Étude nationale sur les adultes non représentés accusés devant les cours criminelles provinciales (Partie 2 : rapports des études sur le terrain)

Chapitre 6 : Bathurst, Nouveau-Brunswick (suite)

6.5 Conclusions générales

6.5.1 Principaux résultats d'ensemble

Voici quelques-uns des résultats clés au sujet des principaux problèmes soulevés dans l'étude : 

En ce qui a trait à la fréquence de l'autoreprésentation 

En ce qui a trait aux effets sur les accusés 

En ce qui a trait aux effets sur les tribunaux 

6.5.2 Raisons de la situation actuelle des accusés non représentés

La majorité des personnes interrogées attribuent la situation actuelle à Bathurst au manque de ressources financières allouées à l'aide juridique. Le budget actuel a contraint l'Aide juridique du Nouveau-Brunswick à resserrer les critères pour pouvoir bénéficier de l'aide juridique ; ce qui prive certains accusés d'assistance judiciaire. En général, les personnes interrogées pensent que les critères sont trop restrictifs, particulièrement en ce qui a trait au nombre maximal de certificats qui peuvent être émis au cours d'une période de deux ans, et en ce qui a trait à l'impératif d'un risque d'emprisonnement.

Malgré une certaine préoccupation au sujet du nombre d'accusés non représentés, il ressort que le problème n'est pas aussi grave qu'il n'en a l'air, en raison :

La plupart des personnes interrogées pensent que le système d'Aide juridique du Nouveau-Brunswick ne fonctionne pas aussi bien qu'il le devrait. On montre généralement du doigt le manque de ressources financières. Voici les principaux problèmes identifiés par les personnes interrogées:

6.5.3 Solutions proposées 

Système d'avocats salariés ou amalgame du système d'avocats salariés et du système de certificats. La plupart des personnes interrogées pensent qu'un système d'avocats salariés, employés par le service d'aide juridique ,ou qu'un amalgame d'avocats salariés et de certificats d'aide juridique diminuerait le nombre d'accusés non représentés. Mais quelques personnes interrogées ne sont pas d'accord et pensent qu'un système avec avocats salariés rendrait le système juridique trop bureaucratisé. Cependant, peu de personnes interrogées sont en faveur d'un système comportant uniquement des avocats salariés car ils pensent que cela éliminerait, ou à tout le moins réduirait de beaucoup, la possibilité, pour les accusés, de choisir eux-mêmes leur avocat.

Une augmentation des ressources financières allouées au système d'aide juridique permettrait une plus grande souplesse des critères pour bénéficier de l'aide juridique. Cela permettrait également d'augmenter le tarif de rémunération des avocats de l'aide juridique, augmentant ainsi le nombre et les qualifications, des avocats acceptant de défendre les causes de l'aide juridique.

Augmentation du temps consacré aux accusés non représentés par les avocats de service.On devrait mettre en place, pour les accusés qui ne peuvent pas bénéficier de l'aide juridique, un système leur permettant de recevoir une consultation d'une heure ou deux avec l'avocat de service pour réviser leur cause et discuter des options. Cette approche a  été mise en pratique dans le domaine du droit de la famille et les tarifs horaires de 43 $ sont payés directement par le palais de justice. Il semble que ce système ait bien fonctionné pour les clients et ait réduit les dépenses du palais de justice en diminuant le nombre de délais et d'ajournements.

Faire prendre conscience aux accusés de la disponibilité de l'avocat de service.  Certaines personnes interrogées clés pensent que les accusés non représentés ne sont pas tous au courant de l'existence ou de la disponibilité de l'avocat de service. Des efforts en vue d'augmenter la « visibilité » des avocats de service pourraient profiter à certains de ces accusés, particulièrement dans les grandes salles d'audience.