillez consulter le site http://www.cicb.gov.on.ca/en/index.htm.

6.7 Québec

Le ministère de la Justice du Québec est responsable du Bureau d’aide aux victimes d’actes criminels (BAVAC), qui favorise l’établissement de centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). Le BAVAC fournit une aide technique, professionnelle et financière en vue d’établir, de maintenir et d’élaborer 16 CAVAC au Québec. Les CAVAC sont des organismes communautaires sans but lucratif qui participent à la mise en œuvre du Programme d’aide aux victimes du Québec.

Parmi les services fournis par les CAVAC, on compte: la communication de renseignements sur le processus de justice pénale, sur l’évolution du dossier et les dates d’audience ainsi que sur le Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels du Québec; une aide aux victimes pour remplir les demandes d’indemnisation; un soutien tout au long du processus de justice pénale et des aiguillages vers des services spécialisés.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes du Québec, veuillez visiter le site http://www.cavac.qc.ca/accueil.html.

Indemnisation

Toute personne blessée à la suite d’un acte criminel figurant à l’annexe de la Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels du Québec peut présenter une demande auprès de la Direction de l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) du Québec. Si une victime est décédée, d’autres personnes ayant un lien avec elle peuvent présenter une demande dans l’année au cours de laquelle il y a eu blessure ou décès de la victime. L’indemnisation et les services disponibles comprennent: le remboursement des frais médicaux; des prestations d’incapacité permanente; des services de réadaptation et des prestations de décès.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels du Québec, veuillez consulter le site http://www.ivac.qc.ca/Ivac.asp.

6.8 Nouveau-Brunswick

Le Programme de services aux victimes du ministère de la Sécurité publique fournit des services directs aux victimes d’actes criminels grâce à un modèle fondé sur les systèmes dans 15 bureaux du Nouveau-Brunswick. L’objectif est de fournir une gamme de services aux victimes tout au long du processus de justice pénale. Ce genre de soutien aux victimes aide à réduire la possibilité d’une nouvelle victimisation par le système de justice pénale. Voici une liste des services disponibles:

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels du Nouveau-Brunswick, veuillez consulter le site http://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/services/services_renderer.201175.html;

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le Programme des services aux victimes du Nouveau-Brunswick, veuillez consulter le site http://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/ministeres/securite_publique/securite_et_protection/content/services_aux_victimes.html.

6.9 Nouvelle-Écosse

Les services aux victimes du ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse utilisent un modèle fondé sur les systèmes et gèrent quatre programmes interdépendants à l’échelle de la province. Les services sont fournis par l’intermédiaire de programmes policiers et communautaires qui répondent à des besoins précis:

Pour obtenir plus de renseignements sur le Programme de services aux victimes de la Nouvelle-Écosse, veuillez consulter le site http://novascotia.ca/just/victim_Services/programs-fr.asp.

6.10 Terre-Neuve-et-Labrador

Le Programme de services aux victimes du ministère de la Justice fournit des services grâce à un programme fondé sur les systèmes. Il y a 11 bureaux régionaux dans l’ensemble de la province.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur le Programme de services aux victimes de Terre-Neuve-et-Labrador, veuillez consulter le site http://www.victimserviceshelp.ca/index.html.

6.11 Île-du-Prince-Édouard

La Section des services aux victimes du ministère de l’Environnement, du Travail et de la Justice de l’Île-du-Prince-Édouard gère un programme à l’échelle de la province qui aide les victimes d’actes criminels tout au long de leur participation au système de justice pénale. Parmi les services offerts, on compte la communication de renseignements sur l’état du dossier d’une victime, sur le système de justice pénale, sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels et sur les services correctionnels; des services de counseling à court terme et un soutien émotionnel; la prestation de services aux fins de la préparation à la comparution et de l’accompagnement devant les tribunaux; une aide aux fins de la rédaction de la déclaration de la victime et des aiguillages.

Indemnisation

L’indemnisation des victimes d’actes criminels est offerte dans l’Î.-P.-É. aux victimes d’actes criminels visés par la Victims of Crime Act, notamment les actes criminels suivants: voies de fait; agression sexuelle; meurtre; vol qualifié (veuillez communiquer avec les services aux victimes pour obtenir une liste exhaustive des actes criminels admissibles). Une indemnisation peut être versée pour couvrir une perte de salaire ou de revenu en raison d’une blessure ou d’un décès; des frais d’obsèques; la douleur et la souffrance; l’entretien d’un enfant né à la suite de l’agression sexuelle; les frais médicaux et dentaires et les autres dépenses raisonnables, à l’exception de la perte de biens ou de dommages aux biens. Les demandes d’indemnisation devraient être présentées dans l’année suivant la perpétration de l’acte criminel.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes dans Île-du-Prince-Édouard et les personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.gov.pe.ca/jps/index.php3?number=1000822&lang=F.

6.12 Les Territoires

Le gouvernement fédéral a un rôle unique à jouer relativement aux services aux victimes dans les trois territoires, du fait que le procureur général du Canada, par l’entremise du service des poursuites pénales du Canada, est responsable des poursuites des infractions prévues au Code criminel dans les Territoires. En conséquence, le gouvernement fédéral fournit des services judiciaires aux victimes d’actes criminels dans les trois territoires par l’intermédiaire des coordonnateurs des témoins de la Couronne (CTC). Ces derniers fournissent une vaste gamme de services, notamment une liaison et un échange de renseignements avec les procureurs de la Couronne; la préparation des victimes et des témoins au procès; la communication de renseignements sur le système de justice pénale et le rôle de la victime, sur la rédaction de la déclaration de la victime, et une aide en la matière; la prise de mesures en vue de faciliter le témoignage, au besoin; le soutien aux victimes et aux témoins au cours du processus judiciaire, et un accompagnement à cette fin, ainsi que l’aiguillage des victimes et des témoins vers des services de soutien communautaires.

Les services aux victimes dans les Territoires se heurtent à des défis uniques en raison de facteurs particuliers au Nord. Le taux de la criminalité au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut est beaucoup plus élevé que dans le reste du Canada. Il y a huit langues autochtones au Yukon qui sont parlées par 75 pour cent de la population. Il y a 11 langues officielles dans les T.-N.-O., où une langue autochtone est parlée par 13 pour cent de la population. Au Nunavut, 70 pour cent des personnes ont pour langue maternelle l’Inuktitut ou l’Inuinnaqtun. Le Programme des CTC tient compte des difficultés liées à la langue en faisant appel aux services d’interprètes et en embauchant du personnel qui parle une ou plusieurs langues autochtones. Les CTC accompagnent également la Cour de circuit dans les Territoires.

Outre l’aide fournie par les CTC, les victimes d’actes criminels dans les Territoires reçoivent de l’aide des organisations communautaires, du gouvernement territorial, de certains services offerts aux Premières nations et de certains services de première intervention de la police, du soutien préalable au procès et de soutien policier. Le financement fourni par les gouvernements territoriaux aux organisations non gouvernementales permet l’élaboration de services qui répondent aux besoins particuliers des victimes d’actes criminels dans les trois territoires.

6.12.1 Yukon

L’Unité des services aux victimes du ministère de la Justice du Yukon offre un modèle de services aux victimes fondé sur les systèmes existants. Les services aux victimes du Yukon travaillent en étroite collaboration avec le Bureau du procureur de la Couronne et la GRC en vue d’aider les victimes, à compter de la perpétration de l’infraction jusqu’à la détermination de la peine, au traitement et à la mise en liberté. L’Unité des services aux victimes fournit des services directs aux victimes d’actes criminels, notamment le soutien devant les tribunaux et en cas d’urgence; des consultations de groupe et de l’aiguillage. Le gouvernement du Yukon éduque la population, et il offre des activités de prévention et du soutien aux organismes communautaires grâce au ministère de la Justice, au Bureau de la promotion des intérêts de la femme et à d’autres ministères. Outre les services fournis par le gouvernement territorial, les organisations de femmes et les organismes non gouvernementaux, les Premières nations et les groupes communautaires fournissent des services directs et indirects aux victimes d’actes criminels.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes au Yukon, veuillez consulter le site http://www.justice.gov.yk.ca/prog/cor/vs/.

6.12.2 Territoires du Nord-Ouest

Le ministère de la Justice des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) alloue chaque année des fonds sous forme de contribution à des programmes communautaires réguliers de services aux victimes qui sont établis dans sept collectivités des T.N.-O. Des services aux victimes de sensibilisation sont disponibles dans les régions des Tlichos et de Beaufort-Delta. Un intervenant des services aux victimes peut fournir par téléphone des renseignements et un soutien aux victimes qui vivent dans les collectivités où il n’y pas de programme de services aux victimes. Parmi les services communautaires aux victimes dans les T.N.-O., on compte la communication de renseignements; des services d’aide et de soutien; des services d’orientation et d’accompagnement aux tribunaux; des services d’aiguillage; la planification de la sécurité et des services d’aide aux fins de la déclaration de la victime.

Les coûts d’urgence associés aux victimes d’actes criminels sont élevés, particulièrement dans les T.N.-O. où, dans la plupart des cas, les victimes qui vivent dans des petites collectivités doivent se rendre à un centre régional, à la capitale ou en dehors des T.N.-O. pour avoir accès à des services. Il convient de noter que les services fournis au sein de la collectivité, comme les travaux de réparation, sont extrêmement coûteux. Le Fonds d’urgence pour les victimes d’actes criminels des T.N.-O. fournit une aide financière limitée en vue d’aider les victimes de crimes violents à répondre à des besoins urgents en l’absence d’une autre aide financière.

Le Programme de notification aux victimes permet aux victimes de présenter une demande en vue d’obtenir des renseignements sur le délinquant qui a été reconnu coupable d’un crime perpétré contre elles, comme la durée, le début et la fin de la peine, les dates d’admissibilité aux permissions de sortir, toute modification apportée à la peine ou aux dates d’admissibilité, l’emplacement du lieu de détention, les dates de mise en liberté et le lieu de destination lors des permissions de sortir, les conditions spéciales imposées relativement aux permissions de sortir, la date de mise en liberté et la collectivité dans laquelle le délinquant sera remis en liberté (si connue), les évasions des lieux de détention ou tout état d’« illégalement en liberté » et la date à laquelle le délinquant a été réincarcéré. Ce Programme est géré par le Service correctionnel. Tous les établissements correctionnels des T.N.-O. sont dotés de représentants chargés de notifier les victimes.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les services aux victimes dans les T.N.-O. et le numéro des personnes-ressources, veuillez consulter le site http://www.justice.gov.nt.ca/VictimServices/index.shtml.

6.12.3 Nunavut

La Division de la justice communautaire au sein du ministère de la Justice du Nunavut fournit un soutien et un financement sous forme de contribution aux programmes communautaires établis au Nunavut en vue d’aider les victimes d’actes criminels.  Le Fonds d’aide aux victimes est un fonds spécial auquel sont versés les montants supplémentaires imposés aux agresseurs en plus des suramendes compensatoires.

Le Fonds ne fournit pas une indemnisation financière directement aux personnes, mais il sert à financer des projets et des activités communautaires destinés à offrir des services et une aide aux victimes d’actes criminels sous les formes suivantes:

Le Programme de soutien pour les déplacements des victimes du Nunavut fournit un soutien aux victimes et aux survivants Nunavois de crimes violents et graves qui ont été perpétrés au Nunavut et qui font l’objet de poursuites devant la Cour de justice du Nunavut. Ce programme fournit une aide financière limitée pour les frais de déplacement aux membres de la famille et aux personnes de confiance de la victime afin qu’ils puissent fournir des services de soutien émotionnel, moral et familial et, dans certains cas, des services de traduction personnels lorsque la victime doit assister à des procédures criminelles.

On fournit également une aide judiciaire aux victimes et aux témoins du Nunavut grâce au Bureau du directeur des poursuites pénales (par l’intermédiaire des coordonnateurs des témoins de la Couronne fédéraux). Les services aux victimes continueront de s’accroître au Nunavut.